MOOC : quelques ingrédients, une infinité de recettes

Des MOOC, il y en a de toutes les tailles et de toutes les formes. Certains durent à peine deux semaines tandis que d’autres durent plus de trois mois. Alors que l’on trouve des MOOC basés exclusivement sur des vidéos pédagogiques, d’autres en font complètement abstraction. Sans compter qu’il y a de plus en plus de dispositifs qui s’approprient le mot « MOOC » pour bénéficier de l’image que véhicule ces quatre lettres. Pas étonnant des ces conditions qu’il existe toujours une certaine confusion autour du terme. Pour clarifier tout cela, je vous propose une deuxième vidéo pour faire le point sur les différents ingrédients que l’on retrouve au sein d’un MOOC. Une grille de lecture rapide et simple (certains diront simpliste) pour aider à trier le bon grain de l’ivraie…


A cause des points communs avec les Ressources Educatives Libres, l’Open Courseware et la formation à distance, il y a souvent de nombreuses confusions autour du terme MOOC. Or, il est très important de ne pas confondre les différents formats, car cela conduit à de nombreux qui pro quo. Je vous propose donc dans cette vidéo de creuser un peu la définition du terme en faisant une liste rapide des principaux ingrédients qui composent les MOOC.

 Tout d’abord, un MOOC se base sur une technologie : le LMS qui va servir de base au cours, comme Open edX, ou Coursera (mais on peut aussi imaginer des MOOC sans LMS, mais alors c’est une ature philosophie). Pourquoi la technologie est un des ingrédients les plus importants du MOOC? Tout simplement parce que la scénarisation du cours va être fortement contrainte par les fonctionnalités disponibles. Par exemple, si vous voulez faire un cours fortement collaboratif avec simplement des vidéos et des quizz, je vous conseille de vous accrocher. Attention à ne pas faire une confusion fréquentes, ces plates-formes, ces technologies, ne sont pas des MOOC. Ce sont des LMS qui hébergent des MOOC. Les MOOC sont des cours. Je ferme la parenthèse.

Deuxième ingrédient, le portail d’affichage. Par exemple, les sites France Université Numérique et edX.org se basent plus ou moins sur la même technologie mais ce sont des portails bien distincts. Dans un cas vous avez uniquement des établissements français, et dans l’autre vous avez essentiellement un consortium d’établissement dominé par les universités américaines. Les portails permettent de recueillir les inscriptions des participants, qui doivent pouvoir s’inscrire en quelques clics seulement, sans rien avoir à payer. Le choix du portail est fondamental car son trafic aura une influence très importante sur le nombre et la nature des inscrits. Cependant, il faut aussi raisonner en terme de qualité du trafic. Si Coursera a 8 millions d’inscrits, mais que seulement 1% de ces inscrits sont français, cela fait moins de 100.000 français en fait.

Sur ce portail, les cours sont en général affichés via une page de présentation, qui constituent la vitrine du MOOC. Elle contient en général un descriptif du cours et une bande-annonce de quelques minutes. Les bandes-annonces ont plusieurs fonctions; d’une part donner les informations essentielles comme le sujet abordé, les pré-requis, le public-cible, et d’autre part donner envie de s’inscrire. Parce que ce n’est pas parce que quelqu’un voit la page qu’il va forcément s’inscrire pour autant. La qualité du teaser a un impact certain. Sur cette page de présentation, vous voyez également une date de début et une date de fin.

 Technologie, portail et page de présentation, trois ingrédients essentiels. Deux autres ingrédients essentiels bien sûr : les ressources pédagogiques, et les activités. Les MOOC contiennent en général beaucoup de vidéos, produites par l’équipe pédagogique ou trouvées sur le net et intégrées dans la formation. On peut bien sûr trouver des ressources sous forme de textes, ou même des ebooks. Toutes ces ressources ne sont pas forcément dédiées à l’apprentissage. Une partie peut servir à aider les participants à se repérer dans le MOOC : déroulement du cours, calendrier, tutoriels etc et notamment à réaliser les activités proposées. Car on ne le dit jamais assez, les MOOC ne sont pas des bibliothèques de ressources. Ils impliquent obligatoirement des activités. Evaluées ou non évaluées, collectives ou individuelles, organisées ou non sur le LMS. Nous entrerons dans les détails plus tard.

Derniers ingrédients : les espaces d’interaction et les outils de communication. Tous les MOOC ont des forums de discussion, plus ou moins modérés par l’équipe pédagogique, la plupart ont des wiki, et pour certains on trouve des réseaux sociaux comme Facebook ou Google+, créés soit par l’équipe soit par les participants eux-mêmes. Pour ce qui est des outils de communication, eh bien il y a le mail bien sûr, qui peut être sous la forme d’une newsletter s’il est hebdomadaire. Et qui peut être envoyé à seulement certaines catégories de participants, quand la fonctionnalité est disponible. Cela peut être très pratique par exemple pour relancer ceux qui seraient en retard dans leurs activités. Enfin, on peut trouver parfois d’autres ingrédients, comme des événements en direct sur Internet ou dans la vie réelle, des outils pour animer le cours, comme des blogs

Entre le LMS, le portail d’affichage, la bande-annonce, les ressources pédagogiques, les activités, les espaces d’interaction et les outils de communication, nous avons fait le tour des principaux ingrédients qui constituent un MOOC. Beaucoup de points communs avec la formation à distance à classique au premier coup d’oeil. Mais c’est la façon dont ces ingrédients sont utilisés, la recette suivie, qui va donner à chaque MOOC sa touche personnelle.

FIN

Comme promis dans le dernier billet sur les origines des MOOC, nous allons continuer au cours des prochaines semaines à diffuser les vidéos produites dans le cadre de la formation. Elles sont déjà accessibles sur France Université Numérique et le resteront jusqu’à la prochaine édition, mais la dynamique retombe naturellement avec la fin de la formation. Autant rendre les ressources aussi visibles que possible et pourquoi ne pas utiliser le blog ? Au passage, je me pose des questions quant à l’efficacité relative d’un blog et d’un MOOC pour accroître la visibilité d’une vidéo pédagogique. A titre expérimental, j’ai mis les vidéos de FUN sur un cloud Dailymotion, et celles diffusées dans le blog sur ma chaîne Youtube. Cela va permettre de comparer le nombre de vues que l’on peut obtenir via ces différentes approches. Je suis curieux de voir ce que cela va donner …

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