Conception de vidéos pour une formation en ligne : quelques erreurs classiques

Dans le billet d’aujourd’hui, j’aimerais vous parler de quelques astuces personnelles relatives à la conception de vidéos pédagogiques (et d’erreurs classiques à éviter). Le contexte est le suivant : imaginons que vous conceviez des modules de formations en ligne ou hybrides fondés sur des vidéos. Il est plus facile de commettre des erreurs quand vous concevez des vidéos que des textes (ou plutôt, ces erreurs sont plus problématiques), puisque les vidéos sont plus difficiles à éditer. Deux éléments que nous discutons ici, des détails en apparence : les références à d’autres vidéos, et les références temporelles.

Exemple d’annonces temporelles dans une vidéo : « Hier » ou « la semaine dernière, nous avons vu … ». Oui mais si votre formation n’est plus organisée en semaines, après quelques temps, ou si vous décidez de bouger la vidéo d’un module à l’autre ? Et finalement, vu que vous avez annoncé la semaine dernière que dans une vidéo, vous êtes gêné.e pour déplacer les vidéos. Sur Coursera (MOOC Thing Again de Ram Neta), j’ai vu des collègues qui avaient réorganisé leur MOOC d’un itération à l’autre et qui se sont retrouvés gênés aux entournures face aux évolutions de leur cours. Ils ont dû expliquer dans une vidéo dédiée les changements qu’ils avaient fait d’une itération sur l’autre (et dire de ne pas faire attention à quelques incohérences qui semblaient en découler dans la vidéo).

Autre classique, quand vous dites « dans la vidéo précédente ». Là aussi, vous êtes bloqué.e si vous voulez faire bouger la séquence.  Imaginons que dans un module, vous avez un ordre de vidéo (1 2, 3, etc.), et que vous vouliez pour une raison ou pour une autre changer pour une séquence avec un nouvel ordre : 2, 3 puis 1.  Vous êtes un peu coincé.e par les mots que vous avez prononcés au moment de la captation de la vidéo. C’est un problème typique pour les vidéos d’introduction de modules: vous allez présenter les différents contenus d’un cours, mais en fin de compte, ça évolue d’une version sur l’autre : vous pouvez décider de supprimer ou d’ajouter des vidéos entre une V1 et une V2. C’est un vrai souci.  D’où l’intérêt d’avoir un texte pour introduire un module, texte que l’on peut éditer en quelques secondes.

Autre point, je trouve intéressant de donner à chaque vidéo pédagogique une existence propre, qui lui permet d’exister de manière décorrélée du reste de la formation. Ainsi, on pourra la mettre sur YouTube et tâcher d’obtenir des vues. C’est une façon incontournable de valoriser son travail. Or cette démarche impose d’être autant que possible autosuffisants.  Dès lors, il faut éviter de faire des références à d’autres vidéos ou d’autres contenus, pour que chaque vidéo puisse être prise comme un élément à part entière, indépendant d’une formation en particulier.

En guise de conclusion, même si la formation est stable, même si vous n’allez pas changer l’ordre de vos vidéos trop, il faut que vous ayez en tête qu’en cas de tentative de valorisation sur YouTube, le discours tenu doit être adapté en conséquence. Vous aurez beau proposer une séquence en apparence pertinente, certains éléments de ladite séquence vont susciter plus d’intérêt que d’autres chez les internautes. Dès lors, je conseille de ne pas penser son cours uniquement comme une grande conférence (ou série de conférences) découpée en petits morceaux qu’il faut suivre les uns à la suite des autres, mais comme une collection de « perles » (si tout se passe bien), qui ont toutes une valeur intrinsèque. Par conséquent, il est préférable de ne pas faire ‘trop’ de références entre vidéos.

Leave a Comment

Filed under Non classé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *