Après avoir souligné le manque de reconnaissance de nos compétences et métiers, après avoir insisté sur les progrès réalisés par la com universitaire, il peut paraître étrange d’imaginer un recul de compétence qui ne peut évidemment n’être que partiel. Ce qui m’interroge relève de plusieurs points : le changement d’équipes présidentielles non affûtées sur l’importance de la communication dans le contexte actuel, la situation de crise financière et la tendance à ne pas renouveler les contractuels. Présentée ainsi, la question dépasse bien entendu la communication, mais je suis persuadé qu’elle risque d’être davantage touchée. Ce risque est, en revanche, très inégal selon les établissements ; si je ne suis pas, à mon poste actuel, concerné, des cas très différents se précisent.
La montée en compétence
La responsabilisation des établissements et les besoins de professionnalisation ont encouragé au recrutement de contractuels, bénéficiant d’une expérience éprouvée en d’autres lieux que l’enseignement supérieur. Le but était évidemment d’accélérer la maturité de certaines missions et pour ce qui m’intéresse, celle de la communication. On a obtenu ainsi des services alliant fonctionnaires et contractuels en pleine complémentarité et émulation, malgré les freins culturels inhérents aux changements. Personnellement, ancien fonctionnaire territorial et aujourd’hui contractuel dans l’enseignement supérieur je suis clairement, statutairement, un bâtard… ce qui me convient très bien. Mais cette situation n’est-elle pas aujourd’hui en reflux ?
Le resserrement budgétaire
S’il est peut-être excessif de parler d’étranglement budgétaire, il est certain que l’heure de l’économie est venue. Les problématiques sont nombreuses : comment garder une marge de fonctionnement et d’investissement ? Que sacrifier ? Qui sacrifier ? Que prioriser ? D’emblée, les directions les plus ouvertes aux contractuels sont devenues les plus fragiles. Une simple gestion comptable conduit à la suppression de postes de communication, parfois jugés non essentiels alors même que la taille critique n’a pas été atteinte et que le positionnement de la communication n’est pas encore bien reconnu, contrairement, par exemple, aux collectivités territoriales qui entrent, elles-aussi, en période de forte restriction.
La conséquence est simple voire simpliste : contractuels non renouvelés = départ de compétences (et de moyens humains). Bien évidemment les acquis restent nombreux et la professionnalisation a concerné tous les types de statuts.
Il existe néanmoins des cas tellement extrêmes qu’ils en deviennent caricaturaux. Ainsi, une université a, en deux ans, supprimé ou retiré 60 % de moyens humains et 45 % de moyens financiers à sa com. Cela, par contre, en cohérence avec l’abandon de toute stratégie de communication,et d’absence de stratégie d’établissement. Bref, un resserrement, à l’ancienne, sur l’unique prestation de services.
Cet exemple est intéressant car il pose la question de la stratégie globale. La vraie stratégie, celle qui impose des priorités, des choix et également des abandons, plutôt que de laisser la logique comptable l’emporter en éliminant ce qu’il est facile d’éliminer, sans vraiment rien sacrifier nulle part et donc n’ouvrir vers aucun avenir. Cependant, la com a également cette fonction d’interroger les dirigeants, de donner sens à la politique de l’établissement, d’encourager son positionnement et tout ce qui en découle. Est-ce vraiment bien intégré partout ?
Des alternatives ?
D’abord et heureusement, de nombreuses directions de communication ont moins souffert et l’on voit comment des opportunités ont été brillamment saisies, à l’exemple de la fusion des services com des anciennes universités de Bordeaux concernées par la nouvelle entité : un service complet alliant toutes les missions avec les moyens adéquats.
Ensuite, le recours plus ou moins ponctuel à des agences de communication, de plus en plus spécialisées dans l’enseignement supérieur peuvent palier des carences sans cependant tout solutionner.
Mais pas de misérabilisme excessif, il suffit de voir les prix de com attribués par l’Arces cette année pour se convaincre que le chemin reste le bon.
Effectivement, on constate des écarts immenses entre les universités. Certaines ont des politiques de communication claires et des moyens, d’autres laissent la tâche des communications à chaque direction et d’autres n’en ont aucune. Il nous apparaît évident que la tâche mérite d’être professionnalisée sous forme d’un support apporté à ceux qui sont souvent le sujet de la com. Rares sont les profs ou les administrateurs à l’aise avec les médias et les technologies, Chacun son métier !
Nous sommes bien d’accord. L’enjeu est pourtant important et à l’échelle d’une université, les moyens à mettre à la com (et l’écoute de ses professionnels) ne requiert pas un effort significatif
bonjour, merci pour ce bref post, il est séduisant. Notre thèmatique concorde, donc je me permet de vous faire un lien si tu n’y constate pas d’inconvénient. Cordialement.