Dans l’inconscient collectif, un « devoir surveillé » est une épreuve écrite qui permet de contrôler le niveau de connaissances d’un apprenant. C’est sans doute culturel, mais force est de constater que dans ce domaine, les innovations sont plutôt rares. Ainsi, quand on parle de DS, tout le monde s’accorde sur une chose : cela se passe dans une salle de classe avec des tables et des chaises alignées, sous la surveillance plus ou moins aiguisée d’un enseignant ou de tout autre personnel. Les étudiants dont on va évaluer le savoir attendent avec un certain stress l’énoncé du problème ou la liste des questions, puis vient la « sonnerie » indiquant que l’épreuve est commencée.
Mais peut-il en être autrement ? Peut-on imaginer qu’un DS serve à autre chose qu’à évaluer des connaissances, qu’à vérifier si le cours a bien été appris ? Pourrait-il permettre par exemple aux étudiants de progresser dans la compréhension de leur cours ? C’est ce que nous avons expérimenté le 13 février 2014 avec une promotion d’étudiants de troisième année de licence lors d’un cours de « Génétique moléculaire en DIY ». Cela s’est fait dans le cadre d’une démarche de pédagogie innovante qui développe l’autonomie des étudiants en les impliquant de manière active à la construction des chapitres de leur cours. Cette méthode se construit par partage d’expériences avec d’autres enseignants « expérimentateurs » comme Antoine TALY (Université Paris Descartes) qui anime en parallèle un cours d’informatique à destination d’étudiants intéressés par les applications biologiques (« Un cours pour les étudiants ? Un cours par les étudiants ! »). On est très éloigné du cours magistral (pédagogie 1.0) tout en se différenciant du « simple » cours interactif dans lequel l’enseignant provoque la participation des étudiants (pédagogie 2.0). On peut donc évoquer le concept de pédagogie 3.0 car les apprenants conçoivent et construisent eux-mêmes leurs connaissances avec un niveau élevé d’autonomie, d’apprentissage et de créativité. Ils en apprennent autant par les inteactions qu’ils établissent entre eux qu’avec celles impliquant le professeur. Ce dernier qui les accompagne dans cette approche « auto-générante » doit changer de posture pour se transformer progressivement en animateur et facilitateur d’apprentissage.
Dans l’esprit de cette nouvelle pédagogie, il est nécessaire de se poser la question de l’évaluation des connaissances, mais aussi de celles des compétences. Quels nouveaux rôles pourraient alors jouer les interrogations et autres devoirs ? Après avoir tenté quelques petites expériences comme des « interrogations 100% étudiants » et des « interrogations inversées », nous avons franchi un autre pas en organisant pour la première fois un DS dans lequel le rôle de l’enseignant se limite à ouvrir la porte aux étudiants, les laisser s’organiser de manière autonome et à attendre les notes en fin d’épreuve ! Plutôt original ? Dans cette expérience, l’objectif du « DS » est clairement détourné. Il ne s’agit plus de contrôler les connaissances, ce qui se fera lors de l’examen en fin de semestre (organisé de manière classique, c’est-à-dire individuel et sans document), mais d’évaluer la capacité des étudiants à organiser une épreuve dans laquelle ils doivent utiliser leurs connaissances, celles qui alimentent les chapitres du cours, pour les assimiler davantage. Pari osé !
MODE D’EMPLOI DU DS 100% DIY. Un petit mode d’emploi pour ce DS 100% « Do it Yourself » a été proposé aux étudiants en début d’épreuve, dont voici les principales consignes. La durée de l’épreuve est de 2 heures. Elle se déroule en 6 groupes dans une salle équipée, avec documents et connexions internet. L’épreuve n’est pas surveillée. Les étudiants peuvent communiquer entre eux, que ce soit dans chaque groupe ou d’un groupe à l’autre. Le professeur responsable du module est présent dans la salle. Il peut répondre aux questions que les étudiants lui posent (même d’ordre scientifique), mais il ne participe pas à l’organisation de l’épreuve. Il récupèrera les notes qui lui seront rapportées à l’issue des 2 heures.
Chaque groupe doit produire 1 question relative au chapitre du cours de génétique moléculaire qu’il construit et qui soit différente de celles déjà posées lors des interrogations en cours. Cette question doit obligatoirement être accompagnée de son barème (4 points exactement). Les réponses attendues pour cette question pourront être faites sous la forme de définitions, explications, tableaux, schémas annotés, animations, petits films,… Puisqu’il y a 6 groupes, ce seront donc 6 questions qui seront formulées au total de l’épreuve et identifiées sous la nomenclature Q1, Q2, Q3, Q4, Q5 et Q6.
