Pour découvrir en détail l’expérience présentée ici, cliquez sur : Classe renversée de Marianne MAUGARD
Pensez-vous que la classe renversée ne puisse se faire qu’à l’université ? Croyez-vous qu’elle nécessite tellement de prérequis et d’autonomie que seuls des étudiants de licence puissent la pratiquer ? C’est souvent ce que l’on me dit quand je partage mon expérience en conférence ou lors d’ateliers pédagogique : « Avec des étudiants comme les vôtres et en génétique, je comprends que cela fonctionne, mais je n’imagine pas faire cela au lycée, au collège ou même en primaire« … et pourtant ? La première réaction de bon nombre d’enseignants est souvent de se dire que cela n’est pas reproductible partout et avec tous types d’élèves ou même toutes sortes de matières. En réalité, il ne s’agit pas de reproduire à l’identique (de « copier-coller’) une innovation pédagogique que l’on trouve intéressante, mais seulement de s’en inspirer. Preuve en est que la classe renversée telle qu’elle est pratiquée à l’université peut aussi trouver sa place en CM1 à l’image de « Ma classe décolle » dont je vous avais déjà parlée lors d’un post précédent. Ce témoignage parmi d’autres me semble vraiment utile pour que tout le monde puisse se dire qu’il est capable de tenter l’expérience… pour ne pas dire l’aventure !
Je vous parle de tout cela car ce mois-ci j’ai reçu un message, comme cela m’arrive bien souvent, d’une collègue enseignante de lycée qui m’a proposé de me faire découvrir sa propre expérience de classe renversée. Marianne MAUGARD, agrégée en SVT et Docteur en neurosciences, est professeur au Nouveau Lycée de Boulogne Billancourt où elle enseigne en 1ère SPE SVT. Elle m’a envoyé son témoignage qui commençait par cette introduction : » Après avoir visionné la vidéo de Jean-Charles Cailliez j’ai eu de suite envie de tenter l’expérience classe renversée avec mes élèves de 1e spé SVT. Il s’agit de 2 groupes très sympathiques, avec un niveau tout ce qu’il y a de plus moyen: ils ne son pas excellents, mais ils ne sont pas très mauvais non plus, la classe est très hétérogène, les élèves viennent de milieux très divers (de milieux très favorisés à des milieux très défavorisés), et ils n’aiment pas trop la routine, ces groupes étaient donc parfaits pour ce type d’expérience. L’année 2020-2021 quant à elle, sans épreuves communes, sans épreuve finale, et avec des élèves qui avaient du mal à retrouver la dynamique habituelle de la salle de classe, s’y prêtait parfaitement aussi. Nous avions déjà organisé un hackathon avec les écodélégués qui avait été très prometteur, la dynamique était donc positive. Dans ma progression je prévoyais de laisser 1 semaine de plus que prévu aux élèves pour mener à bien le projet, ce qui était donc largement rattrapé par l’absence d’épreuves communes. Quitte à tenter quelque chose de nouveau et qui pouvait potentiellement rater complètement, je choisissais un chapitre avec lequel les élèves ont du mal à accrocher: la dynamique horizontale de la lithosphère, tout en ayant comme filet de sécurité mes cours de l’année passée pour reprendre la main si l’expérience ne fonctionnait pas du tout. Retour des vacances de Noël, c’était parti pour tout le mois de janvier !« .
Aussi, pour vous en faire une idée très précise, je vous suggère de parcourir le témoignage de Marianne et de ses élèves de première : Classe renversée de Marianne MAUGARD. J’ai l’intention d’organiser un temps de rencontre avec eux pour débriefer sur l’expérience, qui pourrait se faire sous la forme d’un webinaire à vivre et partager avec vous.
Parallèlement à cela, et à l’occasion d’ateliers pédagogiques, très souvent organisés en ligne en cette période de pandémie, j’ai eu l’occasion de partager cette approche de classe renversée avec des collègues de collège et de montrer qu’elle n’est pas du toit limitée au monde universitaire. On peut l’expérimenter de la maternelle au doctorat, réellement. Pour vous en donner une idée, vous pouvez visionner cette conférence-atelier menée le 19 février 2021 au Collège Notre Dame de Wormhout sur la thématique Renverser la classe… drôle d’idée ! . De quoi vous inspirer, je l’espère !