ProjectR – coup de projecteur sur les projets étudiants

La “pédagogie par projet” est l’une des approches que je préfère en enseignement.

Elle peut se décliner sous différentes formes mais l’idée est de laisser les étudiants libres de développer leur sujet. Ils sont beaucoup plus impliqués dans ce qu’ils font puisqu’ils le construisent eux-même. Ils arrivent à construire des bases théoriques solides sans cours magistral ni séance de travaux dirigés car ils vont à la recherche de l’information dans les bibliothèques, sur internet ou auprès de spécialistes.

Nombre de compétences transverses sont explorées grâce à ce type de pédagogie : travail de groupe, solidarité, créativité, persévérance, etc. Finalement il y a la réalisation du projet qui, lorsqu’elle est bien menée, apporte un sentiment de fierté et renforce l’assurance en soit.

La pédagogie par projet peut se mettre en place sous diverses formes, il n’est pas besoin de créer un nouveau module. Une séance de travaux pratiques peut devenir un projet, ou la réalisation d’un exercice durant une séance de TD. Les projets sur le long terme sont très intéressants également, dans certains cas ils se font sur un semestre, dans d’autre quelques jours lui sont dédiés.

Enseignant en IUT, j’ai très rapidement été confrontée à l’enseignement par projet dans le cadre des « projets tutorés ». Seulement, je ne savais pas ce qui était attendu de moi et il m’a fallu un peu de temps avant de réussir à diriger les étudiants.

Lors des soutenances orales auxquelles j’ai assistée, j’ai souvent été impressionnée par la qualité du travail. Mais une fois le semestre fini, le projet allait reposer tranquillement dans le secrétariat sans grande visibilité.

Pour répondre à ces deux problèmes (manque de formation des enseignants et valorisation du travail des étudiants), j’ai créé le site www.projectR.fr

Il s’agit d’une plateforme qui mettra en avant les projets étudiants. Chaque page est composée d’une partie « téléchargeable » (un article, une vidéo, une maquette…) mais également de quelques mots des étudiants où ils expliquent comment ils ont mené leur projet et quelques mots de l’encadrant-e ou il/elle explique les moyens mis en place pour diriger le groupe

Ce site est actuellement un version « beta », ainsi toutes les remarques constructives sont les bienvenues. J’espère qu’un projet étudiant verra le jour pour l’améliorer. Tous les projets sont les bienvenus dès lors que la qualité est au rendez-vous, peu importe la discipline ou l’université d’origine.

J’attends avec impatience de vous lire et de voir les projets que vos étudiants ont pu réaliser.

De l’usage des téléphones portables en cours

J’ai donné une interview à Radio Village Innovation dans l’émission « Apprendre et Savoir au 21ème siècle » animée par Jean-Louis Vinet

Si vous avez 10 minutes devant vous, vous pouvez l’écouter en cliquant ci-dessous :

http://radiovillageinnovation.com/broadcast/26625-A-quoi-sert-le-prof-si-Google-dit-tout-

En prime, voici le lien vers l’article du Monde dont je parle concernant l’usage des téléphones portables en cours :

« Utiliser son téléphone en cours ne nuit pas toujours aux résultats »

Ainsi que le lien vers l’étude qui montre que ce n’est pas tant l’utilisation du téléphone que l’usage qu’en font les étudiants qui est déterminant pour la réussite scolaire :

J. H. Huznekoff, Education Communication, 2015

6 objectifs pédagogiques atteints grâce au travail en petit groupe

Beaucoup d’enseignants (du moniteur au Professeur en passant par les PRAG) m’ont dit que le type d’enseignement qu’ils préféraient était les séances de travaux pratiques (TP) car la proximité avec les étudiants y est accrue. Il me semble dommage d’attendre les séances de TP pour mettre en place cette proximité. En effet, il est tout à fait possible d’organiser les séances de TD de la même manière. Je n’ai rien inventé en l’espèce et le travail en petit groupe est largement documenté. Cela dit encore trop peu d’enseignants ont l’idée de le mettre en place. De plus, il faut avoir une idée claire des objectifs que l’on souhaite atteindre pour que le travail en groupe soit efficace. Voici quelques objectifs possibles et des moyens de les atteindre grâce au travail en petit groupe :

1.  Comprendre le RAISONNEMENT des étudiants

Dû à la grande diversité des profils d’apprenants, il est nécessaire pour l’enseignant de pouvoir comprendre comment les étudiants raisonnent de manière à les guider en suivant leur cheminement ou à corriger leur mauvaise interprétation du cours. Le travail en petit groupe en TD est idéal pour cela. Il se détache souvent assez clairement des constructions logiques différentes en fonction du groupe. De plus, l’enseignant à l’occasion d’interroger tous les étudiants : le plus timide, le plus détaché comme le plus impliqué.