Chaque groupe doit ensuite répondre à 5 questions, celles qui auront été produites par les 5 autres groupes, ce qui donne une composition qui sera notée sur 5 x 4 = 20 points. Le groupe 1, par exemple, répondra aux questions Q2, Q3, Q4, Q5 et Q6. Les 5 réponses doivent être rédigées sur des documents (fichiers) différents car elles seront corrigées par des groupes différents.
Chaque groupe corrige ensuite 5 copies, c’est-à-dire les réponses apportées à sa question par les 5 autres groupes. Le groupe 1, par exemple, corrigera les 5 réponses apportées à la question Q1. Chaque copie est notée sur 4 points. Elle doit faire apparaître la note, mais aussi les corrections et appréciations. Les bonnes réponses, c’est-à-dire les grandes lignes du corrigé, devront aussi y figurer.
En fin d’épreuve, c’est à dire dans les 5 dernières minutes, les notes devront être rapportées à l’enseignant qui les fera figurer sur un tableau. Chaque étudiant connaîtra alors sa note sur 20 points en sortant de la salle. Les étudiants appartenant à un même groupe auront donc la même note.
Chaque groupe devra publier sur Google Drive, en version partagée, sa propre copie corrigée par les 5 autres groupes. Les jours suivants, l’enseignant aura la possibilité, s’il le souhaite, d’ajuster légèrement la note de chaque groupe (bonus ou malus) en fonction de la pertinence des questions et de l’argumentation des notations.
Le timing « conseillé » pour chaque groupe est le suivant : rédaction d’une question avec son barème (15 minutes) – réponses aux 5 questions (60 minutes) – correction des 5 réponses (40 minutes) – report des 5 notes dans le tableau (5 minutes).
A LA FIN DE L’EPREUVE, QU’EN PENSENT LES ETUDIANTS ? Le DS 100%DIY a donc eu lieu le 13 février 2014 de 8h à 10h. Chacun des 6 groupes a ainsi répondu à 5 questions et les notes obtenues (avant ajustement par l’enseignant) ont été de 15,75 à 18,25 sur 20, ce qui est plutôt un bon résultat puisque les étudiants connaissaient toutes les questions, le détail du barème et toutes les réponses puisqu’ils avaient droit à tous les documents et accès à toutes les connexions !
A la fin de l’épreuve, les étudiants ont été interrogés de la manière suivante : « Pouvez-vous SVP donnez votre avis sur le DS 100% DIY ? Qu’avez-vous pensé de la méthodologie ? Comment avez-vous vécu l’épreuve ? Quelle a été votre principale difficulté ? Quelles ont été sont vos satisfactions ? Quelles ont été sont vos insatisfactions ? Avez-vous des idées d’amélioration pour ce genre d’épreuve ? Répondez à cette enquête en rédigeant exactement 7 phrases. Vous n’êtes pas obligés de répondre à toutes les questions. Plusieurs phrases peuvent être liées à une seule de ces questions ». Voici leur réponses :
La méthodologie était adaptée, ce qui nous a permis de nous noter dans de bonnes conditions – l’épreuve s’est bien déroulée, malgrés des différences de points de vue comme « faut-il ou non accepter le copier-coller ? » et cela a généré quelques tensions – la principale difficulté n’a pas été de répondre aux questions, mais plutôt de les corriger de manière juste, pour ne pas trop pénaliser certains et ne pas trop en avantager d’autres – la principale satisfaction a été de pouvoir nous-mêmes nous lancer un petit « challenge », c’est-à-dire se tester sur nos capacités à bien répondre ou à bien noter – ma principale insatisfaction est le fait que certains ont cherché à « grapiller des points » ou qu’ils se sont plaints de leurs notes, alors que l’ensemble des groupes a essayé de rester juste – peut-être serait-il possible de prévoir un temps d’ »explications » pour les notes, chaque groupe pouvant demander à son groupe correcteur pourquoi il a perdu des points et comment il aurait pu en gagner d’autres ? – et surtout, pourquoi ne pas normaliser le fonctionnement du DS, avec une seule plateforme pour les réponses, car nous avons dû faire la balance entre ceux qui répondaient sur le Google Drive, ceux qui envoyaient des mails, etc …
Le concept du DS 100%DIY m’a semblé intéressant et instructif – cependant quelques points m’ont gêné, notamment pour la notation, car certains groupes étaient un peu « stratégiques » – l’une des plus grosses difficultés a été de bien gérer le temps (mais dans notre groupe, nous étions bien organisés donc nous avons réussi à finir dans les temps) – le fait que l’on gère tout le DS de A à Z nous responsabilise et nous permet de gérer l’épreuve comme nous le voulons – le niveau de difficulté des questions est variable, donc ce n’est pas très équitable pour la notation – certains groupes n’ont pas été très objectifs sur les réponses données – dans l’ensemble, je trouve que ce DS 100%DIY s’est bien passé et il ne faut pas le nier, il nous a permis d’avoir de bonnes notes.
