Hybridation : comment utiliser le temps d’enseignement dégagé ?

Imaginons que vous ayez en tête un projet dit d’hybridation. Vous l’avez bien cadré, vous savez à peu près quelle est la part d’asynchrone et celle de synchrone, le ratio présentiel/distanciel, etc.  Lorsque l’on s’intéresse plus en détail aux questions de scénarisation, quelles sont les questions qui se posent? Quelle est la nature du projet d’hybridation?  Est ce qu’on veut remplacer des cours magistraux  par des vidéos pédagogiques? Est ce qu’on veut plutôt axer le projet sur des plateformes  d’exercices autocorrectifs, comme des séquences de QCM ? Et que faire du temps dégagé ? Quand on a dit qu’on va « hybrider », on a en fait rien dit tellement les situations sont diverses.

 

Certains établissements se concentrent uniquement sur des plateformes d’exercices et laissent tomber tout ce qui est vidéo, trop coûteuses à produire. L’hybridation peut aussi être pensée pour favoriser la pédagogie par projet. Dans mes propres projets d’hybridation, j’ai complètement changé la répartition de la charge horaire de mes étudiants en data science. Les cours magistraux sont surtout suivis en ligne sur des vidéos qui n’ont pas été conçues par mes soins. Je m’en assure, et le face à face pour du projet.

Tout le temps que je dégage en termes de cours magistral, je le réemploie pour proposer des travaux dirigés en présentiel; je passe plus de temps  à mettre au défi avec mes étudiants face à face pour notamment répondre à leurs questions, tout simplement. Si l’on utilise des ressources en ligne pour diminuer la part de cours magistral en face à face, cela permet de faire des économies de temps considérables, sur lesquelles il faut capitaliser, naturellement.

Le temps dégagé peut aussi être réemployer dans la rédaction itérative. Au lieu de noter la première version du travail de l’étudiant, je faisais des allers retours, car j’avais peu d’étudiants.  Ils devaient prendre en compte mes retours et me renvoyer quelque chose.  Voilà une autre façon de réinvestir du temps. Le niveau d’exigence des attendus augmente ainsi d’autant. On peut également décider d’utiliser le présentiel pour des cours magistraux plus pointus, et laisser les cours assez faciles à comprendre à Internet. Cela revient à réserver au présentiel les cours magistraux qui vont poser problème aux étudiants, et organiser des sessions de questions réponses.

Ne vous inquiétez pas en tout cas, aucun risque de « remplacement » des enseignants par la machine, en tout cas dans les institutions sérieuses. Certes, si vous commencez à dire « on va remplacer via des plateformes les cours magistraux faits habituellement par des humains », ça va déplaire.  Dans le milieu académique, il y a eu beaucoup d’exemples qui ont été documentés sur la question (cf. la San Jose State University). Mais dans des champs comme la Data science où, de toute façon, on manque beaucoup d’enseignants de toute façon car ils vont dans l’industrie, ça peut être des stratégies très intéressantes pour pouvoir maintenir des cursus de qualité tout en ayant une équipe pédagogique assez réduite.

Bref, à vous de voir dans quelle direction vous voulez emmener votre projet d’hybridation, ces quelques éléments pourraient vous être utiles pour commencer, mais la première question à se poser à mon sens, après avoir déterminé la nature du projet, c’est « que faire du temps d’enseignement que l’on aura économisé ? »

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