Des quiz analysés en temps réel pour dynamiser votre cours

Dans ce billet, j’aimerais parler évaluation digitale, et notamment des applications qui permettent de faire  de l’évaluation en synchrone, c’est à dire en temps direct. Les classiques : Beekast, Kahoot!, Socrative. Ce sont des applications qui peuvent être assez utilisées dans le monde de l’entreprise, et pas simplement à des fins d’apprentissage : il y a une forme de porosité de ces applications entre l’univers de l’enseignement  et de l’éducation, de la formation et le monde de l’entreprise, notamment pour animer des réunions. Comment les mobiliser ? Un peu plus de détails …

Ce que ces applications ont de pratique, c’est que l’on communique simplement un lien aux apprenants, un code, et le tour est joué. Pas besoin de créer de compte, si l’on veut échapper à cette étape. Les apprenants cliquent sur un lien et se retrouvent dans une « salle », à faire les exercices / activités prescrites que vous avez pensées pour eux. En tant qu’enseignant, l’on peut faire le suivi en temps réel des actions effectuées. On peut ainsi voir éventuellement des conceptions erronées apparaître dans un groupe d’apprenants grâce aux graphiques représentant les proportions des différentes réponses, et capitaliser dessus pour susciter du débat. Ces applications fournissent une gamme d’exercices et d’activités qui permettent simplement d’aller un peu plus loin que ce que font souvent des ENT classiques comme Moodle (même si leur offre reste riche). A titre personnel, j’ai pas mal utilisé Socrative et Beekast par le passé. C’est long à préparer, mais cela dynamise une classe de manière considérable. L’une des questions qui se pose le plus souvent et celle de la différence avec des outils de QCM classiquement utilisés dans les ENT.

En premier lieu, bien souvent, on a une forme d’anonymat sur ces applications (à moins de forcer vos apprenants à entrer leur nom). Sur Beekast, des noms d’animaux (Girafe, Castor, Bison) viennent remplacer les prénoms des apprenants. Quand les personnes ne se connectent  que via un code, ils ne sont pas obligés de donner leur identifiant, leur mail ou leur nom et prénom. On peut souvent imposer de s’identifier, mais cela peut poser des problèmes d’anonymat / RGPD. Du coup, l’on se retrouve avec des « kangourous anonymes », des « rhinocéros anonymes », etc. L’avantage de cette approche, c’est qu’il n’y a pas de problème de rupture d’anonymat, et l’on n’a pas à se poser la question du devenir des données personnelles. Sur le plan légal, il y a un certain nombre de contraintes à et égard. On ne peut pas stocker où l’on veut les données d’apprenants. Si l’on oblige des étudiants français à donner leurs mails, leurs données à des entreprises qui vont stocker le tout sur des serveurs situés aux Etats-Unis, on peut être en violation du RGPD. C’est aussi pour cela que dans le doute, lorsque j’utilise ces applications, je maintiens l’anonymat. Evidemment, cela signifie que l’on se prive de la possibilité de capitaliser sur les résultats de l’évaluation pour une notation.Ce peut être un des défauts associés à l’utilisation de ces applications. Après, si l’on est sur une application française, avec un stockage des données en France, on ne viole pas nécessairement le RGPD et l’on peut se passer de l’anoymat.

En termes de temporalité de l’usage des évaluations maintenant, qu’en est-il ? Ça peut être mobilisé seulement en début de séance. Imaginons que l’on veuille savoir avant d’aborder un point particulier comment se positionne la classe. On peut faire ce qu’on appelle une évaluation diagnostique, et tester des acquis en amont et éventuellement  faire des groupes de niveaux. Cela peut être en cours de séquence, ou en fin de séance, comme une forme de menace: « Attention, je vais faire un quiz pendant la séance sur exactement ce qu’on est en train de discuter et on va voir en temps réel si vous avez bien compris ce dont je vous parlais ». Cela peut maintenir l’attention des apprenants,  surtout s’il y a cette petite carotte qu’est la notation ou la compétition.

A titre personnel, j’ai trouvé que quand j’utilisais en classe une telle application avec les étudiants, ils étaient beaucoup plus motivés et attentifs quand ils savaient qu’ils allaient être testés dans la foulée. Moyen de pression plus efficace qu’un lointain examen. Cela a un coût pour l’enseignant en termes de préparation, pour chaque séance, d’avoir ces types d’exercices, mais les avantages en termes de maintien de la motivation sont au rendez-vousn surtout lorsqu’il y a de la gamification,  c’est à dire avec par exemple un tableau de bord  où on voit les meilleurs étudiants arriver en haut du tableau.  Ça peut être aussi une des applications qui va créer aussi de l’animation,  une émulation entre apprenants.  Évidemment, il faut trouver l’équilibre entre le caractère ludique de ce type d’outil et l’intérêt pédagogique. Il peut être  contre-productif de se retrouver systématiquement en bas du tableau. A voir comment vous gérez la motivation ou la démotivation de vos apprenants.  Mais en tout cas ce sont des outils d’évaluation en synchrone, Socrative, Kahoot!, ou Beekast, qui méritent d’être explorés.

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