Je trouve la méthodologie très instructive, motivante et surtout captivante pour fournir une réponse commune à tout un groupe – l’épreuve était facile à aborder, moins stressante et le cadre était convivial et décontractée – je n’ai trouvé aucune difficulté, sinon le fait de s’accorder sur le support sur lequel nous devrions rendre la réponse (par mail ou sur papier) – nous étions tous complémentaires les uns des autres et chacun a donné de son temps et de son énergie pour participer à l’élaboration des réponses – par contre, je pense que l’accès aux chapitres fournis devrait être restreint car le fait d’avoir sous les yeux les cours des autres groupes a favorisé le « copier-coller » du cours du groupe qui a composé la question – au final, beaucoup n’ont pas vraiment cherché la réponse ailleurs que dans les cours sur Google Drive (de cette manière, on ne pouvait pas enrichir les cours) – le support de réponse devrait être sur papier afin de permettre de faire des schémas individuels selon la comprehension du groupe et non de fournir des simples copier-coller.
Qu’avez-vous pensé de la méthodologie ? Interactive, enrichissante – elle permet aux étudiants d’être complètement autonome vis à vis de la matière et de l’épreuve. Comment avez-vous vécu l’épreuve ? L’épreuve n’était absolument pas stressante – nous étions donc dans de bonnes conditions pour la réaliser. Quelle a été votre principale difficulté ? La difficulté fût de noter correctement. Quelles ont été vos satisfactions ? Le fait de pouvoir communiquer avec les autres et de pouvoir chercher des compléments d’informations pour pouvoir répondre le plus précisément à la question posée. Quelles ont été vos insatisfactions ? Les questions n’étaient pas toujours pertinentes. Avez-vous des idées d’amélioration pour ce genre d’épreuve ? Peut-être, faudrait-il répartir les 4 points sur plusieurs questions et non pas sur une seule ?
Ce DS était une nouvelle expérience qui alliait un peu de stress (car DS), travail de groupe, mais aussi « compétition » avec les autres équipes. J’ai bien vécu l’épreuve car j’ai bien aimé travailler sur les chapitres des autres groupes, remanier des informations pour montrer qu’on avait compris leur chapitre, mais j’ai également trouvé qu’il y avait un trop fort esprit de compétition, ce qui a entrainé des tensions tout au long de l’exercice. J’ai également trouvé qu’il était intéressant de construire une question avec un barème précis. Cependant, j’ai réalisé que corriger les copies était un travail difficile, certains groupes avaient rajouté des informations pas forcement demandées, d’autres n’étaient pas assez précis dans leur question, mais avaient mis les mots clés. Il est donc difficile de faire la part des choses entre une réponse correcte et une réponse très simpliste, ou encore une réponse trop développée et une réponse exacte. Pour améliorer ce genre d’épreuve je pense qu’il faudrait mettre un barème plus important sur la qualité de la question posée par le groupe, plus que sur la correction des copies. Les élèves seraient sans doute davantage motivés pour inventer une question recherchée sans être trop compliquée pour autant – tous les groupes composeraient une question avec un niveau de difficulté quasi-similaire ce qui éviterait les « tensions » et la « compétition », ainsi que les « menaces » de sévérité dans la correction si la question du groupe était trop dure.
Concernant la méthodologie du DS, ce que j’ai trouvé de bien est le fait de réaliser les questions nous-mêmes ainsi que le barème et la correction. Par contre, le soucis est que nous avions le droit au cours, donc nous n’avons donc pas du tout appris les chapitres (ce qui nous handicape pour l’examen, car on aura 12 chapitres à apprendre d’un coup) et pour répondre aux questions, nous avons tous fait du copier-coller sans forcément retenir le contenu. Autre point négatif, le fait de ne pas pouvoir mettre 4/4 à tout le monde, même quand la réponse était bonne, il fallait avoir des notes différentes pour chaque groupe et donc enlever des points pour la présentation.
