Vous désirez vous engager dans un doctorat ? Peut-être l’êtes-vous déjà ? Vous vous posez la question du post-doc ? Alors, un très bon conseil, lisez attentivement l’ouvrage de Laetitia GERARD, docteure en sciences de l’éducation, intitulé : « Le doctorat : un rite de passage. Analyse du parcours doctoral et post-doctoral » (Editions Téraèdre). Il est remarquable par son approche sociologique et par la qualité de ses illustrations (ses témoignages), par sa connexion au terrain et ses nombreuses références (issues d’enquêtes et études sérieuses). Il nous emmène dans le monde de la thèse, dans le quotidien de la recherche pendant ces quelques années. Il s’intéresse aux rapports humains, particulièrement ceux entre doctorants et directeurs de thèse. L’ouvrage est articulé autour de trois chapitres : un état des lieux sur le diplôme lui-même, une étude sur la socialisation des jeunes chercheurs et l’après-doctorat dont la carrière académique et l’insertion professionnelle.
Comme le montre Laetitia GERARD, le doctorat ne se limite pas à un diplôme ou une ligne prestigieuse sur son cv. C’est d’abord une aventure unique au travers d’une première grande expérience professionnelle dans le monde de la recherche. C’est aussi plusieurs années dans le début d’une carrière de chercheur qui comptent et dont on se souvient toute sa vie. L’auteure nous présente le parcours du doctorant sous la forme d’une analyse sociologique elle-même réalisée dans le cadre d’un travail de recherche. Elle illustre chaque chapitre par les extraits de deux carnets de bord rédigés par des doctorants ou jeunes docteurs qui permettent d’ajouter une note « humaine » au contenu scientifique de l’ouvrage. Elle aborde le parcours du jeune chercheur en décrivant toutes les difficultés auxquelles il s’expose durant la thèse, scientifiques, organisationnelles ou relationnelles, mais aussi les situations qui lui procurent du plaisir et de la satisfaction.
C’est un ouvrage rempli d’authenticité, qui ne fait pas de cadeau quand il décrit des situations anormales, mais qui pointe aussi tout ce qui est très souvent sous-estimé dans la formation doctorale. Je pense notamment au fait que le doctorat ne sert pas uniquement à former des chercheurs, ce serait assez réducteur que de le penser. C’est une véritable formation humaine qui développe par la recherche toutes les compétences nécessaires en terme d’autonomie, de liberté et de sens critique, de créativité que le jeune docteur pourra mettre au service de la société (de son projet professionnel) au service de l’innovation. Cela pourra se faire notamment (pour ne pas dire surtout) dans un marché du travail qui se situe en dehors du secteur académique. Tout cela est bien décrit dans la dernière partie de l’ouvrage qui s’intéresse aux compétences spécifiques des docteurs et à leur insertion professionnelle.
Au regard de sa qualité et en considérant sa très grande utilité, nul doute que l’ouvrage de Laetitia GERARD sera évoqué lors du prochain Colloque Interdisciplinaire sur le Doctorat, organisé par Adoc Talent Management qui se tiendra le 15 décembre 2014 à l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC) sur la thématique : « La place du doctorat dans les parcours professionnels ».
A noter que si vous êtes intéressés par les études doctorales, la formation à et par la recherche, l’encadrement des thèses, le développement des compétences par le doctorat, ou tout autre sujet lié, je vous conseille de lire régulièrement les productions de l’auteure, voire ses offres de formation sur son blog sous WordPress.
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