2.  Favoriser l’ENSEIGNEMENT PAR LES PAIRS

Depuis les travaux d’Eric Mazur, il est connu que les étudiants ont souvent plus de facilité à comprendre lorsque les points difficiles sont expliqués par l’un des leurs : même vocabulaire, mêmes obstacles conceptuels, etc. Demander aux étudiants de résoudre les exercices de TD par groupe de 3 ou 4 (pas moins ni plus !) est idéal pour mettre cette idée en œuvre.

3.  Développer l’ESPRIT CRITIQUE

Les étudiants en sciences expérimentales ont tendance à toujours avoir recours à l’enseignant pour savoir « si c’est juste ». Ne pas répondre à ce genre de question en renvoyant l’étudiant vers ses camarades permet d’engendrer des débats sur la compréhension du cours ou du processus de résolution. Le rôle de l’enseignant est alors de montrer en quoi les arguments des uns ou des autres sont pertinents pour l’évaluation de la question de l’étudiant

4.  Acquérir des METHODES DE TRAVAIL

L’une des critiques les plus fréquentes du travail en petit groupe est que les étudiants abordent moins d’exercices que lors d’une séance de TD classique. Pour parer à cet inconvénient je demande toujours à mes étudiants de préparer leur TD avant d’entrer dans la salle ceux qui ne le font pas étant pénalisés. En faisant cela je me suis rapidement aperçue que rares sont les étudiants qui savent ce que signifie « préparer ». La plupart pensent qu’il faut avoir résolu les exercices… Je leur demande donc désormais

  1. de repérer les points du cours auxquels se réfère l’exercice
  2. de rédiger les questions qu’ils se posent en abordant l’exercice
  3. d’exprimer ce qui les bloque

A leur arrivée en TD, les premières personnes à qui ils posent ces questions sont les membres de leur groupe. Ils apprennent ainsi à formaliser leur difficulter, poser des questions et à travailler en groupe.

Un autre point est que je ne réponds pas à toutes les questions que les étudiants de me posent. Je leur demande dans l’ordre : de chercher dans leur cours, de demander à leurs camarades du groupe voire de groupes voisins et également de chercher sur internet via leur téléphone portable. Dans la plupart des cas, je n’ai pas besoin de répondre moi-même aux questions.

5.  Renforcer la CONFIANCE EN SOI

Le fait de refuser de répondre aux questions tout en incitant au débat permet de développer l’assurance en soit dont nos étudiants manquent cruellement. Au terme de l’exercice, ils doivent être capable, grâce à une série d’arguments, de dire si leur résultat est juste ou faux.

Je ne corrige jamais les exercices au tableau. Je demande à l’un des petits groupes de faire le corrigé qui est ensuite distribué aux autres étudiants  après que je l’ai vérifié.

Depuis que j’applique cette méthode, les résultats que les étudiants obtiennent en examen sont souvent accompagnés de critiques (« ce résultat est faux de toutes évidence car il ne correspond pas au graph mais je manque de temps pour chercher mon erreur »).

6.  Susciter la MOTIVATION

Lorsque les étudiants sont acteurs de leur apprentissage, qu’ils réussissent par eux même la motivation devient évidente… même si le chemin est souvent éprouvant ! Lorsqu’un étudiant à suer sur un problème mais à finit par y arriver seul il faut lui faire remarquer le chemin parcouru pour qu’il n’ait plus peur de l’emprunter.

Pour augmenter cet effet, j’aime introduire un peu de jeu dans la séance de TD.  Par exemple, mes énoncés de TD débutent toujours par une série de questions de cours dont les réponses sont explicitement données dans le poly. Il est possible de traiter ces questions par le jeu : chaque groupe devient une équipe qui doit se choisir un animal comme mascotte. L’équipe qui faite le cri de l’animal en premier gagne le droit de répondre. L’équipe gagnante est celle qui a le plus de bonnes réponses. Cette formule permet d’avoir l’attention et l’implication de 100% des élèves présents dans la classe et marche à tous les coups !

