L’évaluation, un enjeu pour la modernisation de nos démocraties ?

Alors que de nombreuses interrogations émergent quant aux méthodes qui nous permettraient de re-dynamiser notre démocratie, je souhaite ici écrire, dans cette perspective,  quelques lignes sur le rôle de l’évaluation des politiques publiques.

Premier constat : j’entends quotidiennement nombre de nos concitoyens témoigner d’une image de nos hommes politiques réduite au spectacle que ces derniers nous livrent au travers des média : un exemple caricatural nous en est fourni au travers des joutes oratoires que constituent les questions au gouvernement, le mercredi après-midi.

Second constat : les français ne savent plus qui croire (question : devraient-ils croire quelqu’un en particulier ?) quant au bilan de leurs hommes politiques, et sont lassés par les déclarations et accusations contradictoires que ces derniers s’adressent, quant à leurs bilans respectifs (exemple « roi » : les 35 heures)

Dernier constat : la défiance de la population à l’égard des statistiques. Car les français savent qu’elles sont très souvent mal employées, tantôt par manque de culture mathématique ou tantôt par « excès d’intelligence » (pour ne pas dire, volonté de manipulation ou manque d’éthique …)

Ces trois constats ne doivent-ils pas nous amener à concevoir la nécessité d’associer le citoyen à la réalisation de bilans, consensuels (autant que faire se peut) de l’action publique ? Après-tout, n’entendons-nous pas souvent dire que le système politique français n’oblige pas assez ses élus à rendre des comptes à la population en dehors des seules périodes électorales ?

A l’heure actuelle, deux exemples d’instances réalisant ces évaluations me viennent à l’esprit : les travaux de la Cour des Comptes, et les travaux issus des Conseils (locaux) de Développement Durable. Problème : ces travaux sont encore trop confidentiels, souvent bien trop volumineux, rédigés dans un jargon réservé aux élites.

Mais quid de l’association de nos concitoyens à la réalisation et surtout à la vulgarisation de tels travaux ? Car il y a bien 3 catégories d’acteurs :

– les politiques, bien sûr, comme décideurs

– les techniciens et spécialistes, qui éclairent les débats

– les « citoyens lambdas », dont le regard « dépassionné » est plus que jamais précieux en terme d’objectivité et indispensable à la vulgarisation de ces travaux autant qu’à leur diffusion

Les citoyens ne sont-ils pas les grands oubliés de nos outils de « reporting » politique, alors qu’ils devraient en être les premiers destinataires ?

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