Structure de l’écosystème MOOC français

DiplomaAujourd’hui, je voudrais vous donner quelques statistiques sur les MOOC dans l’écosystème français, pour montrer la place qu’a occupé la plate-forme FUN sur la période de mon analyse (2013-2016). Je précise que je ne m’intéresse ici pas aux cours atemporels, c’est-à-dire sans date de début ni de fin. Cela exclut donc pour des questions de méthodologie des plates-formes comme Open Classrooms, qui occupent néanmoins une place prépondérante dans l’écosystème français de l’apprentissage en ligne, à tous points de vue. De même, je suis uniquement sur les MOOC dont l’inscription est gratuite, ce qui exclut des acteurs comme Learn Assembly, quand bien même ses cours seraient très bon marché.

FUN autres

Je vous passe le détail de la méthode que j’ai employée, et je vous renvoie à ma thèse pour cela. FUN, Unow et Coursera représentent les principaux hébergeurs de MOOC français sur la période qui s’étend de mars 2013 à avril 2016, avec respectivement 59%, 17%, et 10% de l’offre française Les inscriptions sur la plate-forme FUN ont débuté à partir de l’automne 2013, les premiers cours ont été lancés à partir de janvier 2014. Le lancement de FUN suit de peu celui d’Unow, dont les premiers MOOC datent de septembre 2013. Open Classrooms, acteur dont la fondation est plus ancienne, commence à diffuser des cours autoproduits à partir de l’automne 2013 et propose dès 2014 des cours issus d’institutions françaises ; dans la mesure où la quasi-totalité des formations sont au format atemporel, sans date de début ou de fin, ils sortent du cadre de notre étude et ne sont pas inclus dans ce graphique ; il en va de même pour la plate-forme IONISx du groupe IONIS, qui propose néanmoins une offre abondante. C’est sur FUN que l’on recense le plus de MOOC issus d’institutions françaises, si l’on ne considère que la période 2013-2016.

Mis à part FUN, les principales plates-formes ayant hébergé des cours issus d’établissements français sont Coursera et la startup française Unow. Coursera a noué des partenariats avec une dizaine d’établissements comme l’École Normale Supérieure, HEC, l’Institut Mines Télécom ou Centrale Paris, tandis que Unow propose des cours issus essentiellement d’écoles de commerce et d’ingénieurs, comme l’EM Lyon ou Centrale Lille. La startup développe une offre de MOOC autoproduits à partir de l’automne 2015, et une partie considérable des analyses que nous avons présentées dans ma thèse a été réalisée grâce à la collaboration de cette entreprise. On relèvera également qu’il existe un certain nombre de MOOC français hébergés par Canvas.net, the MOOC Agency, Neodemia, ou Solerni, ces trois dernières plates-formes se spécialisant dans les MOOC d’entreprises. First Business MOOC a organisé une dizaine de MOOC, et l’Université de Bourgogne d’une part et l’Université de la Sorbonne Paris IV (au travers de la COMUE Sorbonne Universités) d’autre part ont organisé une poignée de MOOC sur les plates-formes européennes EMMA, et ECO Learning, respectivement. Un petit nombre de cours a par ailleurs été organisé indépendamment de ces plates-formes, sur la base de solutions techniques locales comme Moodle, Drupal, etc. Ces initiatives n’ont pas été prises en compte dans cette analyse.

Voilà, ce petit billet a vocation à vous donner un bref aperçu de la manière dont l’écosystème MOOC français est structuré, et se montre relativement informatif quant à la place qu’occupent respectivement une initiative public française, une initiative privée française, et le mastodonte américain. J’ai trouvé ça plutôt rigolo en faisant l’analyse, alors je me suis dit que cela pourrait vous intéresser aussi … Et comme ce graphique-là je ne compte pas le caser dans un article, je n’ai pas trop de scrupule à le partager. J’en ai beaucoup d’autres des comme ça, mais il va sans doute falloir attendre que ça soit publié, et ça, ça risque de prendre du temps. Désolé. J’ai quand même quelques interviews de concepteurs assez sympas (les interviews comme les concepteurs) que je vais sans doute diffuser dans les semaines qui viennent. Mais d’ici pas longtemps il va y avoir une inflexion, je vous préviens. Je vais moins parler de MOOC et plus parler de mon post-doctorat actuel. Au moins pendant un certain temps… Bon, je vous tiens au courant. A la revoyure.

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