 

 


Parmi les critiques qui apparaissent souvent est que le travail en petit groupe est bruyant.  Dans un TD classique, les étudiants sont censés être silencieux alors que l’enseignant explique. Dans les faits, une bonne partie de la séance est passée à demander le calme… Le travail en petit groupe permet de remplacer ce bruit de fond tous azimuts par des discussions sur le sujet du TD, le bruit n’est alors plus un problème.

La note n’est pas une carotte

L’autre jour je discutais avec un collègue de l’évaluation par QCM.

Je n’ai jamais assisté à ses cours mais l’intérêt qu’il témoigne pour ses étudiants ainsi que la réflexion qu’il a sur son enseignement me font penser qu’il ne doit pas être mauvais prof. Il enseigne notamment à des premières années de filières générales, c’est-à-dire à des grands groupes dont seule une faible part passera en seconde année.

Mon collègue m’explique qu’il se félicite de l’arrivée des boitiers de votes électroniques qui lui permettront de généraliser le QCM en début de cours. Le but de ces QCM est de s’assurer que les étudiants ont bien appris le cours précédent. Il m’explique que le QCM lui sert de carotte pour faire venir les étudiants, que s’il n’y avait pas la note beaucoup ne prendraient même pas la peine de venir et que de toutes manières à la fin du QCM un grand nombre d’étudiants quitte la salle.

Il est loin d’être le seul à vouloir résoudre le problème de motivation et de maturité des étudiants de L1 par cette méthode. Cela dit, cette approche me pose plusieurs problèmes.

Tout d’abord le fait de se servir de la note comme d’une motivation me semble être une erreur fondamentale de l’enseignement en France non seulement à l’Université mais aussi dans le primaire et le secondaire. A mon sens il est très utile de donner des notes aux étudiants pour qu’ils puissent savoir où ils en sont, pour qu’ils puissent également se situer dans leur groupe (la classe, l’amphi voire les autres universités). Mais la note ne doit jamais être une source de motivation. Nous, enseignants, nous plaignons souvent que nos étudiants ne s’intéressent pas à la discipline que nous leur enseignons qu’ils n’essayent que de trouver les trucs et astuces qu’ils leur permettront de résoudre un exercice. Mais si la seule source de motivation que nous proposons à nos étudiants est la note, pourquoi est-ce que les étudiants essaieraient de faire autrement ?

La deuxième raison pour laquelle cette technique me gêne est la raison même pour laquelle elle a été mise en place. Mon collègue m’explique que son but est d’aller chercher les étudiants les plus faibles pour les accompagner vers la réussite. Or dans sa démarche il confond niveau, motivation et attitude. En sanctionnant le début du cours par une note, le groupe d’étudiants sur lequel il souhaite travailler aura peur de rater, sera soumis à la pression de ne pas comprendre le cours qui suivra, certains d’entre eux viendront négocier des points, etc. Finalement, au lieu de porter ces étudiants vers la réussite ils seront d’avantage confrontés à leur échec.

Je dois avouer que voir les boitiers électroniques détourner de leur but initial (favoriser l’interactivité et le débat) me gêne également. Surtout car ils seront sans doute vécus comme une punition de la part des étudiants. Ces boitiers deviendront dès lors un rempart de plus entre l’enseignant et l’étudiant.

A la fin de la conversation, j’ai suggéré à mon collègue de faire les QCM mais de ne pas les noter ou au moins de ne pas compter la note. Ainsi, les élèves qui n’ont pas la bonne attitude ne se donneront pas la peine de venir perturber son cours, les élèves moyens et motivés pourront tester leur niveau en étant accompagnés par leur enseignant. Une autre idée pourrait être de donner le QCM en début de séance et de leur donner une seconde chance à la fin de la séance ou en début de TD. Le deuxième QCM uniquement serait noté et la note prise en compte.

Qu’en pensez-vous ?

Que leur dire ?

Vendredi j’ai quitté certains de mes étudiants en leur souhaitant de s’amuser durant leur stage de 10 semaines qui devait débuter lundi. Je leur avais demandé de m’envoyer un mail pour clôturer leurs projets tutorés.

Et puis… vendredi soir.

