Le cours de génétique moléculaire en classe renversée (méthode en DIY) vient de se terminer pour la troisième année consécutive à la Faculté de Gestion, Economie et Sciences (FGES) de l’Université Catholique de Lille.
Il a été demandé aux étudiants de licence 3 (Sciences de la Vie et Agroqual) l’ayant suivi ce qu’ils en avaient pensé ? Quelles étaient leurs impressions (positives et négatives) au sujet de cette méthode pédagogique, maintenant qu’ils l’avaient vécue ? Avaient-ils des idées d’amélioration ?
La question leur avait déjà été posée en milieu de semestre, lors d’une précédente enquête, mais cette fois-ci, ils avaient l’occasion de détailler un peu plus leurs réponses.
CI-DESSOUS LEURS REPONSES EN MODE VERBATIM :
J’ai fortement apprécié ce système de classe renversée. Nous n’étions plus passifs, mais actifs en cours. Cela nous fait travailler différemment. Venant d’une PACES, puis d’un DUT génie biologique, je n’ai pas eu trop de difficultés à reprendre l’apprentissage de la génétique contrairement à d’autres. Il m’a tout de même fallu avoir plusieurs explications de votre part avant de pouvoir avancer dans nos sujets.
Je trouve très bien le fait de préparer les questions sur lesquelles on pourrait tomber aux examens partiel. Je n’avais pas de bases en génétique ; ça m’a beaucoup aidé. Je pense également que le fait que ce soit nous qui fabriquions le cours est une bonne chose ; il est adapté à notre niveau. J’imagine qu’en cours magistral, le cours aurait été plus approfondi et pas forcément adapté à nous.
Mes impressions négatives : il y a eu une masse de travail beaucoup trop grande pour l’examen avec 6 chapitres de 25-30 pages environ, 8 pages de questions c’est beaucoup trop ! On a pu apprendre des « fautes », car pour certaines questions la réponse n’était même pas dans tous les chapitres. Il faudrait trouver un moyen pour que l’on travaille sur tous les chapitres et pas seulement le nôtre. Avec un cours magistral, nous aurions vu au moins une fois toutes les notions. Certains étudiants ont été très peu présents et ils ont eu la même note que d’autres qui sont venus à toutes les séances. Mes impressions positives : c’est plus interactif qu’un cours magistral. On a l’avantage de connaitre les questions de l’examen, même s’il y en a trop !
Pour ma part la classe renversée n’a pas été que positive. Elle a confirmé mon avis sur cette méthode pédagogique. En effet, le problème était de construire le cours par nous-mêmes. Nous sommes des étudiants de 3ème année de biologie, je suis d’accord, mais nous n’avons pas la capacité de produire un cours juste et assez détaillé pour nous permettre de pouvoir suivre par la suite des cours de master. De plus avec ce type de méthode, il existe de nombreuses injustices comme la présence de personnes dans les groupes qui n’ont rien produit, que ce soit pour le cours ou le devoir surveillé et qui se retrouvent avec la moyenne. Leur note n’est due qu’au groupe, malheureusement. Qui plus est, ce système d’examen, dans lequel on connait les questions, peut s’avérer facile à première vue, mais il est difficile de retenir les réponses de plus de 100 questions, surtout que nos temps de révision sont courts et déjà bien remplis. A ceci s’ajoute le fait que bon nombre d’informations dans les chapitres sont parfois incohérentes ou fausses, et il nous faut alors faire nos propres recherches.
Ce système peut être ludique, mais dans une matière complexe comme la génétique moléculaire il faudrait que les étudiants aient des bases beaucoup plus solides. Je n’ai malheureusement pas d’améliorations à vous proposer puisque c’est un système que je n’apprécie pas et dans lequel je ne trouve pas d’intérêt pour les étudiants. Cependant c’est une bonne expérience que de l’avoir vécu.
L’idée d’une classe inversée est bonne. C’est une bonne chose de ne pas forcément travailler avec des personnes avec qui on a l’habitude de travailler. Cela permet de voir de nouvelles manières de réfléchir. J’ai apprécié les exercices où nous devions faire des schémas au tableau. C’est très efficace pour se remémorer ce qui a été dit et faire une synthèse de ce qu’on a compris.
Nous étions beaucoup trop nombreux par groupe (8 étudiants). Même si vous avez essayé de faire en sorte que les notes représentent notre investissement, ça n’a pas été le cas pour certains étudiants qui n’ont pas vraiment travaillé. Il y avait énormément de questions à travailler. Notamment des questions individuelles pour lesquelles nous n’avons pas forcément eu de réponses. La dernière séance prévue pour poser nos questions était malheureusement mal placée, bien que je suppose que vous avez fait comme vous avez pu. Nous avions plusieurs partiels et des comptes rendus de travaux pratiques à faire, donc nous n’avons pas vraiment eu le temps de préparer nos questions.
