Une grande ville universitaire ne peut accepter ni la violence ni la haine

Voici près d’une semaine, André Rossinot et moi rendions public un courrier adressé au Directeur Général de Facebook France, dans lequel nous demandions au réseau social de fermer la « fan page » du GUD Nancy. Cette lettre est accessible ici.

Depuis plusieurs mois, le GUD (souvent définit comme un « syndicat étudiant ») fait de nouveau parler de lui sur les campus de l’agglomération nancéienne, notamment en commettant des dégradations de biens publics sur le campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy. Dégradations auxquelles s’ajoutent des messages honteux à caractère raciste, xenophobe, homophobe. En témoignent les stickers, lamentablement explicites, retrouvés sur le campus.

gud.nancy

Ces actions étaient par ailleurs relayées sur la page Facebook du GUD Nancy, sur laquelle on peut observer d’autres insultes, appels à la haine et à la violence.

Comme nous l’avons expliqué dans notre courrier, le Président du Grand Nancy et moi ne pouvions rester sans réagir face à de tels actes. Nancy est une ville aux racines humanistes qui célèbre par ailleurs cette année la Renaissance, période à laquelle sont associés les idéaux de tolérance et de vivre-ensemble.

Nancy est également une grande ville universitaire, ce qui implique d’autant plus le respect de toutes les opinions et de toutes les idées, rendant possible la construction d’un libre arbitre pour chaque individu et d’une intelligence collective au bénéfice de la Cité. Ces idéaux sont alors naturellement incompatibles avec toute forme de haine et de violence. Aussi qualifier un groupe comme le GUD de « syndicat étudiant » est-il un contre-sens : au delà du « statut administratif d’étudiant » de certains de ses membres, la démarche intellectuelle de violence, de repli sur soi, de haine et d’intolérance est tout sauf conforme à l’indispensable humilité, ouverture sur le monde, recherche du libre arbitre qui caractérisent un « véritable étudiant ».

Bien entendu, la fermeture d’une page Facebook n’empêchera pas ces groupes de créer d’autres lieux virtuels (ou de re-créer une page identique) pour relayer ces messages d’un autre temps (ce qui n’est pas sans re-poser certaines questions relatives à Internet comme « place publique »). Les actions à mener pour lutter contre la haine, l’intolérance et la violence (quelles qu’en soit l’origine d’ailleurs) sont de longue haleine et reposent sur l’implication de chacune et chacun d’entre nous, et ce d’autant plus que la situation économique de notre pays constitue un terreau favorable aux raccourcis, théories du complot et autres boucs-émissaires, aux idées simplistes et démagogiques,  véhiculés par certains qui ne trouvent alors que la haine et la violence comme seules réponses. 

Suite à la parution de notre courrier, vous avez été nombreuses et nombreux à nous adresser des témoignages, des messages de soutien et même de remerciements. Le sens de notre initiative était bien là : montrer que les acteurs publics sont toujours engagés et unis dans la lutte contre l’obscurantisme et l’intolérance, dans la construction d’une société du vivre-ensemble, qu’il nous revient collectivement de défendre face à la haine, au populisme, aux appels à la violence. En particulier à l’Université, lieu de construction du monde demain.

Reportage sur France 3 Lorraine (édition du 19-20 le 5 juin 2013).

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