C’est de saison ! Et il y a tant à dire… et tant à faire ! Mes trois enfants sont passés par là la semaine dernière, comme 12 millions d’élèves. Mais particularité, ils évoluent dans trois contextes scolaires complètement différents ! Petite revue de détail qui en dit long sur les écarts qui existent aujourd’hui entre les pédagogies proposées.
L’aînée âgée de 16 ans, fait sa scolarité via le Cned et est interne dans un haras en Normandie. La souplesse du cours à distance lui permet d’avaler en six mois le programme et de passer le reste du temps à faire du cheval. Ce qui ne l’empêche pas, malgré tout, d’être une élève stressée qui vit très mal la mauvaise note, qu’elle ne reçoit, au demeurant, jamais.
Le cadet, lui, a fait tout son primaire en école Steiner avant de poursuivre en collège public un cursus en horaires aménagés musique. Mais après avoir décroché son brevet, il a exprimé le désir de revenir en lycée Steiner, nostalgique de la liberté dont il avait goûté jusqu’alors. Pour son premier cours de seconde, il a été servi : il a assisté à une conférence donnée par un astrophysicien sur la genèse du monde. Tout un programme !
Pendant ce temps là, la petite dernière faisait son entrée en 6e dans le collège public de secteur. Le premier jour s’est résumé en un rappel d’un ensemble de contraintes : les notes, les horaires, l’importance de se mettre en rang en attendant le prof, etc. Son établissement qui accueille 1000 élèves en 6e doit gérer la masse et l’équipe pédagogique a fait le pari du brassage des classes pour éviter que ne se forment des bandes incontrôlables. Cette politique – si elle peut s’entendre d’un point de vue strictement gestionnaire – a bien sûr des impacts sur les élèves presque assurés de ne jamais retrouver le même groupe classe durant toute la durée de leur cursus en collège.
Dans cet établissement, les profs paraissent très investis et ils ne sont bien sûr pas à remettre en cause. Mais que penser, d’un point de vue plus général, d’un collège unique qui se cache toujours derrière l’argument de la masse pour justifier ses choix ? Même les plus indéfendables ! En Finlande et en Suède aussi, les établissements doivent gérer la formation de cohortes d’élèves, mais le système y est pourtant bien différent.
Ce petit détour familial m’encouragerait à défendre plus que jamais les vertus de la mixité : il s’agit au maximum de mélanger les élèves, bien sûr, mais aussi les pédagogies… Que d’un côté, les solutions pédagogiques qui se présentent comme alternatives n’oublient pas – comme elles le font encore trop souvent – de rappeler la nécessité d’un cadre et que, de l’autre, les pédagogies traditionnelles qui sont défendues dans de nombreux établissements de l’Éducation nationale n’oublient pas, à force justement de souligner le cadre, de susciter l’envie d’être en classe et d’apprendre.
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