L’idée de faire ce DS comme cela est bonne car différente des autres et avec une méthodologie claire – ce qui est bien, c’est que l’on n’arrive pas à l’épreuve en étant stressé et que, pour ce genre d’exercice, le groupe a été bien soudé – la principale difficulté a été de mettre une note aux réponses que l’on a reçues – j’ai aimé le fait que l’on soit libre et que l’on puisse répondre à plusieurs en utilisant des documents et des ordinateurs – je n’ai pas apprécié le fait que certains disent « si tu me notes mal, je ne te mets pas une bonne note » – il faudrait interdire d’utiliser le copier-coller à partir des cours construits par les étudiants.
La méthodologie est très prometteuse mais n’était pas assez contrôlée à mon avis. Chaque élève voulait ne pas pénaliser ses collègues, mais chacun voulait naturellement avoir une bonne note. De ce fait, chaque groupe a donc produit une question souvent trop facile, parfois trop difficile, mais rarement bien travaillée. Les groupes ayant produit une question trop facile ont eu du mal à corriger correctement, étant donné que la réponse se trouvait simplement dans leur cours. Certains ont simplement copié et collé la réponse, alors que d’autres, ayant anticipé le phénomène ont remanié la formulation ou étendu la réponse. Mais à partir du moment où la réponse minimum attendue était donnée, personne n’a estimé pouvoir retirer des points justement à ses collègues. Dès lors l’amplitude de notation est devenue restreinte. Certes le libre échange d’informations entre groupes et via internet est un point positif, mais il a aussi contribué à atténuer la marge de notation. Quelques groupes ont formulé de bonnes questions de synthèse (dont la réponse méritait d’être travaillée en totalité) et ont pu corriger de manière simple et objective, mais ils ont également causé une légère tension dans la classe. Pour les autres, il a donc fallu trouver la moindre faille pour retirer 0.25 à 1 point…souvent sur des critères discutables. Par ailleurs, comme chacun était libre d’aller voir dans les autres groupes au moment de la notation, chacun est allé demander conseils auprès de ses collègues mais ensuite, voyant les notes de tout le monde, les groupes ont eu tendance à noter un groupe en question par rapport à la note que ce même groupe avait rendu… Pour finir, je pense que la base de la méthode est à garder, mais à mon avis il aurait fallu imposer une question de synthèse, ou la faire vérifier au professeur et empêcher la consultation des notes et l’échange entre groupe au moment de la notation. Cette séance était très innovante et les résultats sont plutôt encourageants.
Épreuve réussie dans l’ensemble par tous les groupes – difficulté dans la correction – par soucis d’efficacité, nous avons divisé la charge de travail, donc peu de mise en commun – question facile dans la mesure où le « copier-coller » était plus ou moins autorisé, d’où la nécessite de trouver une question de déduction et non de recherche – proposer une question-type avec un barême – interdire le copier-coller.
J’ai trouvé intéressant d’effectuer un DS de cette façon, on arrive en salle de DS sans crainte, confiants, en ayant plusieurs ordinateurs, nous avons travaillé par petits groupes pour répondre aux questions avec un réel esprit d’équipe. J’ai aimé l’idée de travailler en évaluant nos compétences, notre organisation en groupe car c’est ce dont nous aurons le plus besoin une fois dans le monde du travail. Je me suis aussi rendue compte qu’il est difficile d’évaluer les réponses aux questions de façon juste. En revanche, je suis quelque peu déçue par le comportement de certains qui s’amusaient à se mettre des points entre amis, de nombreuses personnes cherchaient également à ne faire que du copier-coller dans le seul but d’avoir une bonne note plutôt que d’essayer de comprendre les questions et chercher à y répondre soi-même en réfléchissant. Il faudrait préciser en début d’épreuve que le but est de comprendre les notions de cours et que le copier-coller du cours des autres ne doit pas avoir lieu.
La méthodologie est intéressante car à l’université on note jamais les capacités et les compétences qui sont importantes pour la professionnalisation, au même titre que les connaissances et les savoirs – ma principale difficulté a été de corriger et d’envoyer les réponses car il fallait le faire via internet et Google drive… j’aurais été plus à l’aise avec papiers et crayons (gain de temps peut-être ?) – ma satisfaction a été la bonne « entente » pendant l’épreuve, même si certains ne voulaient pas jouer le jeu ; les étudiants n’ont pas été sévères dans les corrections – toutefois, je suis insatisfaite sur le fait que certains n’ont pas jouer le jeu dans la rédaction des questions ; ils ont fait exprès de poser des questions sur un paragraphe précis de leur chapitre pour permettre aux autres de ne faire que du copier-coller – pour améliorer l’exercice, pourquoi ne pas donner des idées de questions ou des pistes de rédaction ?
