Les universités frémissent, entre crainte et espoir, à l’attente du cru 2012 du classement de Shanghai. Depuis 2003, ce classement s’est imposé comme le premier référent de valeur des universités dans le monde. Comme chaque année, il va glorifier les universités anglo-saxonnes aux frais d’inscriptions démesurés. Au delà de critères très contestables, la démarche elle-même engendre des comportements castrateurs qui nient et découragent des créativités singulières ou innovantes. Continuer la lecture
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Ecoles et universités, la complexe double référence des IAE
J’ai bénéficié d’une chance unique mercredi dernier, celle de participer, en tant que dircom de l’Université de Poitiers, à l’atelier communication du colloque du réseau IAE. Les IAE, dont nous éviterons de rappeler le sens des lettres tant il est aujourd’hui dépassé, se définissent comme des « écoles universitaires de management« . En terme d’identité, comment et pourquoi marier « école » et « université » ? Continuer la lecture
Deux prix de la com de l'enseignement supérieur pour l'Université de Poitiers
Plaisirs des partages
Evidemment, mon équipe et moi sommes heureux d’avoir décroché deux prix de communication de l’enseignement supérieur, mais les plus chanceux sont les membres du jury qui ont eu l’occasion de se régaler avec tous les projets proposés… et de construire une veille toujours utile.
Une reconnaissance pour l’Université de Poitiers
Décernés chaque année depuis 2010, les prix de la communication de l’Arces récompensent les actions de communication valorisant les établissements d’enseignement supérieur français. Le jury est composé de journalistes, de membres de l’Arces et d’experts issus d’associations professionnelles en communication.
Travailler sur l’identité d’une université passe-t-elle par un nouveau logo ?
Arrivé en février 2011, je suggérais dès mai un changement de logo, faisant écho à ce bon vieux cliché du nouveau dircom qui, sans idée, s’engageait à marquer son empreinte dans cette voie lourde de (non-)sens. Changer de logo pour changer de logo ne sert évidemment à rien. Aussi, ce que je proposais, c’était un virage éditorial et pour l’incarner, je proposais une nouvelle palette d’outils et donc, pour ce qui intéresse cet article, un changement de logo… une toute autre histoire. Continuer la lecture
A qui "appartient" l'identité des universités
Arrivé en poste en février 2011, avec en commande une stratégie de communication pour l’université, je me suis d’abord intéressé à l’identité de celle-ci. Même si je ne peux m’empêcher de faire fructifier dans mon esprit des idées préconçues mais mouvantes, ce que nous appellerons positivement l’expérience, je débute toujours par un tour des principaux acteurs : sentir les engagements, les idées, les attentes, les projets, les frustrations, bref, sentir la maison. Mais ici, c’était particulier. Continuer la lecture
Des universités sans identité ?
Nous sommes toujours marqués par les images vraies ou surjouées d’étudiants très attachés à leur école de commerce. De là à penser qu’elles jouent ou bénéficient toutes d’une forte identité, voilà un pas que je ne franchirai pas… n’oublions pas cependant que l’on reconnaît toujours un ancien de HEC facilement, puisqu’il n’oublie jamais de dire quand il se présente : « j’ai fait HEC« … je serai tenté d’ajouter « et rien d’autre » Continuer la lecture
Des couloirs aux amphis, lente démocratisation des élections universitaires
photo credit: Daniel Paquet via photopincc
La LRU aurait tout changé. Autonomie renforcée, responsabilités du président élargies, souplesse (légère) accordée pour les recrutements, fondations… la démocratie universitaire en a-t-elle profité ? Dans un monde connu pour son conservatisme (quoique très hétérogène), nous pouvions en douter.
La vague d’élections universitaires en 2012 démontre parfaitement cette double tendance : des pratiques inchangées dans certaines universités, où l’opacité est une règle trop ancienne pour être balayée d’un revers de loi et un beau printemps dans d’autres établissements où les idées sortent des couloirs pour s’exposer dans les amphis. Alors évidemment, les comportements ne sont pas devenus angéliques du jour au lendemain, il y a et aura toujours des négociations, voire des clientèles et beaucoup privilégieront toujours leur intérêt personnel, mais c’est vrai aussi d’élections politiques… Plutôt que de le déplorer, je vois la dynamique, le changement, les promesses, la maturité et jusqu’à un certain point les changements culturels… ici, ça bouge. Continuer la lecture
schizophrénie du communiquant : inciter à voter et personnellement s'abstenir
Positionnement surprenant ? Provocation d’ancien syndicaliste ? Réaction épidermique au monde qui m’entoure ? Rien de tout cela… Je pense donc je ne vote pas !
Bon ou mauvais candidat ? Bonne ou mauvaise campagne ?
Ne pas voter quand aucun candidat ne vous a convaincu serait des plus naturels.
Ne pas voter si vous avez détesté la campagne… pourquoi pas et encore, je déteste l’autre campagne, les présidentielles de la République, et je voterai.
Non. Dans tous ces cas, nous sommes chanceux à Poitiers, nous avons eu le rare bénéfice d’une belle campagne contradictoire. Chacun des candidats à la présidentielle s’est révélé tôt, plusieurs mois avant le vote et a joué le jeu de la consultation, des meetings et de la construction d’un programme… jusqu’au débat, 4h20 de direct et 1500 personnes !
Je ne suis pas 8 fois moins intelligent ou plus bête qu’un professeur !
