Ont-ils aimé votre cours ?

En fin d’année ou de semestre, la plupart des étudiants de France se voient proposer un questionnaire sur la formation qu’ils viennent de suivre. Ces questionnaires sont très importants pour ceux qui dirigent les formations mais ne sont pas toujours très utiles aux enseignants. Je me souviens avoir vu le résultat d’une question qui était de savoir si mon cours était facile ou non. Apparemment la plupart des répondants (une très faible partie des étudiants) l’avaient trouvé facile. Cela dit, je n’ai jamais su si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Je ne savais pas non plus en quoi mon cours avait été facile. Surtout, je n’avais aucun retours sur le ressenti des élèves par rapport aux aménagements que j’avais mis en place.

Pour que ces questionnaires soient réellement utile, il faudrait que d’avantage d’élèves répondent et surtout qu’ils puissent répondre à des questions ouvertes. Le must serait d’organiser des entretiens individualisés…. Ce serait bien, mais très couteux en temps, en organisation, en personnels et donc en argent.

Pour remédier à cela, j’ai pris pour habitude de demander à mes étudiants s’ils avaient apprécié la séance juste avant voire pendant qu’ils rangent leurs affaires. Je pose la question un peu à la volée et si personne ne répond j’insiste. La plupart d’entre eux finissent par répondre et je peux enchainer sur une question un peu plus précise : « est-ce que l’exemple que j’ai choisi a été utile ? », « Vous préférez un fond clair ou un fond foncé pour les diapos ? » etc. Tous les étudiants me répondent par oui ou par non et je peux très vite évaluer la tendance. Certains d’entre eux argumentent leur réponses suscitant parfois un petite débat voir une discussion un peu plus longue.

Ainsi, je repars de la séance en sachant exactement ce qui a fonctionné et ce qui est à améliorer voire à abandonner. C’est un feedback constructif et immédiat qui me permet d’avancer. Mais ce n’est pas le seul avantage : pour me répondre, les étudiants ont pris le temps de refaire rapidement la séance, ils débutent donc un apprentissage personnel et actif. Au-delà de cela, ils sentent qu’ils sont impliqués dans la construction du cours et ne sont plus considérés comme de simples usagés de l’apprentissage.

Et vous, que faites vous pour savoir si vos étudiants ont appréciés vos cours ?

A quoi sert le prof si Google leur dit tout?

La semaine dernière un article est paru sur Educpros et « the conversation » intitulé « A quoi sert l’école si Google nous dit tout?« . Ce très bel article explique comment les étudiants arrivent à créer une nouvelle pensée à partir des recherches qu’ils font sur internet. C’est cette question – ou plus exactement à quoi sert le prof si Google leur dit tout – qui a été à la base dans ma recherche de nouvelles stratégies pédagogiques.

J’enseignais depuis 2 ans à l’IUT de Saint Denis, une discipline que je trouve particulièrement élégante et dont les applications sont partout. J’avais envie de faire partager à mes étudiants mon engouement pour la physique. Oui mais voilà : les étudiants n’en avait clairement pas grand-chose à faire de ce que je leur racontais. Les plus motivés ne s’y intéressaient que par rapport à la note qu’ils allaient pouvoir obtenir à l’examen. J’ai vécu cette déception comme un échec personnel, une mission que je n’avais pas réussie à remplir. De plus, il fallait bien l’admettre, ce cours de première année je l’avais préparé à partir de ressources trouvées sur internet et dont j’avais fait la synthèse. Mes étudiants ayant tous un accès internet, ils pouvaient très bien en faire autant.

Pourtant ils ne le font pas…du moins pas spontanément ! C’est donc sans doute là qu’il faut chercher la place du prof. Comme je l’ai souvent lu ou entendu, dans la société de l’information qui est la nôtre, l’enseignant doit d’avantage être un guide. Cette idée, bien que très juste, ne m’a pas beaucoup aidé devant mes étudiants. J’ai commencé mes études alors qu’internet n’en était qu’à ses premiers balbutiements. Je ne savais pas être prof autrement que de manière très traditionnelle. J’ai réalisé que si la littérature était riche sur la théorie de l’enseignement, il n’y avait finalement que peu de conseils pratiques.

Grâce à des lectures, des discussions mais aussi des rencontres j’ai mis au point ou adapter un certain nombre d’outils qui m’ont permis d’adopter une position complètement différente au sein de mes classes. Comme la plupart des enseignants chercheurs, je n’ai ni le temps ni le budget pour créer des outils numériques ou technologique. Il fallait que ces outils soient très simples à mettre en place et ne nécessite qu’un investissement réduit (en temps et en argent). Ce sont ces outils que je veux mettre à votre disposition à travers ce blog.

Évidemment, nous sommes tous différents et chaque discipline a ses spécificités. Si bien que ces outils pédagogiques doivent sans cesse être transformés pour s’adapter à chaque situation. J’essayerai, dans la mesure du possible de décrire l’outil, l’environnement dans lequel je l’ai utilisé et les résultats qu’il a produit. Mais l’optimisation ne sera possible qu’à travers l’échange, ce blog se veut donc interactif et j’attends avec impatience de lire vos réactions…

A très bientôt !