Ce genre d’épreuve est positif car il nous permet d’avoir de bonnes notes lors du contrôle continu – cependant, cela est très peu justifié car le copier-coller effectué à partir des cours par les étudiants était toléré dans certains groupes – les notes ne correspondent donc pas réellement à l’évaluation de nos compétences – de plus, les consignes pour la correction ayant été données après le début de l’épreuve, nous nous sommes trouvés confrontés à des difficultés pour pouvoir corriger dans les conditions demandées – un autre problème était de savoir sur quel support nous devions répondre à la question ? – la communication entre les différents groupes n’a pas été assez établie – malgré cela, cette épreuve est une bonne expérience qui nous a permis de consolider notre manière de travailler en groupe.
Je pense que l’idée du DS 100% DIY est très bonne – le problème est que tout le monde a fait des copier-coller à partir des cours préparés pendant les séances précédentes – les notes ont ainsi été très élevées car il n’y avait pas besoin de réellement chercher – donc je pense qu’il ne faudrait pas laisser l’accès aux chapitres préparés pour que ce soit vraiment intéressant pour tout le monde – de plus, chaque étudiant par avait une question à laquelle il devait répondre, ce qui ne permettait pas à la totalité du groupe de travailler sur tous les chapitres – donc il faudrait plus de temps pour réellement faire un travail de groupe sur chaque question – toutefois, il a été très agréable de travailler de manière différente, car on apprend mieux ainsi.
Ce DS nous a permis de commencer à appréhender les chapitres des autres groupes – nous nous sommes réparti les questions, donc tout le monde dans le groupe n’a pas pu étudier chacune d’entre elles – les questions n’étaient toujours de même niveau de difficulté – il a été intéressant de réaliser un DS de A à Z – faire un barème et le justifier est très compliqué – la répartition du temps qui a été choisie pour réaliser les différentes étapes du DS était parfaite – ce DS ne tient pas compte de nos connaissances.
La méthodologie était plutôt intéressante – nous avons été obligés de lire les chapitres des autres et d’y faire des recherches pour pouvoir répondre au mieux à la question – corriger les réponses des autres nous permet de voir si ils ont bien compris le chapitre que nous avons rédigé, si les informations sont claires et précises – le seul problème que j’ai trouvé concerne la façon de répondre aux autres questions car chaque membre du groupe s’est approprié une question – il a donc répondu à cette question sans prendre l’avis des autres membre du groupe – la note que le groupe a obtenu n’est donc pas une note collective – je n’ai par exemple pas pu voir les difficultés présentes dans les autres chapitres – ensuite, certaines questions n’abordaient qu’un seul point du chapitre : je pense qu’une question globale aurait été mieux – je pense qu’il faudrait que chaque groupe fasse une « question bilan » de son chapitre et que chaque groupe donne une réponse à une question de l’un des chapitres en même temps et qu’ensuite chaque groupe corrige les réponses obtenues – par exemple, toute les 30 minutes, chaque groupe répond à une même question (celle du groupe 1 par exemple, qui pendant ce temps répond à la question du groupe 2), puis à la fin des rotations, tous les groupes corrigent les réponses à leur question – la durée du DS pourrait être plus longue.
J’ai beaucoup aimé la méthode du DS DIY car elle nous a permis de lire et d’essayer de comprendre les chapitres des autres groupes – c’est une méthode innovante qui donne envie de travailler ensemble et qui encourage le travail de groupe – elle permet d’apprendre à formuler nous-mêmes une question et à créer un barème tel que les élèves l’attendent – la correction des questions a été une épreuve intéressante car nouvelle pour nous – apprendre à faire la balance entre les réponses correctes et les réponses très satisfaisantes était très formateur – le seul problème a été de trouver une entente entre les groupes car certains n’étaient pas trop d’accord pour reformuler les réponses et préféraient opter pour du copier-coller – c’est intéressant de travailler de cette manière car il y a moins de stress, mais tout autant d’investissement des élèves et de travail, sinon plus.
