Que d’événements ces dernières semaines. Entre la conférence eMOOCs à Mons, le Hackaton Open edX co-organisé par IONISx et FUN, cela n’a pas arrêté. Et c’est sans compter ceux des jours à venir, avec notamment le Meet Up MOOC organisé jeudi à Paris au dojo Saint-Martin. Aujourd’hui, nous revenons vite fait sur tout ça et j’en profiterai au passage pour expliquer pourquoi je vais être relativement inaccessible et peu réactif dans les douze mois à venir.
Commençons par un petit debrief sur eMOOCs 2015, la seconde conférence européenne sur les MOOC, mêlant chercheurs et praticiens et organisée par l’Université Catholique de Louvain dans son campus de Mons. Il y avait du beau monde. J’ai pu croiser quelques nouvelles têtes (dont des doctorants comme moi) ainsi que des célébrités comme le « patron » d’edX, Anant Agarwal, mais dans l’ensemble je n’ai pas trop cherché à socialiser, blasé que je suis devenu. Il y a encore un an, je bouillonnais dans ce genre d’événement, je collectionnais les cartes de visite, je cherchais à parler au maximum de personnes pour accroître mon réseau. Maintenant je viens essentiellement piller les buffets. De fait, l’édition 2014 n’était pas aussi importante que l’édition 2015, tant sur le plan du nombre de participants que sur celui de la recherche scientifique.
Le papier que j’avais écrit avec quelques collègues n’était clairement pas exceptionnel, mais au moins il y avait des données et des analyses statistiques un peu poussées. On a vu passer des « papiers » dans lesquels on se contentait de présenter les statistiques descriptives d’une enquête, avec seulement 200 réponses (quand on avoisinait les 20.000 réponses dans notre papier). A côté de quelques bons papiers, on retrouvait dans le track « recherche » des discours moralisateurs et inadaptés à un public expérimenté sur les dimensions juridiques du traitement de données, ou des présentations d’outils en cours de développement. Bref, je n’ai pas vraiment compris où était la recherche dans tout ça. Mais que fait donc l’Europe, va-t-on laisser aux Américains le monopole du discours sur les MOOC ? J’avais déjà trouvé la première édition un peu légère sur le plan scientifique, mais je me disais que ça s’améliorerait avec le temps et que c’est en proposant des papiers un peu plus poussés qu’on ferait monter le niveau. Pour le moment, cela ne semble pas être la direction prise.
Passons au hackaton Open edX maintenant, un événement organisé à l’échelle de la France dans plusieurs campus du groupe IONIS. L’idée était d’améliorer le LMS sur lequel se base le consortium edX, FUN, ainsi qu’une bonne centaine d’organisations à travers le monde en développant sur 48h des fonctionnalités demandées. Je ne vais pas revenir sur le déroulé et les projets, vous avez le fil twitter #Openedxhack pour ça. Faute de développeur, je suis venu davantage en observateur qu’en participant, avant tout pour profiter de l’expertise technique de certains participants (Il y avait même une petite équipe du consortium edX qui s’était déplacée depuis Boston pour participer à l’événement). J’ai découvert des outils puissants et gratuits de fouille de Big Data (dont les logs par exemple), comme Splunk ou la suite ElasticSearch / Kibana. Ces outils permettent de visionner en temps réel ou presque l’activité d’une plate-forme de MOOC, de se faire des petits tableaux de bord personnalisés qu’on peut même exporter sous forme de widget après. C’est plutôt chouette – pas besoin d’écrire de requêtes compliqués pour obtenir de simples courbes d’activité – mais dès qu’on veut faire des analyses un peu plus poussées sur le plan statistique, cela ne va plus. Néanmoins, il faut connaître ce genre d’outils ; c’est clairement différent de Google Analytics, Piwik, Xiti ou tout autre outil de suivi d’activité.
Pour terminer sur tout ça, n’oubliez pas de venir au Meet Up De jeudi organisé par Jean-Yves Dhenain (et dans lequel je ferai l’une des dernières interventions de ma thèse). Je profite de ce billet pour souligner le fait que je refuse d’intervenir dans un quelconque événement pour les douze mois à venir. Je dois me concentrer sur la recherche sinon je ne vais jamais finir. Ce n’est pas que je n’aime pas intervenir, bien au contraire, mais à un moment il faut savoir dire non, sinon je suis la moitié de la semaine en conférence. Je dis déjà non 3 fois sur 4 et même comme ça j’interviens trop. Je ne suis pas payé pour ça, je suis payé pour produire du savoir, et en ce moment je suis un peu sous pression en termes de publication. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que ma fréquence de publication sur le blog a chuté au cours de ces derniers mois. D’ailleurs, ça vaut pour tout ce qui n’est pas vraiment directement lié à ma thèse. Je suis beaucoup moins réactif que d’habitude en termes de réponse aux mails qui ne sont pas directement en lien avec ma recherche (et même pour ceux qui le sont), et je vais probablement le rester jusqu’à la date de ma soutenance. Voilà, c’est dit, pendant les douze mois à venir, je suis en mode Robinson Crusoé, mais ne vous inquiétez pas, le jour où je soutiendrai je vous donnerai la date. Et après je redeviendrai gentil et sociable, promis, et j’irai donner des conférences, même pour l’amicale des mamies surfeuses de Trifouillis-les-Oies.
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