Nous sommes toujours marqués par les images vraies ou surjouées d’étudiants très attachés à leur école de commerce. De là à penser qu’elles jouent ou bénéficient toutes d’une forte identité, voilà un pas que je ne franchirai pas… n’oublions pas cependant que l’on reconnaît toujours un ancien de HEC facilement, puisqu’il n’oublie jamais de dire quand il se présente : « j’ai fait HEC« … je serai tenté d’ajouter « et rien d’autre«
Mon université a-t-elle une identité ?
Personnellement, quelle est mon université ? Celle de Poitiers, dont je suis le dircom depuis l’an passé, ou celle de Versailles Saint Quentin, où j’ai étudié et un peu plus.
Le mieux, c’est le choix de la schizophrénie, j’ai deux identités universitaires. Mais justement, mon attachement est certain, ne serait-ce que par l’engagement mais pour autant, est-ce un lien personnel ou fait-il parti d’une identité partagée et donc une identité d’établissement.
Exercice de style… à faire absolument !
L’an passé, je me suis retrouvé en séminaire avec des directeurs et directrices de communication d’universités, d’IAE et d’écoles. Ce fut une expérience particulièrement jouissive (voire frustrante quand nous avons visité des universités ou écoles anglaises avec des moyens considérables).
Ce séminaire commençait par un exercice composé de cinq questions.
Je passe sur les trois premières : si vous étiez une marque, laquelle seriez vous ? idem « idéalement » puis « réellement » pour votre établissement. Je m’étends sur les deux suivantes : Résumez votre établissement à trois adjectifs, résumez votre établissement à trois adjectifs idéaux.
Et là patatra : je cherche et je me dis, je veux que mon université soit moderne, ouverte (sur le monde) et internationale. Et devinez ? Après un tour de table, nous avions quasiment tous dit la même chose. Bref, il est temps de se poser vraiment la question de ce qu’est chaque établissement plutôt que de trouver les adjectifs opposés aux présupposés négatifs qui salissent encore aujourd’hui nos universités.
A quoi sert une identité ?
Mais à rien… tant que nous n’en avons pas besoin !
Le besoin interne existe pourtant, de manière constante et depuis toujours dans une aussi grande structure, une question de culture, de management et de bien vivre au travail… pas le sujet.
Si je me penche sur l’externe, une identité, ça ne sert à rien ou presque quand nul problème de recrutement existe, ce qui nous renvoie à la période de massification qui avait également l’avantage de jouer la solidarité entre universités. Mais voilà, cette période est révolue et avec l’autonomisation des universités et les problèmes financiers qui sont venus avec, nous comprenons d’un coup qu’un étudiant, il choisit de venir… ou pas.
Sans pousser jusqu’au marketing ou au corporate (quoique), il faut avouer que l’importance de l’offre de formation, le soucis de l’insertion professionnelle et l’accompagnement sont devenus primordiaux, mais ils ne s’adressent qu’à une partie de l’individu… qui veut aussi vivre une expérience unique.
Bref, choix rationnel et intuitif, complémentaires, passent par une identité définie et nourrie. Un chantier immense et passionnant, dans lequel je me suis jeté l’an passé, bientôt la suite.