Quel chemin parcouru depuis qu’Antoine TALY et moi nous sommes rencontrés à Lille, puis à Paris en 2014, pour échanger sur nos expériences de classes inversées et renversées en biologie cellulaire et moléculaire. Bravo à lui et ses remarquables étudiants de la Licence « Frontières du Vivant » de l’Université de Paris Descartes, hébergée par le Centre de Recherche Interdisciplinaire (CRI) de François TADDEI, pour avoir osé « renverser » en deuxième année de licence une classe déjà bien « inversée » l’année précédente.
Comme vous le découvrirez dans ce reportage réalisé par Claude TRAN, journaliste de l’Education, pendant la semaine de la classe inversée CLISE 2018, tout le monde s’y retrouve et y prend même du plaisir : les étudiants qui apprennent à apprendre différemment et en groupe, qui prennent leurs responsabilités vis-à-vis de leurs collègues dans la construction de leurs chapitres, des enseignants visiteurs qui découvrent l’intérêt d’un « voyage apprenant » organisé à l’occasion de la CLISE, et le prof qui apprend de ses élèves…
Ce partage d’expérience entre un enseignant lillois et son collègue parisien tel qu’il avait été présenté dans nos précédents posts : La classe inversée, une pédagogie innovante à benchmarker ! et PédagoChti : un nouveau regard sur une pédagogie universitaire innovante. illustre les bienfaits du dialogue entre expérimentateurs pédagogiques. En effet, il ne faut jamais hésiter à échanger avec les collègues sur nos pratiques pédagogiques et ceci jusqu’à ouvrir les portes de notre classe et les inviter à vivre l’expérience sur le terrain ! Bien sûr, il y a les discussions en salle des professeurs, où malheureusement (on ne passe pas assez de temps à parler d’innovation pédagogique…), mais elles ne sont pas suffisantes. Il faut s’inviter entre collègues, s’inspirer des autres et les inspirer en retour. Et puis, surtout, il faut expérimenter avec ses élèves en construisant des protocoles d’innovation pédagogique qui complémenteront l’enseignement académique,… le renforceront (mais en rien ne le remplaceront !).
L’expérience commencée avec Antoine en 2014 a été doublement efficace, puisqu’il a « renversé sa classe inversée« , alors que de mon côté à Lille, j’ai « inversé ma classe renversée » ! Personne n’a copié-collé l’autre, ce qui est absurde en innovation, mais nous nous sommes plutôt mutuellement inspirés au bénéfice de chacun… et surtout de nos étudiants !!!