L’ingénieur généraliste, concept pléonastique ?

Nombreuses sont les écoles qui revendiquent le caractère généraliste de leur formation. Les arguments sont bien connus, et une simple recherche en ligne de l’expression « ingénieur généraliste » en explicite les principaux. Les ingénieurs généralistes sont ainsi aptes à maîtriser les systèmes complexes, intègrent les dimensions socio-économiques des questions à caractère technologique, peuvent s’adapter à des environnements variables, ont un spectre scientifique large, etc. Cette sorte de définition pose au moins deux questions. La première et non la moindre est celle du lien avec ce que demande de façon très générale la Commission des Titres d’Ingénieur puisque celle-ci définit l’ingénieur de la façon suivante.

« Le métier de l’ingénieur consiste à poser et résoudre de manière performante et innovante des problèmes souvent complexes, de création, de conception, de réalisation, de mise en œuvre, au sein d’une organisation compétitive, de produits, de systèmes ou de services, éventuellement de leur financement et de leur commercialisation. À ce titre, l’ingénieur doit posséder un ensemble de savoirs techniques, économiques, sociaux et humains, reposant sur une solide culture scientifique. »

On comprend ici la question posée dans ce post, le qualificatif de généraliste devenant superfétatoire vis-à-vis du terme d’ingénieur.

La seconde question posée par ces définitions vagues de l’ingénieur généraliste a trait à la compétitivité des entreprises et de la dynamique de l’innovation dans notre pays. En effet, la vision qui sous tend le concept de généraliste, voire celui d’ingénieur, est celui d’une certaine universalité bien incarnée par les écoles qui ont forgé la notion (voir en particulier aux Mines). Mais il ne faut pas oublier que nos entreprises manquent de plus en plus d’ingénieurs capables de proposer des innovations technologiques fortes, à la pointe des connaissances. Et cette idée cohabite de plus en plus difficilement avec celle d’universalité, sans évoquer la fuite des cerveaux vers les activités non industrielles.

On pourrait également évoquer l’explicitation des compétences attendues et le développement de celles-ci en fonction du cursus déployé, mais ceci fera l’objet d’un futur post.

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Article du on vendredi, février 26th, 2010 at 15:37 dans la rubrique défaut. Pour suivre les flux RSS de cet article : RSS 2.0 feed. Vous pouvez laisser un commentaire , ou un trackback sur votre propre site.

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