Mags : bien choisir ses cibles pour réussir

J’aime la com’, j’aime le sens, à partir de là, la création éditoriale, quelque soit sa forme, est ma passion dorée. Une passion qui m’a fait animer des blogs divers pendants plusieurs années (j’en ai un nouveau en préparation sur une thématique radicalement différente pour très bientôt) et évidemment commettre quelques magazines qui font ma fierté.

Attention à la copie

Une erreur récurrente que j’ai pu observer est de vouloir reproduire plus ou moins à l’identique un magazine existant produit par un concurrent, souvent, ou d’un autre secteur, moins souvent. L’idée est simple, c’est beau, c’est puissant, c’est efficace (du moins on l’imagine car en vrai, on en sait quoi de l’extérieur ?), il me faut la même chose. J’ai envie de vous dire par une formule facile « c’est difficile de mieux se tromper« , mais en vérité les écueils sont nombreux comme je l’ai déjà écrit ici.

Un magazine pour un projet

Un magazine doit correspondre à une stratégie et à incarner une des solutions nécessaires à sa réalisation. Le magazine peut en être élément, sans en être nécessairement le majeur. Autant dans le monde de la territoriale, il reste le navire amiral malgré la digitalisation, autant ce rôle est joué par le site Internet dans le monde de l’enseignement supérieur. Dans tous les cas, il est ultra-qualitatif quand il est bien conçu et surtout bien adressé. Surtout son rôle est souvent pleinement décisif quand il est construit pour un objectif précis et un public cible clairement annoncé… là, il peut devenir majeur.

Un magazine pour un public

C’est ici que cela se corse. Je mets de côté ceux qui lancent un projet pour eux-mêmes, niveau 0 de la réflexion et meilleure façon de n’intéresser personne. L’exemple inverse est de multiplier les publics à l’infini, souvent sans les hiérarchiser, la résultat sera guère meilleur.

Pour faire simple, les étapes sont suffisamment nombreuses pour se planter. Cependant deux piliers prédominent : l’objectif et la cible, tout le reste découle de cela : le message, le ton de l’écrit, la forme qui valorise l’écrit, l’illustration, la diffusion…

J’ai produit plusieurs magazines pour l’enseignement supérieur, tous qualitatifs (j’autoproclame ce qui n’est pas joli mais ça correspond aux retours), mais tous différents. Bref une petite visite pour passer du concept à l’exemple.

Poitiers : légitimer l’institution auprès des prescripteurs

Ici, les prescripteurs sont ceux qui influencent l’inscription des étudiants, c’est à dire d’une part les professionnels de l’orientation et les enseignants en lycée et d’autre part les parents.

A partir de là, la nécessité est d’être d’abord intéressant avant d’être intéressé (ce qui jusqu’ici s’applique également assez bien à de nombreux cas : s’éloigner le plus possible de la plaquette d’autopromotion). Ensuite de proposer des contenus accessibles au grand public en privilégiant des textes courts, très vulgarisés. Faire le choix de la pluridisciplinarité appliqué à un thème : les criminels, l’eau… bref un sujet qui ne soit pas universitaire mais attirant la curiosité. Et ensuite dans les dernières parties du magazines, aborder formation, recherche et international mais sous l’angle de l’expérience et non du déclaratif.

A la fin on diffuse dans les lycées et dans les points clés du territoire sans oublier l’interne.

Inalco : convaincre de l’expertise en langues et civilisations

Dans un monde très concurrentiel, face aussi bien aux autres établissements d’enseignement supérieur mais aussi face aux boîtes privées (boîtes à langues) et aux ambassades. Se faire identifier comme un leader est donc primordial. Les publics sont multiples : étudiants en recherche de spécificité sur les langues et civilisations orientales ou plus souvent une ou deux parmi elles, étudiants qui veulent ajouter une compétence supplémentaire pour se différencier sur le marché de l’emploi, personnes qui veulent garder contact avec leur culture d’origine ou mieux comprendre celle de leur bien aimé-e (et je vous assure que ça fait beaucoup et je trouve ça super mignon) et ceux qui souhaitent simplement se cultiver (10% des inscrits quand même).

Le domaine d’expertise est ici plus ténu, il doit donc être très exigeant sans aborder le ton de la recherche, ni la longueur interminable des publications scientifiques. Le ton joue de la surprise et alterne des articles longs et très courts. La sensation retenue : ce qu’on lit ici, on le lit pas ailleurs. Surtout la charte éditoriale est décomposée en respectant les piliers de l’expertise. Après actualités internationales et dossier, le mag déroule trois partie : langues, civilisations et culture.

Enfin la diffusion est ciblée sur les lieux de passage connus des cibles et chez les partenaires.

IAE de Poitiers : nouer des liens avec les professionnels du territoire

Pour une école universitaire de management, la légitimité peut paraître naturelle pour construire des projets de recherche comme de formations de tout type. Elle doit être pourtant construite et nourrie.

Le digital passe par linkedin et est finalement très limitatif, le problème c’est à la fois de délivrer son contenu mais aussi le temps que la cible peut lui consacrer, un gros défi. Le choix s’est porté également sur une expertise très différente qui à chaque fois doit à la fois nourrir la curiosité mais aussi offrir des débuts de solutions à mettre en place dans les entreprises. Ainsi, même la première partie consacrée à des concepts de management est suffisamment concrète pour ouvrir cette projection. Les autres parties sont consacrées au monde de l’entreprise de demain ce qui offre un autre type de projection puis enfin la dernière à des cas d’études sur lesquels l’IAE est intervenu. Enfin, le dossier est volontairement décalé, faisant référence à une culture répandue que l’on soumet aux leçons de management, d’où… Star Wars pour mon plus grand bonheur.

Je ne vous livre évidemment pas toutes les recettes mais ce qu’il faut retenir c’est le sens de l’action de publication : je sers quel projet, auprès de quelles cibles et pour en attendre quel effet ?

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