J’ai trouvé cette épreuve utile puisqu’elle nous a permis d’avoir un aperçu des autres chapitres et du type de questions que nous pourrions avoir à l’examen – il y avait une vraie entraide entre les différents groupes, ce qui a permis d’avancer plus rapidement et dans la bonne direction – en revanche, certaines questions étaient plus simples que d’autres et certaines notations plus sévères, ce qui a provoqué quelques tensions entre certains groupes (mais qui se sont rapidement dissipées) – je pense qu’il aurait été plus profitable à chacun (en vue de l’examen) que tout le monde lisent les différents chapitres avant l’épreuve et que nous n’ayons pas le droit d’utiliser « Google drive » afin de ne pas faire de copier-coller des cours déjà rédigés – une des difficultés rencontrées dans notre groupe est le désintérêt de certains et la non-motivation pour le DS – je trouve que tous les groupes ont réussi à gérer leur temps de travail, ce qui a permis un bon déroulement des étapes sans faire perdre de temps (question posée dans les temps, réponses fournies également dans les temps) – je pensais que nous serions très stressés et à cran durant l’épreuve et je suis contente que ce ne fût pas le cas (au contraire tout s’est déroulé dans la bonne humeur et la bonne entente).
Qu’avez-vous pensé de la méthodologie ? Bien dans l’ensemble. Comment avez-vous vécu l’épreuve ? Bien – je pensais que nous allions avoir du mal à tout faire en 2 heures, mais pas du tout – nous avons bien géré notre temps et au final, nous avons réussi à finir en avance. Quelle a été votre principale difficulté ? Répondre à certaines questions qui étaient assez compliquées. Quelles ont été vos satisfactions ? La note obtenue. Quelles ont été vos insatisfactions ? Le fait que certaines questions soient beaucoup plus compliquées que d’autres – le groupe qui pose la question la moins compliquée est pénalisé – de plus, je ne suis pas d’accord avec le fait d’ajuster les notes par rapport à la meilleure réponse – si tout le monde a correctement répondu à la question, mais qu’une personne a répondu au delà de ce qui était demandé, pour « étaler » ses connaissances (tant mieux pour elle) – aussi, je trouve ça injuste de baisser les notes des autres pour les « ajuster » (si on répond à la question posée correctement alors on doit obtenir la totalité des points). Avez-vous des idées d’amélioration pour ce genre d’épreuve ? Que ce soit le professeur qui rédige les questions pour qu’elles soient de niveau équivalent.
J’ai trouvé la méthodologie intéressante et ludique – on teste nos connaissances sur des questions variées – le fait de travailler en équipe est un point positif – on met en commun nos connaissances – la principale difficulté est de construire une réponse suffisamment précise – parmi mes satisfactions : le travail en groupe et l’utilisation d’internet – c’est difficile de noter les autres sur leur travail.
Suite au DS, je peux dire que j’ai aimé cette façon de travailler, de ne pas être sous pression, car on devait être capable de trouver (de chercher) la réponse aux questions sans devoir connaître son cours – il est difficile de noter les réponses car mettre une note pour une question que l’on a posé n’est pas objectif – comme certains ont fait du copier-coller, on ne peut que leur mettre une bonne note (car ils ont utilisé notre travail, nos recherches, pour la construction du cours, donc on ne peut pas leur mettre une mauvaise note) – c’est très intéressant de travailler en groupe, les uns avec les autres, car on a plusieurs points de vue qui permettent de conduire à une forme de rédaction, de présentation, pour la réponse.
J’ai trouvé intéressant de noter les élèves de cette manière, c’est à dire de les juger sur autre chose que leurs connaissances – je pense que cela favorise la prise de parole ainsi que le travail en groupe et l’organisation et la gestion du temps – c’est bien de se mettre à la place du professeur et de voir que noter n’est pas si simple – le fait de travailler comme ça nous permet de lire et d’échanger sur les différents chapitres du cours – ce type de DS permet de réfléchir à ce qu’il pourrait tomber à l’examen – ça donne de l’intérêt.
Pendant le DS, j’ai trouvé que le temps était bien réparti, selon les étapes – j’ai vécu l’épreuve tranquillement – ma principale difficulté a été de me mettre d’accord avec mes coéquipiers sur la notation – le principal avantage est que l’on a dû chercher les informations dans les chapitres de chacun – c’est un moyen d’apprendre le contenu des différents chapitres et de les améliorer – cependant, le problème de ce procédé est qu’il y a eu beaucoup de copier-coller, ce qui a rendu la notation difficile – par contre, ce qui a été dommage, c’est que tout le monde n’a pas joué le jeu à fond dans cette nouvelle méthode.
J’ai trouvé l’idée intéressante – cependant, la demande de revoir un barème après le début de la correction n’est pas une bonne idée, selon moi – sinon, faire soi-même le DS est une bonne expérience.
