Toute la campagne ici
Paul Valery écrivait que « c’est en copiant qu’on invente« . La matière à inspiration est partout autour de nous pour peu que l’on soit curieux… et que l’on prenne un minimum de temps pour la veille, ce que nos métiers rendent trop souvent difficile. Personne n’a jamais créé à partir de rien, mais copier n’est vraiment utile que quand l’inspiration sert un projet ou une idée globale. Suivez l’exemple ici autour du I love X, appliqué à trois stratégies ou évènements différents.
Le point commun : la communauté !
La Cass Business School lance en 2009, une campagne auprès de son personnel, ses étudiants et ses Alumni : I love Cass. L’université de Poitiers fait de même en 2011 et l’UPMC en 2012. Il s’agit d’un concours avec des prix à la clé.
Le but est simple : animer la communauté. Comment faire plus simple qu’un coucours photo autour de l’emblème même de cette communauté en s’inspirant évidemment du bon vieux I Love NY. Les trois établissements encouragent donc les initiatives, voire donnent quelques pistes menant à l’insolite. Les volontaires participent, ainsi, d’eux-mêmes à construire l’évènement et diffuser l’image de l’université… qui répercute sur les réseaux sociaux. A ce jour, en ce qui me concerne (Université de Poitiers), cette diffusion fut un des pics les plus significatifs en terme d’affluence, partages et commentaires de notre page facebook.
Pourtant, ni mon université, ni l’UPMC ne se sont réduits au copié/collé.
Cass : l’international
Pour la Cass Business School, le but est de s’imposer comme un des acteurs principaux des Business School anglaises. Son déficit est son âge, 7 ans au moment de la campagne, mais les moyens sont là pour réaliser un beau projet d’établissement (je reste ébahi par ma visite sur place). Pour la notoriété et la crédibilité, un des axes les plus efficaces est l’international. Ici, les participants ont été clairement incités à prendre les photos à l’international : « Participants were asked to take a picture of themselves with an I Love Cass’ sticker in front of a famous landmark wherever they were in the world and send it to the School« .
Université de Poitiers : le nouveau logo
A Poitiers, ma problématique était l’appropriation du nouveau logo de l’université par sa communauté universitaire. Après un vote pour le choix du logo lui-même, j’ai décliné le concours en trois catégories : concours photo sur I love Université de Poitiers, concours de visuel pour T-Shirt et concours vidéo (en m’inspirant cette fois de l’ESCP). Il s’agit du point de départ visant à imposer la nouvelle identité de l’université, déclinée depuis en charte et s’appuyant sur notre lion dans le plus grand nombre de nos supports.
UPMC : appuyer la Welcome week
L’UPMC a, elle, organisé le concours sur l’été 2012. Le résultat est un des évènements de la première édition de la Welcome Week qui s’est déroulée du 10 au 14 septembre. Ici l’ambition est limpide : intégrer en mettant « à l’honneur nos fans facebook » lors d’un évènement communautaire.
Petite ironie, j’ai découvert cette campagne en plein séminaire, organisé pour mon service com, sur les réseaux sociaux… nous nous étions alors rendus sur la page facebook de l’UPMC, l’une des plus actives dans le monde universitaire. Bref, regardons nous les uns les autres et faisons encore mieux !
S’inspirer des autres pour créer … au delà de la comm?
Sans aucun doute, l’international apporte une dimension unique en matière de découverte de fonctionnements différents, de prise de recul par rapport aux pratiques qui semblent « naturelles » chez soi, un enrichissement à tous les niveaux pour conduire une réflexion critique et constructive sur nos modi operandi.
Alors, oui, il est évidemment bénéfique d’observer et de s’inspirer de ce que font nos partenaires internationaux pour améliorer nos façons de faire, au bénéfice de l’institution et de ses membres, étudiants, administratifs, enseignants-chercheurs!
Malheureusement, il est plus simple et plus rapide de redonner un coup de jeune à un logo que de moderniser des fonctionnements trop bien ancrés dans les habitudes et les conforts personnels, de réformer effectivement et efficacement en dépassant les promesses et les discours. Ce travail demande plus de temps, et surtout un véritable projet politique.
A l’heure où la situation financière des universités est difficile, où les recrutements sont rares et plus que jamais stratégiques, oui, inspirons-nous des autres pour créer de nouveaux modes de fonctionnement, pour trouver de nouvelles sources de financement, pour moderniser l’université française, pour la libérer des archaïsmes locaux qui la paralysent!
Université et archaïsme… voilà un sujet qui mérite un blog à lui tout seul… chiche ?
Intérressant, merci pour l’article.