De la créativité à l'innovation

Les liaisons dangereuses… pour innover sous forme d’intrigue !

Télécharger ici les défis du jeu des liaisons dangereuses : jeu des liaisons dangereuses

Un peu d’intrigue et une certaine dose d’humour en pédagogie, voilà peut-être le secret pour innover dans sa pédagogie ? Qui plus est, quand une innovation plutôt originale et efficace à la fois peut donner envie aux enseignants de s’inspirer, pourquoi ne pas la partager avec vous ? C’est ce que je vous propose ici en vous présentant une innovation pédagogique imaginée dans un cours de chimie, puis mise en place avec ses élèves, par l’une de mes collègues Cécile VATIN enseignante au Lycée Général Technologique et Professionnel Henri DARRAS à Liévin (Hauts-de-France).

Dans le cadre de travaux pratiques consacrés à la découverte de la méthode VSEPR, ses étudiants de BTS ABM1 ont été invités à bâtir les étapes de la méthode sous forme d’un jeu intitulé « Les liaisons dangereuses« , tout cela sur le ton de l’humour avec une classe très sérieuse et mâture ! Chaque binôme ou trinôme (au nombre de 5) a reçu un défi à relever bien souvent rédigé sous la forme d’une énigme de quelques lignes, écrite avec un langage à double sens (littéraire et scientifique), le tout sur une carte imprimée (ci joint le fichier, au début de ce post). L’intrigue était un prétexte pour faire découvrir la démarche d’un personnage nommé « Gillespie » (en fait, le logiciel VSEPR utilisé dans ce cours) qui aurait travaillé sur la molécule d’ammoniac et sa géométrie, le fil directeur de ce cours de chimie.

Le scénario a été bâti de telle manière que les binômes d’élèves se sont succédé au tableau en apportant progressivement des informations, binôme après binôme, pour comprendre la disposition spatiale des liaisons chimiques dans une molécule d’ammoniac (NH3). Des contraintes ont été imposées comme le temps de recherche, la restitution orale en 5 minutes au tableau, des mots clés, la rigueur du vocabulaire à employer et le logiciel à manipuler. L’enseignante a choisi de ne pas fixer la composition des groupes mais leur a remis sans le dire les défis en fonction de leur niveau. Donc la difficulté d’un défi à relever était proportionnelle au niveau estimé de chaque binôme d’élèves.

Chaque groupe d’élèves qui passait au tableau devait alors être en mesure de conclure en moins de 1 minute ce qu’il avait trouvé, en élargissant et en résumant rapidement le but de son défi, celui-ci fixé sur la fiche remise en début d’exercice. Le travail de recherche s’est fait en salle informatique avec un modèle moléculaire à disposition. Chaque binôme a dû résoudre son défi au tableau avec une totale liberté dans sa forme de présentation. Cet exercice avait aussi pour but de faire travailler la prise de parole en public, la synthèse des idées et des recherches et l’organisation de la pensée, l’argumentation…

Réactions des élèves. Au dire de Cécile VATIN, ses élèves ont été dans un premier temps assez déstabilisés car ils sont habitués à avoir beaucoup de consignes (notamment pour la présentation de leur travail), mais ils ont tous pris à cœur de soigner leurs interventions orales avec pour chacun, des rôles bien distribués, un support construit et présenté ou pas du tout pour les plus confiants qui étaient fiers de s’affranchir de tout support. Visiblement, ils ont pris plaisir à l’exercice car la barrière de l’écrit a été « levée » et la prise de parole bien vécue comme un entrainement à l’oral de soutenance de stage. A noter que l’enseignante travaille depuis le début d’année à créer un climat de confiance pour qu’ils prennent goût à venir prendre la parole et présenter leur travail au tableau. Cela commence à venir. Dans les points à améliorer, soulignés lors de l’expérience, certains binômes se sont montrés bien plus clairs que d’autres, un manque de temps a été regretté par les élèves, l’exercice s’est avéré chronophage, les élèves ont eu certaines difficultés à se lancer dans l’exercice qui était nouveau pour eux, il n’a pas toujours été facile de leur expliquer une notion pourtant comprise comme celle abordée lors de ce cours. Dans les points positifs qui ont été soulignés par l’enseignante : une plus grande facilité pour comprendre, le scénario choisi et la pierre apportée par chacun à l’édifice, plus de facilités pour retenir, un jeu attractif, plus de plaisir pour apprendre, plus d’attention et d’intérêt pour le sujet, la participation et l’investissement des élèvespermet de participer… bref aussi le sentiment pour les élèves d’aller « droit au but » !

Merci à Cécile VATIN pour ce partage.

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