Formation continue : bientôt au cœur des établissements ?

Les transformations récentes de l’enseignement supérieur éclairent d’un jour nouveau les activités de formation continue développées par nos établissements ; je crois que ces activités, traditionnellement mineures, vont jouer un rôle plus central dans les années qui viennent ; et, conséquence corrolaire, se trouver soumises à une pression accrue, liée à des attentes plus fortes.     8 juin 14_petits personnages_2

Les activités de formation continue sont souvent anciennes dans nos établissements d’enseignement supérieur (remontant aux premières lois sur la formation permanente), mais bien souvent, à quelques exceptions près (notamment des business schools), elles n’ont pas été au cœur de la stratégie des établissements, et sont généralement restées petites, voire marginales. La vision de bien de nos collègues sur ces activités reste péjorative : activités mercantiles ; à faible visibilité ; trop appliquées pour être connectées aux activités de recherche ; non prises en compte dans les évolutions de carrière  …

La situation est en train de changer rapidement. La diminution des financements publics, désormais engagée à un rythme rapide, et probablement pour longtemps, met en valeur la contribution financière que la formation continue peut apporter. Les attentes à cet égard s’accroissent, « la pression monte » sur le résultat.

8 juin 14_blague_4En parallèle, la demande sociétale augmente : carrières longues, passant par plusieurs métiers tout au long de la vie ; accidents de carrière, et réorientations ; évolution rapide des technologies qui périment plus vite les formations initiales …. Peu à peu s’impose l’idée que le diplôme n’est qu’une partie d’un processus d’apprentissage qui dure toute la vie, une simple première étape. En caricaturant, je dirais que la formation initiale s’occupe des 5 premières années, et la formation continue des 40 années suivantes !

Et surtout, la formation continue est en première ligne de la « révolution digitale » ; les entreprises, notamment via leurs universités internes, ont depuis longtemps investi les démarches digitales (serious games, formation à distance, flipped learning …). Plusieurs éléments poussent vers une entrée plus massive des démarches digitales dans le champ de la formation continue, probablement de manière plus rapide et précoce qu’en formation initiale :

–          Les attentes des apprenants (stagiaires), qui supportent moins bien les pédagogies traditionnelles ; à 40 ans, on a du mal à suivre un cours « ex cathedra ».8 juin 14_série de gens_1

–          Le niveau d’expérience des apprenants, qui facilite les approches participatives basées sur les échanges d’expériences, les « learning projects » etc …

–          La possibilité d’amortir les investissements liés au numérique sur un grand nombre de stagiaires : quand une école forme des promotions de 500 diplômés, un programme de formation intra-entreprise déployé à l’échelle mondiale sur telle ou telle population de collaborateurs, peut concerner plusieurs milliers de personnes.

–          Les contraintes géographiques : les écoles sont encore le plus souvent mono-sites, tandis que les entreprises, qui commandent les programmes de formation continue, sont présentes dans des dizaines de pays : le digital apparaît comme la seule solution pour déployer rapidement des programmes de formation au niveau global

8juin 14_joli poster_6–          La souplesse des formats de formation continue (durées et modalités), liée au fait que la majorité des formations ne sont pas diplômantes : l’absence de diplôme autorise une forme de prise de risque, qu’un établissement qui joue sr réputation sur son diplôme ne se permettra pas forcément de prendre.8 juin 14_doigt tendu_3

 

 

–          Les moyens  financiers dont disposent les structures de formation continue, qui, du fait de leur nature commerciale, peuvent s’autoriser des démarche d’investissement difficilement accessibles à des établissements de formation publics

Il y a probablement d’autres éléments ; la plupart me laissent penser que la formation continue sera aux avants postes de la transformation digitale ; et qu’elle peut jouer un rôle de laboratoire d’expérimentation pour les établissements, avant déploiement dans les programmes de formation initiale. Les structures de formation continue sont en général souples ; leurs formateurs sont diversifiés, et n’inscrivent pas leur activité dans la rigidité d’un statut ; les activités de formation continue sont naturellement « orientées clients ».

Disposer d’une structure de formation continue forte, et bien articulée avec l’enseignement initial, pourrait bien se révéler un atout décisif demain …

 

This entry was posted on dimanche, juin 8th, 2014 at 15:55 and is filed under formation continue. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.

One Response to “Formation continue : bientôt au cœur des établissements ?”

  1. sana Says:

    se sont des bonne idées intéressant et rarement traité . http://www.universiapolis.com

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