La récente loi réformant les dispositifs de formation professionnelle a notamment mis l’accent sur les formations certifiantes. Celles-ci seront désormais priorisées pour le fléchage des financements, dans le souci de recentrer les fonds de la formation continue vers l’employabilité.
Quels sont les impacts de cette tendance de fond pour les établissements d’enseignement supérieurs actifs dans la formation continue ?
Et tout d’abord, qu’appelle t on formation certifiante ? 2 approches me semblent possibles :
- L’approche formelle : la formation certifiante aboutit à une certification, reconnue par un organisme extérieur à l’organisme de formation. Dans cette perspective, le format certifiant est un gage de qualité, apporté par un acteur extérieur, tel que RNCP (qui ouvre le sésame de l’accès aux financements) ; mais aussi la certification peut être liée à la délivrance d’un diplôme d’établissement (diplôme d’ingénieur par la formation continue par exemple) ou d’une certification professionnelle (délivrée par des entreprises, notamment dans les technologies de l’Information ; ou par des associations professionnelles, dans les Achats ou la Supply Chain par exemple).
- L’approche par les contenus : le cursus certifiant est celui qui apporte des compétencessuffisamment complètes, approfondies et larges, pour permettre une évolution professionnelle.
De manière pratique, j’aime bien distinguer :
- Les formations diplômantes, qui permettent de changer de métier ;
- Les formations certifiantes qui permettent de progresser de manière significative dans le métier actuel (être promus, prendre des responsabilités nouvelles) ;
- Les formations non certifiantes qui apportent une compétence spécifique permettant d’être plus performant dans le métier actuel.
Pour les établissements d’enseignement supérieur, l’approche par les contenus pose un ensemble de questions, qui sont souvent nouvelles pour eux car elles ne se posaient pas pour les formations plus courtes, en tous cas pas de manière aussi impérative : quelles sont les compétences cibles que doivent détenir mes stagiaires ? quels métiers la formation va-t-elle leur ouvrir ? quelles sont les attentes des entreprises qui proposent les métiers cibles ? comment évaluer ces compétences ? quels sont les pré-requis à la formation ? comment ne pas être redondant avec les compétences déjà acquises, face à un public par nature hétérogène ?
La prise en compte de ces questions et la priorité donnée aux cursus certifiants vont probablement modifier en profondeur l’économie des organismes de formation.
Notamment, cette priorité va :
- accélérer la mutation vers l’approche compétences, qui est souvent retenue par les certificateurs (RNCP par exemple) ;
- obliger à suivre les carrières des diplômés, pour justifier d’une réelle plus-value de la formation suivie, notamment financière
- amener à étudier le marché et les attentes des employeurs avant de lancer une formation, afin de vérifier que les compétences apportées par la formation répondent à un vrai besoin du marché ; c’est-à-dire engager une démarche de marketing des formations
- intégrer les attentes spécifiques des différents organismes certificateurs dans la conception des formations : comprendre leurs exigences ; adopter leur formalisme ; se soumettre à des audits …
- engager une démarche qualité, qui est désormais une exigence légale, contrôlée par les OPCA ; voire se faire certifier ISO …
Plus largement, le diplôme étant la certification par excellence, les établissements d’enseignement supérieur vont être tentés de proposer des diplômes nationaux ou d’établissement en formation continue : masters ouverts aux professionnels, diplômés d’ingénieurs par la voie de l’alternance et la formation tout au long de la vie ; diplômes d’établissements labellisés tels que les mastères spécialisés de la Conférence des Grandes Ecoles … Ouvrir les diplômes à la formation continue pourrait alors constituer une véritable révolution, dans le microscosme parfois fermé de nos établissements , en introduisant l’entreprise, le marché, la course aux certifications dans la conception et l’animation des programmes sanctionnés par des diplômes nationaux…
Oui, l’évolution vers les cursus certifiants est une chance pour les établissements d’enseignement supérieur …. À condition qu’ils sachent la saisir !!
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