De la créativité à l'innovation

Osons l’improvisation dans l’éducation et le management,… une inspiration qui nous vient du jazz !

Osez l’improvisation ! Voilà bien un conseil qu’il est peu courant d’entendre à l’école ou en entreprise… Dans un monde où l’on nous apprend à ne prendre aucun risque, qui oserait se fier à son inspiration, ses sensations du moment, tout simplement son intuition pour résoudre un problème ou s’engager dans un projet ?

Jazz

Et pourtant, à lecture de l’ouvrage de Franck J. BARRETT (traduit par Evelyne KUOH) : « Jazz & Leadership, Osez l’improvisation !« , on se rend compte que l’idée n’est pas si saugrenue. L’auteur, musicien lui-même, qui fait un parallèle entre le monde du jazz et celui de l’entreprise nous invite au fur et à mesure des chapitres à bousculer nos routines (maîtriser l’art de désapprendre), à oser le chaos (dire oui à l’inconnu), à expérimenter dans l’action (transformer les erreurs en apprentissages), à équilibrer entre liberté et contraintes (entre une structure minimale et une autonomie maximale), à improviser et partager les expériences, à alterner entre le followship et le leadership (pour un véritable accompagnement), à provoquer (insuffler l’envie de se dépasser) et à maîtriser le chaos.

Dans le chapitre que j’ai préféré, celui consacré à l’improvisation, dans lequel il parle de l’intelligence et des processus de vie sociale, il souligne l’importance de l’interaction entre les individus de l’école à la vie professionnelle. Il illustre combien l’interaction sociale joue un rôle majeur dans l’intelligence. Ce qui importe est de cultiver l’expérience au contact des uns et de la partager avec les autres. L’apprentissage commence dès l’enfance, notamment à l’école, avec des personnes plus expérimentées (parents, enseignants, camarades de classe,…) et se poursuit ainsi tout au long de la vie avec une multitude de rencontres toutes plus enrichissantes les unes que les autres. Et de préciser, ce qui risque de froisser certains ardents défenseurs des méthodes classiques de transmission de savoirs, que cette approche de l’intelligence peut aller à l’encontre de principes traditionnels de l’éducation qui prétendent que l’on apprend mieux en étant exposés aux informations et à la connaissance que par interaction sociale.  On apprend en marchant avec les autres et pas uniquement en écoutant le maître. La connaissance ne se limite pas à quelque chose qui s’acquiert comme un objet que l’on se transmettrait de sachant à apprenant, ce que certains imaginent comme une « conception bancaire de l’éducation » et qui s’illustre par les expressions de type « transfert de la connaissance  » ou « transfert de savoirs ».

Dans son ouvrage « L’éducation réinventée »[1], Salman KHAN, le fondateur du MOOC californien portant son nom, souligne à ce propos un aspect totalement négligé dans les évaluations des élèves mais particulièrement important, celui de la volonté et de la capacité qu’ils ont à aider les autres. Ceci parait logique tant les classes sont des lieux d’apprentissage qui font qu’un élève altruiste deviendra sans doute un collègue altruiste. Voilà une compétence tant attendue par les institutions et entreprises, futurs employeurs, et qui mériterait d’être évaluée, pourquoi pas en introduisant davantage cette notion d’apprentissage par interaction avec les autres, une approche qui accepte très certainement que l’on improvise en « mode jazz » !

[1] Salman KHAN. (2013). L’éducation réinventée. Une école grande comme le monde (Editions JC Lattès)

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