Je trouve que c’est une bonne innovation pédagogique. Elle nous change des cours habituels en amphi. Je pense qu’il serait préférable, pour les prochaines années de faire des groupes avec un plus petit effectif, car par groupe de 8, nous étions parfois à peine la moitié à travailler sérieusement. Certains comptaient un peu trop sur les autres pour faire avancer les chapitres. De plus, il était assez difficile de se répartir le travail. J’ai trouvé intéressantes les petites questions en début de séance. Cela nous permettait d’approfondir des notions que nous avions peu détaillées, ou de travailler ce que l’on n’avait pas bien saisi. J’ai également apprécié les dernières séances, pendant lesquelles vous répondiez à nos questions. Enfin, j’aurais aimé que vous mettiez des commentaires sur nos chapitres, en nous mettant des remarques positives ou négatives , que vous mettiez en évidence des erreurs, de même pour les exercices en début de cours, car nous n’avions pas toujours de correction.
J’ai une impression plutôt mitigée. Points positifs : cette méthode nous apprend à être autonomes sur ce qui nous est demandé. Elle nous apprend à chercher l’information et à la simplifier, à créer un cours pour qu’elle soit compréhensible par tous. On a pu voir si notre manière d’expliquer ce que nous avions compris dans le cours convenait aux autres élèves. En fait, si tout simplement ce que l’on écrit est compréhensible par tous ! On a pu enregistrer un petit peu mieux la partie que nous avions étudiée en particulier. J’étais contente que l’on nous permette de découvrir ce genre de travail en classe inversée car si un jour on a besoin de travailler de nouveau comme cela, on saura comment faire. Cette méthode nous apprend à nous intégrer à une équipe. Points négatifs : en fait, pour le travail d’équipe, je suis un peu déçue. Je pensais que l’on allait travailler en groupe sur l’ensemble des parties du chapitre et que nous pourrions en discuter. Au lieu de cela, sans doute par souci d’efficacité et de gain de temps, on s’est dispatché le travail et chacun a traité sa partie du chapitre, ce qui n’a pas permis l’échange sur l’ensemble. Ainsi, au final, la compréhension du chapitre a été plus difficile que prévue et on n’en connaissait pas bien l’intégralité. Il est plus difficile de comprendre certains points plus délicats à traiter lorsque l’on est tout seul. En général, le cours est toujours mieux expliqué par un professeur, même si vous nous avez reprécisé quelques points à l’oral, ce qui était plutôt bénéfique. Il a fallu faire un gros effort pour lire, comprendre et ensuite apprendre les chapitres des autres car ils étaient relativement longs. Donc, il nous a fallu du temps avant de commencer à intégrer le cours ; ce n’est pas comme si quelqu’un nous l’avais expliqué à l’oral. En fait, au début, on était perdus dans un flot de texte. Ce qui est bien, c’est que pour l’examen, vous avez axé un peu plus les choses sur ce que nous avions à apprendre.
Il faudrait que vous repartissiez le travail de façon différente afin que l’on puisse avoir une vision plus globale de notre chapitre et de celui des autres. Il faudrait proposer aux étudiants de chaque chapitre de s’expliquer à l’oral sur ce qu’ils ont écrit ! Il aurait peut-être été pas mal aussi de nous faire faire de petits travaux à la maison sous forme de quizz et pourquoi pas des tests ?
Cette méthode de travail était assez déroutante au début car nous ne savions pas trop comment procéder pour construire le chapitre. Toutefois avec du recul, je trouve que ce nouveau procédé est moins « lourd » et plus dynamique qu’un cours classique. Afin de l’améliorer, peut-être que les explications devraient être un peu plus structurées ?
C’est intéressant de créer nous-mêmes les chapitres. Cependant, c’est parfois difficile de savoir si des parties sont assez détaillées ou bien au contraire inutiles. Les questions en début de cours, quand il fallait répondre par groupe sur le tableau, étaient intéressantes. Elles permettaient de bien comprendre tel point du cours, comme par exemple le rôle des topoisomérases. Le principe du DS « non surveillé » est bien, cependant nous n’avons pas eu de « réelle » correction, sachant que les questions pouvaient tomber à l’examen. Enfin, savoir quelles questions étaient susceptibles de tomber à l’examen (questions bleues/noires) était vraiment utile, même si il y avait énormément de questions.
Après avoir vécu la méthode de classe renversée, je dois dire que mon avis est un peu mitigé. Je trouve le principe de nous faire construire le cours par nous-mêmes est assez sympa car cela nous fait chercher. On apprend donc à rédiger et à reconnaitre les bons sites. Cependant, on ne travaille vraiment qu’un chapitre et on « survole » les autres. Je trouve cela dommage. De plus, j’ai trouvé au début que les groupes n’étaient pas vraiment très équitables. Vous nous aviez dit que les « groupes d’amis » seraient séparés or ce n’était pas vraiment le cas. Du coup, il y a des moments (surtout au début) où ce n’était pas vraiment évident de se mettre à travailler avec certaines personnes. Je trouve également dommage que vous ne nous ayez pas corrigé toutes les erreurs faites dans les chapitres pour qu’on évite de les apprendre pour les examens,… c’est un peu perturbant. Ce serait bien que les explications du professeur soient étalées à chaque cours, qu’il y ait davantage de courtes séquences d’explications plutôt que de longues séances, car trop d’explications sur un même cours tuent notre concentration. Il faudrait limiter la taille des chapitres et donner moins de questions à préparer pour l’examen. Il faudrait corriger les fautes directement sur les chapitres à l’écrit, pas seulement à l’oral, et régulièrement, plutôt que d’aborder certains points lors des dernières séances.