Le 8 janvier 2015, au lendemain de la tuerie de Charlie, le Président de la République avait demandé qu’une minute de silence soit observée. J’étais en surveillance d’examen ce jour-là, cela devait finir à 12h30 mais étant donné les circonstances je l’avais écourté. Alors que je pressais les derniers étudiants de sortir, un dernier est resté et m’a dit « Mais je n’ai pas envie de la faire cette minute de silence ». Je n’ai rien trouvé d’autre à lui répondre que « bah ne m’empêche pas de la faire alors, dépêche-toi! ». L’émotion passée, j’aurais voulu dire tant de chose à ce jeune homme, l’écouter aussi. Mais c’était le jour de l’examen et je ne l’ai pas revu. Comment aborder le sujet cette fois-ci ?
Dimanche 15 Novembre, un étudiant m’a envoyé ce fameux mail. Il a commencé par me dire qu’il était choqué de ce qu’il venait de se passer et il prenait de mes nouvelles. Je lui ai répondu et j’ai écrit aux deux étudiantes dont je suis tutrice de stage pour leur demander si elles allaient bien. L’une d’entre elles m’a dit que oui, mais l’autre m’a dit éprouver une profonde tristesse. Que répondre à cela ? Je ne sais pas s’il y a une bonne réponse, mais je lui ai dit que cela était normal d’autant plus que son environnement de travail changeait du tout au tout. Je lui ai dit que dans ces moments la famille et les amis étaient très importants et qu’il fallait passer du temps avec eux… Je continuerai de la suivre pour être sûr qu’elle passe ce coup dur
Mon premier cours – avec d’autres étudiants – a eu lieu mardi matin. Avant de débuter mon cours, je leur ai demandé s’ils allaient bien. Ils se sont regardés, m’ont répondu « oui » et m’ont remercié de leur avoir posé la question. J’ai demandé si quelqu’un voulait dire quelque chose. Personne n’a pris la parole ou juste pour dire que de toutes manières, nous sommes tous d’accord sur le sujet.

La différence entre ces 3 situations ? Dans le premier cas, l’étudiant aurait pu quitter la salle sans faire la minute de silence et je n’en aurais rien su mais il a tenu à le manifester. Il a voulu me dire quelque chose et je n’ai pas pris le temps d’écouter. Dans le deuxième cas, j’étais seule à seule avec des étudiants que je connaissais bien. De plus, l’écran d’ordinateur aide parfois à délier les mots. Ces étudiants m’auraient ils parler de la sorte en classe entière ? Dans le dernier cas, même si les étudiants ont entendu mon message, je n’ai pas réussi à les faire parler. Je suis pourtant sûr que certains d’entre eux ont des choses à dire.
Le problème du cours magistral est que l’on s’adresse à un grand voire très grand groupe et cela ne se prête pas à la prise de parole. J’ai résolu ce problème en TD puisque je ne les organise plus que par petits groupes de 4. J’aurai l’occasion d’en reparler : je ne corrige plus les exercices au tableau, je me ballade de groupe en groupe à l’écoute des raisonnements, des débats, des questions… L’un des effets inattendus de cette technique est que je me suis beaucoup rapprochée de mes étudiants. J’ai ainsi pu aborder certains sujets avec eux qui n’avaient aucune raison d’être abordés dans un TD de physique (le racisme, les clichés sur les origines sociales et culturelles, etc).

Les émotions et le bien être jouent un rôle fondamental dans l’apprentissage et, en tant qu’enseignants nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer les traumatismes que vivent nos étudiants. Voilà pourquoi, peu importe la discipline, nous devrions débuter nos cours en parlant du massacre qui a eu lieu vendredi 13 novembre en grande partie contre la jeunesse de France.

Ont-ils aimé votre cours ?

En fin d’année ou de semestre, la plupart des étudiants de France se voient proposer un questionnaire sur la formation qu’ils viennent de suivre. Ces questionnaires sont très importants pour ceux qui dirigent les formations mais ne sont pas toujours très utiles aux enseignants. Je me souviens avoir vu le résultat d’une question qui était de savoir si mon cours était facile ou non. Apparemment la plupart des répondants (une très faible partie des étudiants) l’avaient trouvé facile. Cela dit, je n’ai jamais su si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Je ne savais pas non plus en quoi mon cours avait été facile. Surtout, je n’avais aucun retours sur le ressenti des élèves par rapport aux aménagements que j’avais mis en place.

