L’hybridation des cours sous-tend la création et la réutilisation de ressources pédagogiques numériques. Pour éviter de réinventer inutilement l’existant, il convient dès lors de connaître les principales sources de matériel pédagogique utilisable. Un consortium de 13 universités s’est constitué pendant la pandémie pour faire bouger les choses : Hype 13, pour hybridation et partage des enseignements. Des tas de choses en sont sortis (ouvrages, cours en ligne, boîtes à outils). Ce fut riche. Point sur la contribution de CY Cergy Paris Université.
Il y a un véritable problème en France concernant l’efficience du processus de conception de ressources pédagogiques, avec une certaine ignorance de ce qui a déjà été produit. Cela conduit à recréer indéfiniment des ressources sur des sujets parfois proches, dont l’existence n’est pas connue, en général, du fait de la difficulté à penser la mutualisation du travail de l’enseignement supérieur. Aucune des initiatives institutionnelles réalisées à ce jour n’a permis de régler le problème de l’éparpillement et de la faible pérennité des initiatives. Certaines l’ont même, au contraire, aggravé. Une meilleure formation des enseignants sur la mobilisation de ressources externes pourrait permettre de les décourager de se lancer dans des projets redondants et ainsi accroître l’efficacité des initiatives en matière d’hybridation dans l’enseignement supérieur. D’où notre démarche.
A CY Cergy Paris Université, nous avons proposé tant une cartographie de ressources pédagogiques qu’un rapport fondé sur une enquête visant à collecter des données sur les pratiques enseignantes en matière de partage et de réutilisation de ressources pédagogiques. Pour mieux comprendre comment les enseignants s’approprient les ressources pédagogiques en ligne, nous avons conçu une enquête; près de 1300 réponses ont été collectées, une première analyse quantitative a été réalisée, je devrais selon toute vraisemblance la publier dans l’année qui vient. Nous avons obtenu des résultats originaux sur l’utilisation et la conception de ressources éducatives libres. Nous avons en particulier identifié des différences entre disciplines qui n’avaient jamais été mises au jour (les biologistes n’utilisent pas Internet pour préparer leurs cours comme les sociologues peuvent le faire).
Enfin, un cours en ligne, « Hybridation de ressources externes », a été développé pour faire le point sur l’ensemble des problématiques soulevées par l’utilisation de ressources externes. Nous y traitons notamment des sites institutionnels, des problématiques techniques d’interopérabilité, du suivi de l’utilisation de ces ressources via des learning analytics, et des contraintes liées à la propriété intellectuelle. Testé initialement sous forme de SPOC au sein de Hype 13, il a été déployé sous forme de MOOC au sein de FUN MOOC (le cours est ouvert en ce moment si vous voulez y jeter un œil).
Au printemps 2022, une quinzaine d’enseignants se sont investis dans la formation, rendant des devoirs, et suivant les vidéos. Cette première session à effectifs réduits a fait office de bêta-test. Une seconde session, en septembre 2022, a été organisée avec cette fois plusieurs centaines d’inscrits sur FUN MOOC. Le MOOC vient lui aussi se positionner sur un sujet original, peu traité dans les plateformes de cours en ligne. Je prêche pour ma paroisse, je pense qu’il serait souhaitable que tout enseignant souhaitant s’engager dans un projet d’hybridation soit invité à suivre les cours en ligne que nous avons créés, ou des cours équivalents.
Le contenu sera accessible pendant près d’un an, alors inscrivez-vous vite. Le nombre de personnes formées via le SPOC sur Moodle (avant FUN) est réduit. Toujours avoir FUN en tête si l’on veut un impact quantitatif en termes de nombre d’apprenants. Nous avions argumenté pour que le cours soit déployé sur FUN MOOC par la suite, mais cette option avait été rejetée en début de projet, alors qu’elle semblait intuitive. Après coup, un courrier de la DGSIP envoyé en septembre 2022 à l’ensemble des membres de Hype 13 a également poussé dans cette voie de la mise à disposition sur FUN. Nous ne les avions pas attendus. Le problème est que dans ce genre de configuration, après la fin du projet, les agents – enseignants, ingénieurs pédagogiques – se désengagent et retournent à d’autres préoccupations. Nous valorisons donc le travail de Hype 13 sur FUN, mais c’est dommage que l’on s’y prenne ainsi en fin de projet. Il y a un changement de mentalité à effectuer. Dès qu’on pense création de cours en ligne, qui sont coûteux, il faut dès le début penser « impact maximal » en termes d’audience, que cela passe ou non par FUN. Par ailleurs, les ressources vidéo produites gagnent à être systématiquement diffusées sur une chaîne Youtube. Pour être le plus visibles possible.
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