Je pense que cette méthodologie basée sur l’autonomie en groupe est bien si et seulement si le groupe est motivé à travailler – l’épreuve a été dans l’ensemble facile à gérer au niveau du timing – la principale difficulté a été la correction de choses qui ont été copiées collées sur notre propre cours (voire améliorée) – mon insatisfaction a concerné la question d’un groupe qui a été incomplète par rapport à la correction qu’il a donné (la question a été mal posée) – pour ce genre d’épreuve, il est peut-être nécessaire de vérifier le lien entre la question posée et la correction attendue (mais tout cela dépend du groupe) – au final, ce genre d’épreuve peut être positif si le groupe est sérieux (pas très utile pour des groupes ne travaillant pas) – cela nous apprend l’autonomie pour un cours dont on ne connait rien et cela est, j’en suis sûr, utile pour notre future vie professionnelle.
Je n’ai pas vraiment été convaincu par ce DS – en effet, lorsqu’un élève en note un autre, cela peut manquer d’objectivité et je pense que c’est ce qui s’est passé la semaine dernière (quand un étudiant note bien un autre parce que c’est son ami) – le timing était en revanche parfait – cela permet de travailler en groupe – sinon, j’ai du mal à voir l’intérêt du DS sachant que les chapitres étaient déjà en ligne à ce moment-là.
Qu’avez-vous pensé de la méthodologie ? Méthodologie enrichissante. Comment avez-vous vécu l’épreuve ? Epreuve facile et beaucoup moins stressante. Quelle a été votre principale difficulté ? La correction fût particulièrement difficile ? Quelles ont été sont vos satisfactions ? Le travail de groupe et l’opportunité de discuter avec les autres groupes. Quelles ont été sont vos insatisfactions ? La difficulté de certaines questions, parfois encore trop générales. Avez-vous des idées d’amélioration pour ce genre d’épreuve ? Pouvoir répondre à plusieurs question à la fois et pas seulement à une seule.
J’ai trouvé que ce DS était une excellente expérience – en effet, je trouve tout à fait logique de pouvoir consulter internet ou nos cours lors d’un DS – pendant notre vie professionelle, on ne nous demandera à priori pas de connaitre par coeur des enzymes de la transcription, les formules de statistiques, le métabolisme des glucides… – on nous demandera d’aller chercher nous-même ce que l’on ne sait pas, l’important étant d’être capable d’exploiter ces connaissances – donc ce DS nous prépare bien au monde professionnel – il est aussi très agréable de se rendre à un DS sans appréhension et sans s’être « bourré le crâne » – les problèmes occasionnés par cette méthode sont le « marchandage de points » et l’absence de consignes claires concernant le copier-coller – enfin, ce DS me donne l’impression d’avoir mieux intégré la connaissance de mes chapitres, et d’une bonne partie de ceux des autres groupes (concernant les questions posées).
Ce DS de génétique moléculaire a été une bonne expérience dans le sens où il nous préparait à ce qui nous attend dans le monde professionnel – en effet, dans nos futurs métiers et domaines d’application, nous devrons être davantage aptes à rechercher efficacement des informations utiles – cela servira plus qu’accumuler du savoir sans savoir le retransmettre – cherchant à travailler dans l’écologie, cela me concerne particulièrement vu que je devrai effectuer des recherches en lien avec des prélèvements sur le terrain et ce DS était donc un bon exercice préparatoire – là où il y a eu plus de difficultés je trouve, c’est dans la façon dont les réponses aux questions s’organisaient – les places où répondre à chaque question n’étaient pas fixées par groupe et cela était dur à suivre – dans mon groupe, nous avions simplement mis deux fichiers partagés sur le Google drive et cela a facilité les choses – le premier fichier comportait notre question et le deuxième nos réponses à chaque question dans l’ordre des groupes les ayant posées et auxquelles les autres élèves pouvaient ajouter leurs corrections – cela a évité les messages à répétition pour certaines réponses aux questions qui étaient parfois assez déroutantes – peut-être que pour de futurs exercices dans ce style il faudrait définir directement le mode de réponse et le type de fichier à utiliser pour répondre de manière à éviter cette confusion (qui m’a un peu surpris dans le Google drive au moment où nous devions répondre aux questions).
Les notes ne sont pas très représentatives du niveau de connaissance du groupe – même si les groupes ne donnaient que de bonnes réponses, nous ne pouvions pas mettre 4/4 à tout le monde – il me semble que certains groupes ont nuancé leurs notes pour dire de les nuancer, mais que ces nuances n’étaient pas forcément justifiées – certains étudiants nous ont dit que même si l’on faisait du copier-coller, nous aurions tous les points, mais au final,… ils nous ont enlevé pas mal de points – ils n’ont donc pas vraiment respecté leurs propres consignes – le niveau de difficulté des questions entre les différents groupes n’était pas égal – le fait que tous les groupes ne répondent pas aux mêmes questions a donc créé entre eux un écart de points.
