On m’a récemment aidé à créer un site personnel à l’adresse matthieucisel.fr. On y trouve pêle-mêle des cours, des conférences, des interventions, des liens vers des papiers de recherche, et bien sûr, un blog, où je viens d’y inaugurer mon premier billet. Ce troisième blog (après La Révolution MOOC sur Educpros et MOOC&Co sur La Tribune), est centré sur les questions de recherche et vient en complément des deux autres. Quelques explications sur les principales différences entre ces différents formats.
Comme vous le savez peut-être Educpros est un site d’information dédié aux professionnels de l’éducation et de la formation. Par conséquent, les billets que j’y publie ne sont pas vraiment destinés à un public de chercheurs. Ce sont des analyses ou des interviews de 800 à 1200 mots, et qui nécessitent un certain travail d’écriture (Il faut compter entre 2 et 8 heures par billet). C’est très bien tout ça, et la rédaction de billets pour le blog Educpros m’a beaucoup apporté, autant pour diffuser mes opinions que pour les formaliser. Mais je n’ai au final que peu parlé de mes recherches dans ces billets (je n’ai commencé qu’il y a quelques mois, au compte-goutte).
L’essentiel de ces articles avaient une visée opératoire : aider d’autres praticiens à développer leur projet de MOOC. Alors, c’est sûr, beaucoup de gens demandent ça et cela m’a valu un certain succès auprès des concepteurs de MOOC. Je ne compte plus les entreprises, grandes et petites, qui ont voulu faire appel à mes services pour développer leur MOOC. Mais voilà, il se trouve que je suis étudiant-chercheur, en tout cas pour le moment, et que l’expertise que l’on développe en mettant des MOOC en place, ce n’est qu’une petite partie du travail que l’on fait. Et quid de tout ce travail de bibliographie ? J’ai passé des mois à lire des recherches, sur les MOOC, sur l’autoformation, sur la formation des adultes et j’en passe … Et bien ça passe à la trappe. Dans le temps, j’ai présenté quelques articles scientifiques dans mes billets, mais je me suis vite rendu compte des limites de l’exercice. Cela n’intéressait pas grand monde, même pas moi. Le blog Educpros n’est pas fait pour ça. Le MOOC&Co, tourné vers les entreprises n’est pas fait pour non plus d’ailleurs.
Il me fallait un blog dans lequel je puisse partager mes réflexions de la journée sur tel ou tel article, tel ou tel livre. Hop,je fais telle connexion entre ce que j’ai lu ici et ce que j’ai lu là, ce que j’ai vu dans mes résultats et ce que j’ai vu dans tel article, je le note. Certains me diront « C’est bien Matthieu, tu viens de découvrir le principe des fiches de lecture », et ils auront sans doute raison. Mais le fait est que j’ai toujours eu du mal à faire des fiches de lecture dignes de ce nom. Cela se transformait bien souvent en copier-coller de fragments d’articles vaguement annotés, cela devenait rarement quelque chose de construit. Et puis j’ai du mal à me dire que je fais une activité qui ne concerne que moi. Par principe, il me paraît important de tourner autant que possible toute activité vers l’extérieur. C’est la logique de l’Open Science et de l’Open Education. L’Open Science, ce n’est pas que la logique de l’Open Access, le libre accès aux publications scientifiques. C’est une démarche beaucoup plus large, et qui à mon sens devrait concerner toute activité de recherche, y compris le travail de bibliographie que l’on réalise au fil de l’eau.
Ce travail de partage a bien des avantages; bien sûr cela confère de la visibilité auprès de la communauté scientifique et au-delà, mais ça j’ai envie de dire ce n’est pas une fin en soi, c’est une retombée logique de la chose. A mes yeux, cela peut être une source d’inspiration pour d’autres chercheurs, mais aussi démystifier le travail de recherche, sortir le chercheur de son image de Robinson Crusoë perdu dans sa tour d’Ivoire. Enfin, l’intérêt le plus immédiat outre le fait que cela profite à plus de monde, c’est que la transparence imposée par la visibilité sur Internet contraint à faire une réflexion sur la bibliographie propre régulière. Cela permet de garder une trace de ce que l’on a fait, tout en exposant sa démarche intellectuelle à autrui. Bref, beaucoup d’avantages. C’est pourquoi j’inaugure ce nouveau blog personnel, qui contrairement à Educpros qui a le monopole des analyses, billets d’humeur et partages d’expérience, se centrera sur mon activité de recherche, et ce jusqu’à la fin de ma thèse, et au-delà qui sait. Les billets y seront beaucoup plus courts et bruts de décoffrage. Entre le billet Educpros et le Tweet. En espérant que la démarche en intéressera certains, je vous dis donc « A très bientôt » sur ce nouveau mini-blog, disponible à l’adresse matthieucisel.fr.
PS : Je reste aussi sur Educpros, rassurez-vous 🙂