La question n’est donc pas de savoir ce que l’école peut apporter à l’étudiant, mais ce qu’un jeune adulte – avec le bac, ou à la sortie d’une classe préparatoire – recherche.
Avant de se poser la question du « comment ? » – et c’est à ce niveau que la question du digital doit se poser, – ou même la question du « quoi ? » – ce qui sera l’objet de l’interaction entre l’école et l’étudiant, – il convient de se poser la question du « pourquoi ? » Et dans cette perspective, un étudiant est avant tout un jeune adulte qui cherche à faire ses premiers pas après le bac ou la classe préparatoire…
A l’ESSEC, nous avons la chance d’avoir des étudiants excellents, très intelligents, travailleurs, et sachant apprendre très rapidement n’importe quel type de sujet.
A ce stade de leur vie, ces étudiants ne sont pas là pour des cours, qui ne sont qu’un moyen d’atteindre un but. Les cours, c’est éventuellement le comment, mais certainement pas le pourquoi. Ils ne sont pas là non plus pour obtenir un diplôme, précieux sésame qui leur permettra sans doute d’avoir rapidement un emploi.
S’ils ont décidé de faire une Grande Ecole, c’est parce qu’il s’agit là pour eux de la meilleure garantie pour se lancer dans la vie… Fondamentalement, les étudiants comme ceux que nous voyons à l’ESSEC cherchent une rampe de lancement. Ils ne savent pas nécessairement où ils veulent aller, mais ils savent qu’ils veulent aller aussi loin que possible…
Ils cherchent à obtenir les clés d’un monde qu’ils ne connaissent que par ouï-dire. Qu’il s’agisse du secteur privé, public ou académique. Et si une formation d’excellence est toujours généraliste, devant la complexité des choix sectoriels ou professionnels qui s’offrent à eux, ils ont besoin d’avoir une connaissance plus précise des opportunités qui pourraient s’ouvrir à eux : il doivent donc commencer à rentrer dans le concret de ce qui pourra peut-être un jour être leur spécialité.
Ils cherchent donc à acquérir rapidement de l’expérience. Car s’ils sont très intelligents et travailleurs, ils n’ont pour autant aucune connaissance pratique du vocabulaire, des enjeux et des pratiques du monde qui sera leur réalité pour les prochaines années de leur vie. Pour ne prendre qu’un seul exemple, mais sans doute le plus important, ils doivent en particulier découvrir l’importance de l’humain « en dehors des murs »…
Dans une Grande Ecole comme l’ESSEC, les étudiants cherchent surtout à faire des rencontres, construire un réseau, rencontrer des role models ou ceux qui pourront les accompagner et les aider à se projeter dans l’avenir. Une école, c’est évidemment des pairs avec qui échanger, des professeurs, experts ou anciens qui peuvent donner des clés, montrer la voie, et accompagner les premiers pas. C’est en fin de compte tout un écosystème d’entreprises et d’écoles partenaires. Une école moderne de rang international, c’est un réseau de réseaux.
Ils cherchent enfin à trouver leur place, et donc à se distinguer. Car ils savent que dans le monde toujours plus compétitif et bruyant dans lequel nous vivons tous, se faire repérer ou se faire entendre est devenu un facteur sine qua non de succès professionnel. Ils ne sont pas simplement à la recherche « d’une carrière », ils sont à la recherche « de la meilleure carrière pour eux ».
A l’heure ou le digital chamboule le monde, où chacun peut accéder à la connaissance en quelques coups de pouce, et où la planète entière devient un immense « réseau social », l’Ecole ne doit donc pas chercher à faire ce qu’elle a toujours fait, mais à se repenser complètement pour apporter à ces jeunes adultes qui cherchent des clés, une expérience, et leur place les moyens de se lancer dans la vie.
Pingback: L’école-plateforme : le coeur de l’écosystème économique | Transformer l'école dans un monde digital