Mon choix, mon abstention, mon refus de vote n’a donc rien à voir avec des conditions locales d’élections que j’ai largement participé à rendre transparentes, connues, intéressantes et même incitatives et dont la qualité a été reconnue par tous les acteurs locaux.
Mon choix est une opposition ferme à un système culturellement ancré mais complètement dépassé aujourd’hui : le vote par collège. Continuer la lecture
Retours sur le Grand Débat
4h20 de débat, c’est un peu comme si Hollande et Sarkozy avaient débuté le leur à 21h et achevé à 1h20 du matin. Sans doute trop long, les candidats avaient beaucoup à dire, chacun avec son style et sa stratégie.
Ce qui a pu surprendre, ce sont ces deux phrases clefs que nous avons entendu plusieurs dizaines de fois : « Je suis d’accord avec toi Dominique » et « Je suis d’accord avec toi Yves« . Les différences existent pourtant sur certains sujets comme le learning centre. Mais je ne rentrerai pas dans le fond.
Sur la forme, les candidats ont alterné crispation et décontraction, ont parfois été longs dans leurs réponses, le « juste une minute » se transformant souvent en 4 ou 5, mais ils avaient à coeur d’être précis… ce ne sont pas des professionnels de la télévision mais ils ont dégagé une image à la fois humaine et moderne du monde des enseignants chercheurs : rassurant. Rassurant aussi pour la suite, car, quelque soit le prochain président, il devra fédérer, une image lointaine et/ou méprisante, que l’on peut accorder à certains enseignants/chercheurs, aurait été désastreuse.
Les candidats se sont aussi respectés, malgré quelques piques qui ont eu le mérite d’animer le débat. Le monde du « supérieur » n’est pas uniquement composé de personnes de bonne compagnie. Cette attitude a permis d’achever une belle campagne publique de la meilleure des façons.
Parti pris : journalistes
Après des hésitations, nous avons préféré avoir recours à des personnes extérieures pour animer le débat. En interne, la question du positionnement aurait pu être complexe et même si l’exercice, personnellement, me tentait, j’ai décliné l’offre.
L’idée évidente : faire appel à des journalistes qui suivent l’université et ses dossiers. Bon pour le débat mais également notre image. Un débat universitaire ne concerne pas que les universitaires. Second employeur de la ville et du département, premier donneur d’ordre de travaux public local, diffuseur d’idées, partenaire du monde économique, acteur de la vie culturelle… bref incontournable en région, l’université n’appartient pas qu’à elle même et intéresse au delà… la logique journalistique s’imposait tout comme la diffusion en direct sur uptv.
1500 personnes ont suivi le débat !
400 personnes dans la salle, peut-être plus. 1100 personnes derrière les écrans. 1500 personnes ont suivi le débat pour partie ou dans son intégralité… des chiffres qui nous ont surpris, validant ainsi l’ensemble de la démarche… reste à voir comment l’enthousiasme se traduira dans les urnes.
Le grand débat : élections universitaires de Poitiers
La vie de l’université ralentit, les projets sont suspendus, les grandes décisions trépignent dans les tiroirs : ce ne sont pas les vacances mais les élections universitaires, le vote est fixé au 20 mars.
Hommes et femmes bougent, discutent, encouragent, blasphèment, expliquent, craignent, espèrent, exagèrent… les acteurs sont sur tous les terrains, des plus opaques aux plus transparents. Et dans ce bruit où parfois la médiocrité se mêle à l’intelligence… que doit faire la com ? Qu’avons nous fait à Poitiers ?
Communication support
Tout d’abord, porter la parole des candidats. Tous les courriers, les communiqués, les professions de foi, les listes… sont relayées par courriels par le cabinet de la présidence. Ensuite, nous avons lancé notre nouveau magazine interne, Points Communs, en janvier. Dans le premier numéro, une double page « technique » sur les élections et le calendrier. La couv’ et le dossier du second numéro est consacré à la parole des candidats, où chacun répond aux mêmes questions.
Communication explicative et incitative
Voir la vidéo :
Articles, newsletters, affiches, serviettes imprimées dans les RU : le panel habituel est au rendez vous. Nous y avons ajouté deux vidéos, réalisées par notre service vidéo avec des étudiants en communication. Simplicité et clarté ont été privilégiés pour ne pas se perdre dans les détails techniques.
Permettre le Grand Débat ! Rendez vous le 15 mars
Pour nous, c’est le grand moment et avouons le, nous avons de la chance. Si les candidats à la présidence ne s’étaient pas dévoilés avant les élections aux conseils, cela aurait été impossible. Tout aussi impossible si les deux candidats n’avaient pas voulu jouer le jeu malgré toutes les tensions inhérentes à toute élection à enjeux.
Afin de garder toute impartialité mais surtout pour montrer que l’université à toute sa place dans le territoire, ce débat est non seulement ouvert aux journalistes, mais ce sont deux d’entre eux qui animent ces quelques heures d’échanges. Le débat est filmé et retransmis en direct sur Internet, accessible à tous.
Les collègues dans la salle mais également ceux qui suivront directement sur Internet poseront également leurs questions.
Au final, la réussite dépend évidemment de la campagne de tous les candidats (présidence & listes). Sa qualité, plus que par la participation se mesure à la qualité des contenus et des échanges, autant d’éléments qui échappent à la com, place aux artistes.
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