La taxe d’apprentissage, et notamment sa composante dite Barême (dont l’affectation est laissée à l’initiative de l’entreprise redevable) a historiquement joué un rôle fondamental dans le financement des établissements d’enseignement, qu’ils soient secondaires ou supérieurs.
Quel animal hybride et bizarre que cette taxe ! c’est un impôt, mais son affectation est laissée au libre choix de l’entreprise. Sa gestion se complexifie au fil des ans, les règles changent chaque hiver, mais jusqu’à présent l’entreprise a gardeé la main sur l’affectation du barême.
Je voudrais dans ce billet souligner les évolutions récentes de la gestion de la taxe d’apprentissage, et surtout son rôle dans les relations entre Ecoles (et Universités) et Entreprises.
La tendance de ces dernières années me semble aller vers une plus grande professionnalisation dans la gestion de la taxe, tant du côté des Entreprises que des Etablissements ; et son articulation avec des dispositifs plus larges et plus structurés de relations Ecoles / Entreprises. De plus en plus la taxe est utilisée comme un outil stratégique de pilotage de ces relations.
Il est vrai qu’on vient de loin ; autrefois, beaucoup d’entreprises traitaient la taxe avec une relative négligence. L’affectation reposait surtout sur jeu des relations d’anciens élèves (l’entreprise versait la taxe à l’école de son dirigeant, ou dans les écoles de certains cadres influents) ; dans certains cas, quand on voulait éviter le favoritisme, on donnait le même montant à toutes les écoles, ce qui aboutissait à un saupoudrage peu efficace.
Ces dernières années, de nombreux grands groupes ont structuré leur approche académique ; en général ils identifient des établissements partenaires stratégiques, et ils concentrent sur eux l’allocation de la taxe. Conséquence : les entreprises resserrent la taxe sur un nombre restreint d’établissements partenaires.
Ce mouvement fait évidemment apparaître des gagnants et des perdants ; parmi les gagnants on va trouver : les écoles de haut de classement (pépinières des futurs dirigeants du groupe) ; les écoles positionnées sur des expertises très liées au métier de l’entreprise (souvent des écoles spécialisées) ; et enfin les écoles situées dans l’écosystème local de l’entreprise ou près de ses implantations. Les écoles « de milieu de classement » dont la relation avec l’entreprise ne repose pas sur un avantage comparatif particulier sont en revanche généralement perdantes dans cette restructuration.
Dans le même mouvement, le financement par la taxe (barême) s’inscrit de plus en plus dans un ensemble plus large d’apports et de financements par les entreprises ; pour l’entreprise, la taxe, les dons sous le régime du mécénat, le financement de chaires, le versement de quota dans le cadre des cursus d’apprentissage … contribuent tous à un même objectif : renforcer l’image employeur de l’Entreprise au sein de l’Ecole et aux yeux de ses étudiants. La taxe devient une composante parmi d’autres, dans une palette plus large d’outils au service d’une vision plus globale.
Par ricochet, la taxe se transforme en indicateur de la qualité de la relation entre l’Ecole et l’Entreprise ; à Centrale Paris, une augmentation ou une diminution de taxe n’a que peu à voir avec la manière dont le versement a été sollicité ; mais est très souvent corrélée à un renforcement ou un affaiblissement de la relation partenariale tout au long de l’année.
Cette professionnalisation du versement du côté des entreprises, amène les Ecoles à aborder la taxe de manière plus stratégique : la taxe est de plus en plus intégrée dans des dispositifs sophistiqués de partenariats, qui sont élaborés par les établissements ; PERCI à Supélec ; Programme PME à Centrale Paris ; système des partenariats d’HEC.
Avec une limite à ne pas dépasser : la taxe ne peut réglementairement pas être utilisée pour « acheter » un service ; l’établissement ne peut donc pas garantir de contrepartie au versement, ni s’engager formellement sur une quelconque « prestation ».
Enfin, la professionnalisation touche aussi la collecte elle-même ; ce mouvement est accentué par la baisse récente du barême. A Centrale Paris nous avons fait le choix d’un « call center » composé d’étudiants, qui ont envie de participer à la vie de leur Ecole. En sus de la rémunération que leur apporte ce job étudiant, ils apprennent à mieux connaître leur Ecole, et se forment à l’appel téléphonique, la négociation, la promotion ; toutes compétences qui manquent souvent chez les élèves ingénieurs.
D’autres écoles passent par des cabinets de conseil spécialisés en collecte de taxe ; ou confient le démarchage des entreprises à des Anciens bien introduits.
La collecte de la taxe passe aussi souvent par un appel à un ancien élève dans l’entreprise, les anciens restant des prescripteurs significatifs. La campagne de collecte de taxe est ainsi aussi l’occasion de resserrer le lien entre alumni et établissements ; des liens avec le fund raising sont possibles.
Nous voyons avec tous ces exemples que la traditionnelle taxe d’apprentissage s’est beaucoup transformée ces dernières années, pour devenir un outil clef de la relation écoles/ entreprises, et se professionnaliser. Cette évolution de la taxe est l’une des multiples manifestations des transformations qui affectent nos établissements.
Espérons que les menaces récurrentes qui pèsent sur le barême, et qui sont principalement liées à l’insuffisance du quota pour financer la montée en puissance des filières d’apprentissage, ne remettront pas brutalement en cause ces évolutions récentes et positives.
Cette taxe est l’un des impôts les plus intelligent qui soient, puisque les contribuables, les entreprises, choisissent les établissements qui méritent leur contribution.
Espérons qu’aucune réforme future ne viendra mettre en cause cette vertu méritocratique au nom du droit des médiocres à toucher la même chose que les bons.
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