Le débat roule actuellement sur l’ouverture sociale des grandes écoles, avec le message récurrent que ces dernières sont de fait des instruments de reproduction sociale. Je rappelle que les écoles dont on parle alors sont toujours les mêmes : X, Mines, Ponts, Télécom, Centrale, Supelec… Or, pour revenir aux questions de chiffres, ces écoles forment annuellement moins de 18% des ingénieurs diplômés, à comparer par exemple au 22% des seules écoles internes aux universités qui semblent pourtant non concernées par ce débat !
De même, seulement 47% des étudiants formés dans les écoles ingénieurs sont issus d’une classe préparatoire aux grandes écoles. Donc pourquoi ne parler que des concours post classes préparatoires ?
En d’autres termes, le débat se focalise sur les TGE, les Très Grandes Ecoles, en oubliant le reste qui est pourtant largement majoritaire et assume en général très bien sa fonction d’ascenseur social. Nous avons par exemple à Télécom Saint-Etienne une moyenne de 40% d’étudiants boursiers dans nos effectifs, donc très au-delà des 30% évoqués par le gouvernement. Et nous ne constituons d’aucune manière un cas isolé.
Je ne prétends pas que tout va pour le mieux, et l’effet microcosme est patent dans les TGE, mais pour traiter un problème, il faut commencer par le poser correctement !