La méthodologie d’un tel DS est assez inhabituelle et perturbante – en effet, c’est bien la première fois que nous ne sommes pas notés sur nos connaissances, mais sur nos compétences – pour une première, j’ai trouvé l’expérience plutôt intéressante – les problèmes rencontrés ont été la gestion du temps.
Je pense que cette méthodologie a été bénéfique – en effet, le fait de travailler en groupe nous a permis de réaliser un travail beaucoup plus productif et complet – de plus, ayant eu droit à des supports comme internet durant l’épreuve, nous sommes arrivés plus détendus – ainsi, nous n’avons pas pu être déstabilisés par ce stress – cependant, devoir nous-même construire l’épreuve, du début à la fin dans un temps limité, peut quand même être stressant – il est aussi difficile parfois de se mettre d’accord au sein du groupe, et cela peut créer des tensions et une perte de temps – enfin, ce que je regrette énormément est le fait que beaucoup d’étudiants ne sont pas très justes (« fair-play »).
J’ai trouvé que le DS 100%DIY été un bon moyen d’évaluer la coopération, la participation de chacun des membres du groupe, la rapidité à chercher des informations dans les chapitres des autres groupes – j’ai trouvé intéressant que les questions du DS aient été rédigées par nous – le seul point négatif est que l’on ne savait pas comment répartir les 5 points par réponse (entre ceux qui avaient fait du copier-coller, mais dont les informations étaient justes, et ceux qui remodelaient les réponses trouvées sur internet avec leurs propres mots).
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES. Suite à cette première expérience, on peut d’abord relever les principaux points positifs. Les étudiants, en grande majorité, ont bien aimé l’exercice, notamment parce qu’il était nouveau, original et quelque peu ludique. Leur curiosité a été satisfaite. Ils ont apprécié de pouvoir composer eux-même les questions et le barème, même s’ils ont trouvé cela difficile. Ils ont aimé aussi s’exercer à répondre aux questions de leurs collègues dans une atmosphère « non stressante » et en travail de groupe. De manière générale, l’exercice a reforcé la cohésion dans chaque groupe, dont on rappelle que la composition a été faite par l’enseignant et non par choix des étudiants.
En contre-partie de cela, plusieurs points négatifs ont été relevés et beaucoup de pistes d’amélioration ont été proposées. Cela est plutôt normal puisque cette première édition se voulaient avant-tout expérimentale. Le « DS en DIY » se co-construit avec les étudiants qui l’enrichissent avec leurs idées, tout en le pratiquant. C’est aussi l’intérêt de la démarche. On notera ainsi que le principal regrêt des étudiants est que beaucoup d’entre eux ont « abusé » du copier-coller au détriment de la rédaction. Cela a donc limité l’un des intérêts attendus par l’exercice qui était de les aider à mieux comprendre les chapitres construits par les autres. Le deuxième regrêt est que plusieurs groupes ont choisi, sans doute par souci d’efficacité, de se distribuer individuellement le travail de réponse aux questions. Comme le temps de l’exercice était limité, beaucoup d’étudiants n’ont donc pas pu réfléchir aux réponses de leur propre groupe qui ont été rédigées par d’autres qu’eux. Enfin, troisième regrêt à en croire les témoignages recueillis par l’enquête, il est dommage que certains étudiants aient choisi de passer du temps à essayer de « négocier » la notation auprès des autres, d’autant plus que la note n’était pas l’enjeu de l’exercice (ce qu’ils n’avaient donc pas tous compris). Ce temps passé à essayer d’augmenter la note de son groupe en discutant avec les membres des autres groupes a été pris au détriment du temps de réponse aux questions, donc à la compréhension du cours.
A partir de ces dernières remarques, des suggestions ont été faites par les étudiants eux-mêmes comme : interdire ou limiter le copier-coller – obliger les étudiants à répondre aux questions en prennant des illustrations ne figurant pas dans les cours en construction – limiter les questions à des parties non encore rédigées dans les chapitres en construction – ne pas permettre la communication entre les groupes pendant l’épreuve – trouver une solution pour que les réponses soient collectives et non individuelles dans chaque groupe. Tout cela sera débattu lors d’une prochaine séance avec la promotion de manière à pouvoir rapidement expérimenter une « version 2 ». A suivre…