En pleine campagne pré-second semestre sur l’Université Citoyenne de l’Université de Poitiers, j’ai lu avec intérêt l’article d’Olivier Monod sur Educpros : L’université, un lieu de diffusion du savoir accessible à tous ?
Il apparaît que selon un sondage des PUF, 95 % des personnes interrogées considèrent le savoir comme « important » ou « essentiel » pour avoir une « vie épanouie ». Ce n’est pas tant les différentes finalités des savoirs qui m’intéressent ici, même si l’analyse de leur diversité nous offre des clés, mais le rôle même de l’université.
L’université est-elle accessible à tous ?
Seulement une personne sur deux considère que l’université est ouverte à tous. L’université peine à atteindre les personnes de plus de 34 ans non diplômés de l’enseignement supérieur.
Par définition, que ce soit en formation initiale, continue ou en alternance il faut payer pour suivre des cours, c’est le principe même du diplôme… mais nous ne sommes pas obligés de nous arrêter aux diplômes. Ce serait même criminel de fermer les portes au moment même où le savoir semble reculer dans les pays développés (voyez particulièrement aux Etats Unis, mais nous ne sommes pas épargnés) et où la multiplication des canaux nous noie dans un brouhaha permanent dans lequel nous peinons à distinguer la qualité de la quantité parmi ce qui est proclamé.
La diffusion des savoirs, un devoir oublié
L’université est l’institution clef, depuis le moyen âge, de la création et de la transmission des savoirs. Cette mission se limite souvent, aujourd’hui, au monde universitaire, alors même que l’explosion de l’information (autant d’informations publiées ces quatre dernières années que lors des 2000 années qui ont précédé) sur d’innombrables supports rend la compréhension de celle-ci aléatoire.
L’université se doit de sortir de son périmètre confiné pour offrir ses savoirs, leurs compréhensions, leurs interprétations contradictoires et complémentaires aux citoyens, aux médias et aux décideurs. L’obstacle principal est souvent la culture même des scientifiques qui leur font adopter un langage technique compréhensible par leurs seuls confrères, sans oublier que le système de promotion des carrières s’appuie sur les publications scientifiques et non sur l’éclairage aux sujets de société qu’ils peuvent apporter, par leur expertise, leur méthodologie et leurs synthèses des savoirs, au grand public. Cela a été, heureusement altéré par l’AERES qui prend en compte, désormais, la diffusion de la culture scientifique… mais que font les universités ?
Quelle diffusion des savoirs… et quel intérêt pour l’université ?
La responsabilité de chaque université est de proposer des solutions qui, si elles servent l’intérêt général, peuvent singulièrement accroître sa notoriété, améliorer son image et même l’ancrer au territoire.
L’intérêt dépasse la simple mission. Travailler à la diffusion des savoirs constitue également l’occasion de devenir un acteur identifié et d’encourager les partenariats… les collectivités territoriales y pensent-elles toujours ?
Sortons donc de nos belles tours d’ivoire et intéressons nous à tous. Non pas que nous ne le faisions pas déjà, regardons l’université populaire de Caen et d’ailleurs et même chez nous, à Poitiers, où nous proposons depuis des années des conférences dans le cadre de l’Université Inter-Âges… allons plus loin, investissons dans l’éditorial, ouvrons les portes.
A Poitiers, pour le second semestre consécutif, nous ouvrons plus de 200 cours, gratuitement, au public (cf la campagne en cours et les visuels du haut de l’article).
A Poitiers, nous produisons des supports transmédias (Cogito*) qui permettent d’aborder des questions de société sous l’angle de vue de l’universitaire.
Bref, nous avons la mission citoyenne au coeur de notre démarche.
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