Pourquoi ne pas mixer avec des cours magistraux ? Pour une meilleure avancée et un approfondissement de la classe inversée, il faudrait alterner des heures de cours magistraux avec celles que vous nous avez données. Avec toutes les explications, rappels et schémas que vous avez réalisés, ce n’était pas de l’apprentissage, mais plutôt une compréhension du système global ou spécifique du sujet énoncé. Je n’ai pas d’exemple, mais c’est le sentiment que j’avais en fin d’explication. Il faudrait à mon avis, faire plus de groupes avec moins d’élèves. Il faudrait peut-être laisser un peu moins de temps pour créer les chapitres (aller à l’essentiel) et plus de temps pour les retravailler ensemble ?
Pourquoi ne pas corriger toutes les erreurs ? Pour améliorer cette méthode pédagogique, je pense qu’il faudrait que vous corrigiez nos erreurs dans les chapitres à l’écrit. Cela rassurerait lors de l’apprentissage pour les examens. Quand on vous posait des questions lors des dernières séances, les réponses n’étaient parfois pas très claires. Au bout d’un moment, on n’arrivait plus vraiment à suivre vos explications. Vous pourriez aussi donner comme une grille de notation, car on ne sait pas comment nous avons été notés. On ne sait pas comment vous nous avez donné des points … Il est vrai que vous nous aviez dit que nous pouvions vous demander nos points à n’importe quel moment, mais on ne savait pas comment ils étaient attribués.
Tout d’abord mes impressions sont positives. C’est une méthode qui permet de retenir beaucoup de choses, à partir du moment où l’on s’implique pendant le cours. Comme améliorations, je propose peut-être une plus grande implication de chacun sur les 6 chapitres. Le devoir que nous avons construit ensemble est un bon exemple ainsi que sa correction. Il faudrait peut-être faire plus d’exercices de ce genre où les équipes sont susceptibles de travailler sur des chapitres qu’elles n’ont pas écrit ?
Cette méthode est très intéressante, elle permet à tous de comprendre la génétique moléculaire sans se fâcher avec la matière. En effet, le fait que l’on fasse les recherches et que l’on puisse vous poser des questions dès que l’on rencontrait un problème était un très bon point. Cependant, le fait qu’on ne puisse pas tous travailler sur l’ensemble des sujets peut faire que l’on se sente plus ou moins à l’aise avec certains sujets. Les moments où vous nous expliquiez certaines notions avec des schémas permettent de remettre tout le monde à niveau sur les différents sujets et cela a comblé un peu les difficultés à comprendre les chapitres des autres.
Cette méthode peu conventionnelle est bien adaptée pour des matières un peu plus complexes. Elle permet de mettre tout le monde à égalité. Je trouve que les moments où l’on reprend les choses avec des schémas, des explications et des échanges sont nécessaires pour la bonne compréhension du cours à chaque séance. La durée des séances pouvait nous faire peur, mais une fois vécue, on n’a pas vu le temps passer.
Une méthode qui porte ses fruits. Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour nous avoir proposé de découvrir une nouvelle méthode d’enseignement. Suite aux discutions que nous avons pu avoir après les examens entre étudiants, force est de constater que ce système a porté ses fruits. En effet, la majeure partie des étudiants a confirmé que cette approche différente nous a permis de dépasser certains « à priori » que nous avions vis-à-vis de ce changement brutal d’apprentissage et de cette matière au nom barbare. Il est vrai que dans un premier temps, la génétique moléculaire ressemblait de loin à un chemin de croix, mais il s’est avéré que lorsque l’on prend le temps de faire ce chemin en posant les pavés sur lesquels on va marcher, tout est beaucoup plus simple. Le rôle du groupe de composition mixte est intéressant car tout le monde trouve du travail à sa portée et personne n’est mis à l’écart. L’apprentissage vient avec la répétition, l’apprentissage vient avec la répétition, l’apprentissage vient avec la répétition …, c’est un peu le mot d’ordre dans cette classe, on y apprend le nécessaire et c’est là sa force. On le répète sans cesse, mais sans jamais s’en rendre compte car à chaque fois les méthodes et les thèmes changent. Les exercices sur différents tableaux avec les rotations sont aussi très formateurs. Ils permettent de découvrir les modes de réflexions des différents groupes, mais aussi de former son esprit critique lorsqu’il est question de les corriger. Même sans travailler en dehors des séances, j’ai appris que cette méthode permet d’optimiser les heures de cours. Concernant le système de notations individuelles, j’ai une certaine réserve car, à mes yeux, certains étudiants bien investis n’ont pas eu une note correspondant à leur implication et l’écart relativement faible entre les notes minimales et maximales a renforcé ce sentiment. En conclusion, j’ai apprécié cette méthode d’enseignement et j’espère pouvoir en reprendre certains éléments si je parviens à devenir enseignant dans les années à venir.