La fin de l’écriture ?

C’était le titre un brin provocateur d’un dossier récent de Courrier International. Il faut dire que la décision de l’abandon de l’apprentissage obligatoire de l’écriture cursive dans 45 États américains à l’école primaire à l’horizon 2015 a bien lieu d’interroger. Et même d’inquiéter !
Je trouve en effet ce type d’annonce dangereux à plus d’un titre. D’abord, je ne suis pas du tout un partisan du tout-connecté en tout lieu et à toute heure. Je milite au contraire, pour des moments de « digital detox » précisément pour éviter une addiction totale aux outils numériques.
Ensuite, je me méfie du lobbying des industriels du numérique et de l’électronique qui investissent le champ de l’éducatif en jouant sur les peurs (légitimes) des familles. Qui oserait priver son enfant d’une tablette, du dernier modèle de portable ou encore de tel logiciel d’apprentissage… si en plus c’est pour son bien ? Ce processus de marchandisation est déjà largement en place dans notre système éducatif français et il importe de rester vigilant.
Enfin, de nombreux travaux de psychologues et de psychomotriciens attestent qu’apprendre à calligraphier finement et avec précision forme le geste mais aussi les connexions cérébrales du jeune enfant. Avec l’écriture manuscrite, c’est la partie intuitive de notre cerveau, située dans l’hémisphère droit, qui est sollicitée. Or l’intuition est, faut-il le rappeler, à la base de tout processus d’apprentissage.
Mais bien sûr, ces réserves ne doivent pas être lues comme une diabolisation en règle des technologies numériques. Bien au contraire ! Leur usage maîtrisé peut être un vrai atout. Pour reprendre le mot d’Edgar Morin, il faut en la matière que science rime avec conscience.

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Filed under apprentissage, écriture, numérique

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