Coup de coeur pour le blog Gaïa Universitas. Je recommande chaleureusement la lecture de ce blog, au ton léger, qui pourtant s’attaque de front – loin des postures et des discours clés en main – à l’avenir de l’université et de l’enseignement supérieur français. Le tout est argumenté à partir de réactions d’acteurs de terrain, confrontés aux difficultés quotidiennes que rencontrent les collègues.
Billet d’humeur concernant Le Monde. Le supplément éducation de mercredi titre sur l’Université, en annonçant que le master est devenu le diplôme phare de l’enseignement supérieur.
Visiblement les journalistes semblent assez mal informés puisqu’ils confondent allègrement masters et mastères spécialisés, interrogeant au passage la Conférence des Grandes Ecoles sur leurs conditions d’accréditation, ladite conférence n’ayant évidemment rien à dire concernant les masters ! Ils semblent croire en outre que les écoles délivrent des diplômes d’établissement, contrairement au master diplôme national, pensant en fait que les écoles de management représentent la totalité des grandes écoles. Doit-on rappeler que le titre d’ingénieur, protégé par la loi, donne automatiquement le grade de master ?
Je ne manque enfin pas de sursauter en lisant que
dans de nombreuses universités, les professeurs ont réclamé et obtenus « leur master »
J’ai au cours des dernières années participé au sein du ministère à l’habilitation de nombreux masters. Et de telles situations ne manquaient pas d’éveiller notre méfiance, presque toujours avec raison. Car la question n’est pas de savoir si tel professeur a eu son master, mais plutôt de voir si la formation mise sur pied est cohérente, bien construite, avec des débouchés clairs, pour le plus grand bien des étudiants. Car un master n’est pas là pour fournir de la chair à canon qui alimente les activités de recherche, forcément excellentes, de son responsable.
Oh comme c’est gentil ! merci !
J’ai suivi votre conseil et je viens de lire cela de la part d’un contributeur habituel de ce blog (commentaires et billets) : « Il faut surtout penser les formations de sciences humaines et sociales de façon à ce que leurs débouchés soient autres que la fonction publique, ces formations n’ont pas pour vocation à alimenter une caste pléthorique, peu productive et souvent mauvaise gestionnaire. » Pas du tout caricatural, très « loin des postures et des discours clés en main », en effet.
Ca vous arrive souvent de recommander des sites où les « acteurs de terrain, confrontés aux difficultés quotidiennes que rencontrent les collègues » se font insulter avec ces mêmes collègues ?
Je recommande mais ne peux pas me porter garant de tous les propos, bien que la question des SHS soit visiblement importante. Mais j’ai pris le parti ici de ne parler que de ce que je connaissais et pratiquais. Je ne me permettrai donc aucun avis de fond sur le sujet.
Le blog en question adopte souvent un ton assez provocateur, je pense que le chroniqueur en question était dans cet état d’esprit. Son message était surtout de dire que les SHS auraient tout intérêt à réfléchir à ouvrir plus leurs débouchés, qu’il existe réellement des opportunités fortes et qui ne sont encore que peu exploitées à ce jour. Ceci dit, et pour vous rassurer, le contributeur en question n’est pas vraiment un « cher collègue ». Ce n’est qu’un soutier de l’université (vacataire) et de plus il s’est très récemment expatrié sur une autre planète.