En matière de transformation digitale, il est de bon ton de parler de Customer Centricity. La Customer Centricity, c’est le concept selon lequel le client doit être au centre des préoccupations d’une entreprise…
Or, ce concept est souvent mal compris en pratique. Ceux qui cherchent à mieux servir leurs clients pensent trop souvent qu’il s’agit d’arriver à placer ceux-ci au centre de leurs processus. Comme s’il convenait d’attirer le client au coeur d’une toile, de le piéger, afin de mieux le servir… C’est au contraire une dynamique complètement inverse qu’il faut essayer de mettre en oeuvre : dans un monde où le client est toujours plus autonome, il s’agit bien d’arriver à construire un service qui lui convient, et donc d’aller à sa rencontre. Là où il se trouve. Ce n’est pas au client à se déplacer ; c’est à l’activité de s’adapter, et de fournir un service là où le client se trouve : chez lui, en mobilité, à son travail…
La révolution digitale est une révolution copernicienne : l’entreprise n’est plus le coeur de l’activité économique, puisque c’est bien l’utilisateur qui est le nouveau coeur des préoccupations. Les entreprises doivent s’adapter dans un monde où les utilisateurs se prennent en main, sont parties prenantes de l’activité économique, et sont bien souvent l’alpha et l’oméga des nouveaux modes d’organisation.
Comment est-ce que ce principe s’appliquerait à l’enseignement supérieur ? Même si un étudiant n’est pas un client, la logique est la même : à l’heure de Wikipedia, la Khan Academy, ou Coursera, la connaissance et les cours peuvent être lus, vus ou écoutés depuis son domicile, en quelques minutes dans le métro, ou même en pause au travail.
Mais si les contenus peuvent être accédés n’importe quand, de n’importe où, et sur n’importe quel appareil, il n’en est pourtant pas de même avec la mise en pratique ou l’expérience. Mettre en oeuvre demande du temps, et un accompagnement individuel qui, la plupart du temps, ne peut pas être digitalisé.
La clé d’une formation « centrée sur l’étudiant » est donc d’apporter des contenus mis à disposition à l’endroit, au moment, et sur le format qui convient à celui qui cherche à apprendre. Et qui combine aussi un aspect de mise en pratique en présentiel qui est aussi proche que possible de la finalité de celui qui cherche à se former. L’objectif d’une formation « centrée sur l’étudiant » n’est pas de chercher à retrouver de la pertinence pour la salle de cours ou même l’enseignant dispensateur d’un savoir. Il ne faut pas chercher à sauver les anciens modèles, il faut au contraire s’en affranchir, afin de trouver ceux qui correspondent à la réalité d’aujourd’hui.
Une école dont l’étudiant est le centre ? Non ! Si l’étudiant doit être le centre de quelque chose, c’est d’un apprentissage sur mesure, et qui lui convient. L’école, ses murs, son organisation et ses processus étaient un moyen de mettre à disposition un savoir, avant que les nouvelles technologies ne fassent sauter les contraintes d’espace et de temps. Il faut dorénavant trouver la voie d’une formation qui va à la rencontre de celui qu’elle doit servir. Et pas le contraire…
Comment faire ? Des pistes au prochain post…
Excellent teasing. On attend les prochains post pour découvrir les pistes d’une transformation centrée sur l’étudiant.
Pingback: Transformation digitale : accompagner les usages en les intégrant progressivement aux systèmes d’information | Transformer l'école dans un monde digital