Assez de décisions ubuesques pour les universités !

et à ce propos, quelques interrogations …..

Dans certaines filières universitaires, le nombre des aspirants-étudiants dépasse largement les capacités d’accueil de l’établissement.

Que faire ? Ne prendre que les « meilleurs » ?  Ce serait une forme de sélection …. pratique « hors la loi ».

Alors, on tire au sort … démontrant (?) ainsi la pertinence (?) du tirage au sort comme modalité d’ une orientation active.

Pour être étudiant … le pré-requis c’est d’ être … chanceux.

y’a quelque chose qui cloche là dedans, j’y retourne immédiatement …

Science Po annonce l’achat, à Paris, d’un bâtiment du XVIIème siècle, l’hôtel de l’Artillerie (14.000 mètres carrés), pour 93 millions d’euros, en assurant que cela ne coûtera rien à l’Etat … en oubliant au passage, le soutien financier significatif que ce même Etat apporte à l’établissement. L’ENA, dans le même temps, s’inquiète de son « déficit chronique » et des coûts de sa « décentralisation » .(sur ces deux situations, voir ici)

Va-t-on alors dénoncer l’hypocrisie et la gabegie inhérentes à la « vraie/fausse décentralisation de l’ENA ? Choisira-t-on plutôt de mettre en cause un système à deux vitesses où les uns ont des « problèmes de riches » pendant que les autres, notamment les universités, gèrent la pénurie et voient leurs fonds de roulement être confisqués ?

En France on discute de tout et pourtant aucun débat national n’intègre la réalité de la faiblesse de la part de la richesse nationale investie dans l’éducation supérieure et la recherche. L’urgence est bien là pourtant. Quand seront prises en compte les réelles inquiétudes manifestées par la CPU (voir communiqué ici) qui « quitte l’agenda social » et s’interroge sur les moyens d’alerter la communauté universitaire et au-delà ?

y’a quelque chose qui cloche là dedans, j’y retourne immédiatement …

Voilà trois années que Educpros publie un « baromètre du moral de la communauté universitaire ». Le premier (2014) constatait que les professionnels du secteur souffraient d’un profond manque de reconnaissance. En 2015, le second annonçait que le malaise s’enracine à l’université. La troisième édition du baromètre EducPros (2016 – ici) mesure les taux d’épuisement, de découragement, d’inquiétude pour l’avenir. « Les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche n’ont toujours pas le moral ».

Alors ? Quelles décisions fortes vont être prises « en haut lieu » pour rendre sa vigueur à l’un des moyens importants de la « priorité jeunesse ». La réponse n’a pas tardé : les duettistes Stranes et Straner (la stratégie pour l’enseignement et la stratégie pour la recherche), modernes Tweedledum et Tweedledee, vont maintenant donner lieu à un « livre blanc » qui va « chercher à mettre en rapport ces priorités, à les coordonner » et donc proclamer combien « affirmer l’importance de l’enseignement supérieur et de la recherche est en soi plus que nécessaire » (voir ici).

Parce que personne n’y avait songé ?

y’a quelque chose qui cloche là dedans, j’y retourne immédiatement …

Les Idex portées par les universités Sorbonne-Paris-Cité et Toulouse ne sont pas prolongées, mais « accompagnées ». Il se trouve que personne ne sait ce qui doit ou peut être fait de cet accompagnement, ni pourquoi il faut encourager ceux-là même qui ont déjà été largement subventionnés sans répondre pour autant au cadre exigé. La copie hors-sujet est-elle donc primée elle aussi ?

Cela dit, personne ne sait non plus s’il y aura d’autres idex, pas plus s’il est raisonnable de maintenir la pression de l’espoir sur des personnels qui ont été déçus, campagne après campagne. Les quatre établissements qui forment Sorbonne-Paris-Cité viennent d’afficher une volonté de fusion, personne ne peut pourtant dire quelles conséquences cela pourra avoir sur leur candidature comme, par ricochet, sur les autres dossiers puisque les idex sont en nombre limité, même si ce nombre n’a jamais été stabilisé.

« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». Fière devise ! Notons que Guillaume d’Orange n’avait pas à convaincre l’AG des personnels que les efforts déployés et le stress accumulé valaient la peine d’être consentis, alors que la crainte d’une vanité de cette mobilisation plane lourdement !!

y’a quelque chose qui cloche là dedans, j’y retourne immédiatement …

En mai 2016, la CPU tient congrès et la ministre en personne y est venue annoncer (pour le discours ici) qu’elle travaillait « sur la conception d’un plan pluriannuel pour accompagner l’enseignement supérieur vers les objectifs fixés dans la stratégie nationale STRANES ». Aurait-on pu imaginer qu’elle dise le contraire ? Que, par exemple, elle allait désormais s’attacher à des objectifs distincts de ceux des STRANES/STANER ? Cela dit, à quoi bon un « livre blanc » si un « plan pluriannuel » est (déjà) en gestation ?

Bref, c’est toujours la fête de l’ébénisterie langagière jointe à une forte dose de désinvolture telle que, après avoir imposé/accordé l’autonomie aux universités, celles-ci voient sans cesse émerger de nouvelles règles et de nouvelles procédures, valides … jusqu’à ce que d’autres soient produites …

y’a quelque chose qui cloche là dedans, j’y retourne immédiatement …

Et si la contradiction fondamentale se situait entre les évolutions (nécessaires) des établissements d’enseignement supérieur et le tabou fondamental de l’égalité républicaine ? Un diplôme obtenu à (…) est, encore aujourd’hui, annoncé comme étant équivalent à celui obtenu à (…).

Le prix à payer pour cette fiction a longtemps été la dualité du système, universités « équivalentes » et écoles « différentes », chaque Ecole proclamant une « marque » sous laquelle se rangeaient les élites différentiées. Accélération et mondialisation, souci de l’innovation et part croissante dans l’économie de la recherche et de ses applications … le dispositif ancien ne suffit plus. Il falloir en inventer un autre.

Pour cela, la première condition, indispensable, est d’oser en poser clairement les enjeux et de fonder une stratégie qui ne réponde pas aux petits arrangements entre énarques se prenant pour Pénélope mais intègre les réalités du monde comme il est.

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