Fin de la semaine 0 (ou pré-MOOC) et début des choses sérieuses pour le MOOC « Monter un MOOC de A à Z« . La semaine a été riche. Naturellement, il y a eu quelques problèmes, mais dans l’ensemble, tout s’est bien passé. Je suis curieux maintenant de voir comment va se dérouler la semaine à venir. Retour sur les débuts du MOOC MOOC …
Les discussions ont été animées dès la première semaine, avec notamment un débat : « Les MOOC permettent-ils vraiment de démocratiser l’accès à l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation ? ». Plus de deux cent cinquante contributions (j’ai compté hier soir), qui vont du simple paragraphe de cinq lignes à de vrais « billets ». Du coup, je suis curieux de voir ce que va donner le débat la première semaine de cours. « Est-ce dans la mission des établissements publics de diffuser l’ensemble de leurs cours via Internet ? » Les énigmes ont beaucoup moins bien marché. Les trois ont été résolues et il va falloir que je renouvelle vite mon stock.
Sur le plan de l’organisation, les forums sont particulièrement actifs, mais pas si difficiles à gérer. 4000 participants, dont peut être 5% actifs (peut-être un peu plus dans le cas de ce MOOC cela dit) sur les forums si on s’en tient aux stats habituels, cela reste jouable. J’y vais régulièrement pour vérifier que tout va bien, et contribuer de temps en temps aux débats. Par ailleurs, des bénévoles nous aident et veillent sur les forums pour détecter d’éventuels problèmes (je leur suis très reconnaissants soit dit en passant).
Deuxième question : la formation des équipes. On se sert des forums pour centraliser les discussions. Mais pour finaliser la formation de l’équipe, il faut bien que les gens donnent leurs coordonnées électroniques à un moment ou à un autre. Personne n’est vraiment partant pour donner son mail perso ou pro dans les forums (on ne sait jamais qui les consulte, cette doléance est donc tout à fait justifiée). Du coup, ils se débrouillent tant bien que mal via les réseaux sociaux à coup de comptes Twitter et Google+. C’est là où l’on voit le bénéfice d’être sur les réseaux sociaux. L’autre option, celle que je défend, c’est que les porteurs de projets doivent diffuser sur les forums l’adresse mail commune (de type Google Group) qu’ils auront créé pour l’occasion (légalement, je ne peux pas encourager à diffuser sur des données personnelles sur des forums), en veillant bien à la laisser publique, car par défaut, il n’est pas possible d’écrire à une adresse Google Groups.
Pour le coup, j’admets qu’il faut un minimum de littératie numérique pour cette étape, et il faut pouvoir réussir à rentrer en contact avec quelqu’un à partir du moment où l’on se retrouve dans les forums. Mais pour les projets par équipe,il était bien précisé dans les pré-requis qu’il fallait être à l’aise dans l’usage des outils collaboratifs. Je pense que cela fait partie du contrat, il faut une certaine dose d’autonomie pour pouvoir suivre un MOOC. Néanmoins, l’équipe a fait le maximum pour aider les personnes en difficulté. Le problème, c’est qu’il est délicat de dire, utilisez les outils Google comme ça comme ça et comme ça (nous fonctionnons en interne beaucoup avec les outils Google), car on pourrait également nous le reprocher. Mais est-ce notre rôle que d’expliquer comment marchent les réseaux sociaux et par la suite, comment gérer une équipe ?
Enfin, le problème des questionnaires. Nous pourrions faire (et peut-être devrions faire) ce que font la plupart des équipes de MOOC à travers le monde, même sur Coursera, à savoir utiliser un outil externe à la plate-forme pour organiser les questionnaires (Limesurvey, etc). Mais dans ce cas, il deviendrait difficile, pour ne pas dire impossible, de faire le lien entre les réponses aux questionnaires et les traces (i.e. l’enregistrement du comportement) issues de la plate-forme. Et vu qu’une grande partie de mon travail de thèse repose sur ce lien, c’est embêtant.Il a donc fallu détourner un outil de quizz d’Open edX pour contourner le problème (après s’être assuré que les réponses étaient bien enregistrées).
Comme nous le soulignons dans le MOOC MOOC et dans le dernier billet, la scénarisation du cours dépend des fonctionnalités disponibles. Open edX est une technologie qui a de l’avenir j’en suis certain, et j’ai défendu ce choix bec et ongles dès le début (mais en proposant néanmoins qu’on ne mette pas tous les oeufs dans le même panier). La technologie vient d’émerger et continue à mûrir, et l’on ne reproche pas à un bébé de ne pas savoir courir. En attendant, une puissante communauté internationale se fédère autour de cette solution open source. Elle devrait prendre son essor dans les années à venir, et sans aucun doute surclasser d’autres technologies open source comme Canvas, qui, bien que plus robustes et plus mûres pour le moment, n’ont pas autant le vent en poupe. Enfin, qui vivra verra.
7 Responses to Aventures d’un MOOC en devenir