Photo site EDHEC

Curieux de la nouvelle formule de Courrier International, je tombe sur une publicité, pleine page de l’EDHEC sur Clément Lefert. Pour ceux qui ne connaissent pas son nom, ce qui était mon cas (honte à moi) il s’agit d’un des quatre vainqueurs et médaillés d’or français du 4×100 m en natation à Londres. Que dit la pub : Clément Lefert a décidé d’arrêter la compétition pour se consacrer à ses études en finances à l’EDHEC. Opportunité, promesse, image… et campagne publicitaire, le parfait « one-shot »

Ce que dit l’EDHEC…

Un communiqué sobre mais terriblement efficace :
 » Un grand champion sait anticiper et préparer son avenir. Ses exceptionnelles qualités de concentration et de combativité lui ont valu d’être parmi les meilleurs dans les bassins. Elles lui permettront demain d’être un diplômé d’une des formations reconnues parmi les meilleures mondiales.
En 2012, le Financial Times a classé le Master of Science in Finance parmi les 10 meilleures formations en Finance au monde« .

En résumé, il est venu par passion car nous partageons les mêmes valeurs (concentration, combativité) et par raison puisque même le Financial Times dit que nous sommes (parmi) les meilleurs.

Je ne connais pas les détails de la campagne publicitaire mais le fait est qu’elle m’a touchée, ce qui est l’essentiel. Combien de pages ont été achetées ? Je l’ignore. Le fait important est que pour valoriser un bon coup comme le recrutement d’un champion olympique via une campagne, il faut la puissance budgétaire derrière, ce dont aucune université française ou presque ne dispose aujourd’hui… surtout actuellement, au milieu d’une grave crise budgétaire, pendant laquelle le réflexe commun à nombre d’universités est de s’attaquer aux budgets des services.

… la presse le dit aussi

Je n’ai pas fait une enquête acharnée pour mesurer l’impact presse, mais avec des articles dans Le Monde, L’Express, Le Figaro, Eurosport… ou le Courrier Picard, l’objectif est évidemment atteint. L’EDHEC peut juste regretter les articles parus en même temps sur Pipole.net et Pure People qui préfèrent retenir sa rupture avec la miss France 2011 Laury Thilleman (dont je ne connaissais pas non plus l’existence)… mais on peut supposer que ce n’est pas sur ces sites que l’EDHEC recrute.

La réussite vient des premiers articles  cités qui n’oublient pas de mentionner le nom de l’école de commerce : objectif atteint. Reste, dans certains d’entre eux, l’usage du terme « trader » qui ne plaît pas à tout citoyen mais – peut-être – à tous les étudiants du master en question.

Les universités font elles aussi bien ?

L’EDHEC n’est pas la seule à attirer d’anciens champions en reconversion. Les universités y parviennent aussi. Voyez Zidane à l’Université de Limoges, Lizarazu à l’Université de Reims… mais non seulement les universités ne sont pas citées dans tous les articles, ce qui pose question sur la vision, voire l’imaginaire collectif, des journalistes sur l’enseignement supérieur (écoles de commerce vs universités) mais elles ne semblent pas avoir beaucoup communiqué : problème culturel ou financier ?

D’un champion à l’autre, Clément Lefer sort des piscines, Guivarc’h en vend

La reconversion du sportif n’est pas aisée et c’est ce que nous apprend Stéphane Guivarc’h, champion du monde 1998 aux côtés de Zidane, Deschamps et Lizarazu. Aujourd’hui, sur les conseils d’un ami plombier, il vend des piscines en Bretagne (Tréguns dans le sud Finistère)… alors que Clément Lefert en sort pour conquérir la City.