Docs en stock : dans les coulisses de la démocratie universitaire

Tension durant la campagne 2018

La postes mis au concours de la session synchronisée de la campagne d’emplois Enseignants-Chercheur 2018 viennent d’être publiés. C’est l’occasion de regarder si les filières sous-tension, qui ont été amenées à refuser des étudiants, ont bénéficié d’une attention particulière.

Durant la campagne APB 2017, les filières sous tension étaient : Staps (42 formations, 36,5 % du total), sciences de l’éducation (12 formations), les arts du spectacle (6 formations), la psychologie (4 formations), le droit (4 formations), et l’information et communication (4 formations), soit respectivement les sections CNU 74, 70, 18, 16, 01, 02, 03 et 71.

Le graphique suivant montre le nombre de postes par corps et par section CNU :

dataesr.postesEC.2018

On peut observer que les sections 5, 6, 11, 27 et 60 obtiennent plus de postes que STAPS. Mais cette approche comporte de nombreux biais, notamment le fait que les enseignants d’une filière proviennent de plusieurs sections CNU. Le biais le plus important est sans doute le nombre de départs à la retraites, qui n’est jamais divulgué, y compris en interne des établissements. Il est donc totalement impossible d’évaluer l’évolution des effectifs des filières en tension.

On peut cependant aller un peu plus loin en exploitant les données DataESR de la rentrée 2016 (données les plus récentes), en évaluant deux métriques : le renouvellement et la promotion.

Renouvellement

Le renouvellement est le ratio entre le nombre de postes Maître de Conférences (MCF) mis au concours et les effectifs totaux (MCF+PR). Il donne une indication du renouvellement des forces d’enseignement et de recherche.

dataesr.renouvellement.2018

On peut observer une très grande disparité de ce renouvellement, de 2% (section 36) à 17% (section 06). Sous cet angle, on peut observer un effort pour les filières en tension, sans être l’effort le plus important, et sans représenter non plus un prise de conscience.

Promotions

Les promotions sont représentées par le ratio entre le nombre de postes de Professeur des Universités (PR) et les effectifs Maîtres de Conférences (MCF). Il donne une indication du nombre d’Enseignants-Chercheurs qui seront promus.

dataesr.promotions.2018

Si on peut observer la même disparité que pour le renouvellement, les sections concernées sont différentes : 10 pour le moins de promotions et 21 pour le plus. Les filières en tension ne semblent pas négligées.

Renouvellement vs. Promotions

Les observations précédentes mènent à une comparaison entre renouvellement et promotion, qu’on peut observer sur le graphe suivant :

dataesr.renouvellement.vs.promotions.2018

On observe ici que la section 21 propose essentiellement des promotions, alors que la section 15 propose essentiellement du renouvellement. La section 6 profite des deux, et les filières en tension sont plutôt bien traitées, mais une fois de plus de façon modeste.

Conclusion

La campagne d’emploi Enseignants-Chercheurs 2018 montre de très grandes disparités selon les sections CNU. On observe un effort limité pour les filières en tension, qui garde un bon équilibre entre promotions et renouvellement, sans réellement prendre en compte les enjeux soulevés par la démographie. La possibilité de mettre “en attente” ad vitam eternam les bacheliers de ces filières sera donc sans aucun doute employée.

Il reste cependant de nombreuses questions ouvertes, notamment regardant les postes second degré qui indiquent une secondarisation des filières et un éloignement à la recherche, et les postes contractuels, qui indiquent une précarisation des filières.

Open Data

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.