Comment trouver des modèles éducatifs plus inclusifs ?

Pour poursuivre les réflexions défendues dans mon précédent billet sur « l’après-Charlie » (à retrouver ici), je voudrais évoquer quelques solutions éducatives qui se présentent comme des alternatives au système éducatif classique. Je pense notamment au projet défendu par Ramin Farhangi baptisé « école dynamique ». L’objectif est de donner un cadre à des pratiques d’instruction en famille (« un-schooling ») et de construire des communautés d’apprentissage « bienveillantes ». Le jeune – désigné comme « étudiant » pour souligner son caractère « actif » – peut ainsi trouver un cadre d’autorisation à l’émergence et à la construction de son projet personnel. L’équipe pédagogique est composée de volontaires qui mettent à disposition leurs différentes compétences (arts, cirque, gym, survie en forêt, matières scolaires, etc.).

Je voudrais aussi évoquer le projet défendu par Muriel Epstein, via son association Transapi qui vise à offrir une solution éducative à des jeunes qui ont décroché du système éducatif traditionnel. L’association propose diverses formules mobilisant des outils innovants incluant l’informatique, la vidéo, les jeux, le sport, les arts, l’interdisciplinarité… L’objectif de Transapi est ainsi de permettre via ces outils de raccrocher les décrocheurs au système.

Un miroir déformant

Ces deux exemples offrent un miroir déformant à notre système éducatif traditionnel. La question est ainsi de savoir dans quelle mesure celui-ci peut parvenir à intégrer les innovations pédagogiques défendues par des modèles alternatifs. L’une des principales leçons à retenir de ces expérimentations est, me semble-t-il, cette faculté dans un projet éducatif global à intégrer la part existentielle de chacun.

Le défi à relever est certes colossal. Mais des chemins de traverse peuvent néanmoins être empruntés. Je pense notamment aux expériences menées au sein du CFI où chaque matin, les étudiants sont autorisés à dire ce qui les (pré-)occupent. Ce moment précieux constitue pour eux un espace de liberté qu’il s’agit d’investir et devient progressivement un véritable espace d’inclusion. Avec ce type de dispositif, le pédagogue habile peut espérer construire du sens entre les savoirs à faire émerger et des histoires de vies qui se racontent chaque matin. C’est aussi une façon de reconnaître (et d’accepter) la porosité des frontières entre l’école et la vie !

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