Dans ce billet, j’aimerais parler des exercices autocorrectifs (comme les QCM), et de l’intérêt qu’il peut y avoir à capitaliser sur les réponses des apprenants selon une logique de pédagogie active.
Première application des résultats des QCM quand l’on ne s’intéresse pas qu’à la note-sanction : travailler sur des conceptions erronées, évidemment. Des tableaux de bord vous donnent parfois la répartition des réponses choisies pour une question donnée, et la visualisation correspondante est riche en enseignements si l’on s’intéresse aux difficultés d’un groupe donné. Elles permettent d’organiser des séances spécifiquement dans une optique de remédiation. Certains collègues, comme Jean-François Parmentier, connu en France dans le champ de la pédagogie active, ont planché sur le sujet selon une logique d’instruction par les pairs.
Prenez son projet Tsaap-Notes (il y a des articles de Franck Silvestre et Jean-François Parmentier sur la question), pensé selon une logique d’évaluation formative. Un classique, tendre un piège parmi les distracteurs (réponses fausses du quiz), piège qui révèle une conception erronée classique. On sait que les étudiants (enfin, une partie d’entre eux) tombent toujours dans le panneau, qu’on verra apparaître au moment de la visualisation cette option de manière surreprésentée. Imaginons qu’un tiers de la classe soit tombé dans le piège. On projette au tableau la répartition des réponses, et on capitalise pour expliquer le problème APRES que les étudiants aient eu à se poser la question.
Ce que font des collègues, notamment Jean-François Parmentier, c’est demander à l’apprenant, au moment de la soumission d’une réponse, de donner une explication correspondante, et de noter la confiance en la réponse qu’il va donner (exemple : quatre étoiles sur cinq possibles). Puis on compare entre eux les réponses des étudiants, et on leur demande de discuter entre eux s’il y a des divergences. Ce qui se fait par exemple à l’université Toulouse, même en amphi. A titre personnel, j’adore. Après discussion entre étudiants, il peut y avoir resoumission de l’exercice. Tout ceci serait excessivement dur à faire sans le numérique.
Autre application : la réingénierie des exercices, d’une année sur l’autre. Au-delà d’une analyse qualitative des réponses, on peut s’intéresser à des métriques comme le taux de bonnes réponses ou de mauvaises réponses sur un QCM donné, éventuellement même le temps de réponse moyen, autant de données que fournit un Moodle. A bon entendeur, salut.