Pour que ces questionnaires soient réellement utile, il faudrait que d’avantage d’élèves répondent et surtout qu’ils puissent répondre à des questions ouvertes. Le must serait d’organiser des entretiens individualisés…. Ce serait bien, mais très couteux en temps, en organisation, en personnels et donc en argent.

Pour remédier à cela, j’ai pris pour habitude de demander à mes étudiants s’ils avaient apprécié la séance juste avant voire pendant qu’ils rangent leurs affaires. Je pose la question un peu à la volée et si personne ne répond j’insiste. La plupart d’entre eux finissent par répondre et je peux enchainer sur une question un peu plus précise : « est-ce que l’exemple que j’ai choisi a été utile ? », « Vous préférez un fond clair ou un fond foncé pour les diapos ? » etc. Tous les étudiants me répondent par oui ou par non et je peux très vite évaluer la tendance. Certains d’entre eux argumentent leur réponses suscitant parfois un petite débat voir une discussion un peu plus longue.

Ainsi, je repars de la séance en sachant exactement ce qui a fonctionné et ce qui est à améliorer voire à abandonner. C’est un feedback constructif et immédiat qui me permet d’avancer. Mais ce n’est pas le seul avantage : pour me répondre, les étudiants ont pris le temps de refaire rapidement la séance, ils débutent donc un apprentissage personnel et actif. Au-delà de cela, ils sentent qu’ils sont impliqués dans la construction du cours et ne sont plus considérés comme de simples usagés de l’apprentissage.

Et vous, que faites vous pour savoir si vos étudiants ont appréciés vos cours ?

A quoi sert le prof si Google leur dit tout?

La semaine dernière un article est paru sur Educpros et « the conversation » intitulé « A quoi sert l’école si Google nous dit tout?« . Ce très bel article explique comment les étudiants arrivent à créer une nouvelle pensée à partir des recherches qu’ils font sur internet. C’est cette question – ou plus exactement à quoi sert le prof si Google leur dit tout – qui a été à la base dans ma recherche de nouvelles stratégies pédagogiques.

J’enseignais depuis 2 ans à l’IUT de Saint Denis, une discipline que je trouve particulièrement élégante et dont les applications sont partout. J’avais envie de faire partager à mes étudiants mon engouement pour la physique. Oui mais voilà : les étudiants n’en avait clairement pas grand-chose à faire de ce que je leur racontais. Les plus motivés ne s’y intéressaient que par rapport à la note qu’ils allaient pouvoir obtenir à l’examen. J’ai vécu cette déception comme un échec personnel, une mission que je n’avais pas réussie à remplir. De plus, il fallait bien l’admettre, ce cours de première année je l’avais préparé à partir de ressources trouvées sur internet et dont j’avais fait la synthèse. Mes étudiants ayant tous un accès internet, ils pouvaient très bien en faire autant.

Pourtant ils ne le font pas…du moins pas spontanément ! C’est donc sans doute là qu’il faut chercher la place du prof. Comme je l’ai souvent lu ou entendu, dans la société de l’information qui est la nôtre, l’enseignant doit d’avantage être un guide. Cette idée, bien que très juste, ne m’a pas beaucoup aidé devant mes étudiants. J’ai commencé mes études alors qu’internet n’en était qu’à ses premiers balbutiements. Je ne savais pas être prof autrement que de manière très traditionnelle. J’ai réalisé que si la littérature était riche sur la théorie de l’enseignement, il n’y avait finalement que peu de conseils pratiques.

Grâce à des lectures, des discussions mais aussi des rencontres j’ai mis au point ou adapter un certain nombre d’outils qui m’ont permis d’adopter une position complètement différente au sein de mes classes. Comme la plupart des enseignants chercheurs, je n’ai ni le temps ni le budget pour créer des outils numériques ou technologique. Il fallait que ces outils soient très simples à mettre en place et ne nécessite qu’un investissement réduit (en temps et en argent). Ce sont ces outils que je veux mettre à votre disposition à travers ce blog.

Évidemment, nous sommes tous différents et chaque discipline a ses spécificités. Si bien que ces outils pédagogiques doivent sans cesse être transformés pour s’adapter à chaque situation. J’essayerai, dans la mesure du possible de décrire l’outil, l’environnement dans lequel je l’ai utilisé et les résultats qu’il a produit. Mais l’optimisation ne sera possible qu’à travers l’échange, ce blog se veut donc interactif et j’attends avec impatience de lire vos réactions…

A très bientôt !