Très bonne nouvelle en cette veille de week-end : le magasine du quotidien « Le Parisien » publie un article intitulé « Nancy emballe les étudiants » et affirme que « la cité ducale est la préférée des jeunes ».
Le lecteur averti de ce blog sait que je l’invite toujours à un minimum de circonspection vis à vis de ce type de classements. Celui-ci ne déroge pas à la règle même si, disons le franchement, on ne va pas bouder son plaisir de voir notre ville louée ainsi et reconnue pour la qualité de sa vie étudiante. Les internautes nancéiens (et notamment les étudiants) n’ont pas non plus manqué de relayer l’information, si on en juge par les centaines de partages de cet article sur Facebook et Twitter en quelques heures.
Le journal a notamment été séduit par la qualité de l’offre de logement étudiant (Nancy est réputée pour avoir une offre en quantité globalement dans la moyenne haute par rapport aux autres villes étudiantes et pour avoir des loyers de sortie plutôt dans la moyenne basse – Voir l’enquête réalisée par l’ADUAN pour le CVE il y a quelques années), ainsi que par son offre culturelle et sportive, et cite les efforts réalisés en matière de transports (outre la mise en place de transports nocturnes, il convient aussi de citer le tarif réduit pour les étudiants boursiers). Sans parler de l’offre environnante en matière sportive et culturelle (à Metz, Amnéville, dans les Vosges etc.).
C’est en tous cas une belle reconnaissance du travail engagé collectivement par tous les acteurs qui œuvrent au quotidien pour améliorer la qualité de vie de nos étudiants : établissements de formations (la jeune Université de Lorraine, les lycées, IFSI, écoles extra-universitaires, Sciences Po etc.), collectivités (dont le Grand Nancy), CROUS, associations étudiantes etc. Car Nancy et son agglomération ont réellement « tout d’une grande » (les moins jeunes d’entre vous comprendront la référence publicitaire).
Une grande ville étudiante, c’est tout d’abord une ville … avec des étudiants. Dans le Grand Nancy, ils sont environ 47 000 qu’il convient de rapporter à ses 255 000 habitants. Ainsi, plus d’un habitant sur 6 est étudiant. Cette densité importante est à considérer également au regard de la grande richesse des formations d’enseignement supérieur présentes dans l’agglomération, quasi exhaustive et couvrant l’ensemble des grandes disciplines. Plus de 75% des étudiants relèvent de l’Université de Lorraine. L’agglomération nancéienne pèse, en nombre d’étudiants, pour 60% des effectifs étudiants de la région. Elle bénéficie par ailleurs de l’attractivité de ses écoles d’ingénieurs (dont le recrutement relève pour partie de concours nationaux).
Outre l’atout constitué par son offre en matière de logements étudiants, il faut également rappeler que Nancy est une ville qui s’anime aussi par ses étudiants : le rayonnement de l’Université dans la Cité n’est pas qu’un mot mais bien une réalité. Au travers de nombreuses manifestations, les étudiants et la population générale peuvent fréquemment échanger et apprendre les uns des autres. De grands évènements comme les 24h de Stan, les Nocturnes étudiantes et nocturnes des musées ou encore les tournois sportifs contribuent à marquer la vie de la Cité d’une emprunte étudiante. Sur ce sujet, il faut souligner que le maintien de manifestations « en cœur de ville » contribue à assumer et revendiquer l’intégration de l’Université dans la ville. Le choix des pouvoirs publics (et notamment de la Mairie de Nancy et de l’Université) d’accompagner les organisateurs des évènements étudiants (notamment via une Charte dédiée) plutôt que de les interdire (ou de les rejeter là « où on ne les verra pas ») témoigne de cette vision politique : les étudiants sont une richesse pour la Cité et Nancy se doit d’assumer son statut de grande ville étudiante.
La richesse de la vie étudiante à Nancy repose également sur un tissu associatif complet, dans lequel se côtoient aussi bien des associations « transversales » (Orchestre et Théâtre Universitaire, Erasmus Student Network, associations sportives, FEDEN etc.) que des associations « de filières » comme les « corpos » (corpo médecine, pharma, droit, sciences etc.) et BDE – Bureaux Des Élèves (nom que l’on retrouve plutôt dans les écoles de commerce et d’ingénieurs) qui génèrent de l’émulation autour d’identités structurées « par formations ». La complémentarité de ces deux types d’associations permet de faire en sorte qu’il y en ait pour tous les goûts, aussi bien en termes d’activités socio-culturelles que de terrains propices à l’engagement étudiant et à l’investissement dans la vie de la Cité.

Concert de l’Orchestre Symphonique Universitaire de Lorraine en juin 2013, salle Poirel à Nancy
Cette vitalité associative vient également en écho avec l’histoire universitaire de la ville. Rappelons que c’est à Nancy que fut créée la première AGE (Association Générale Etudiante) de France, en 1877. C’est également à Nancy que fut créée la MGEL au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans un souci de solidarité.
L’agglomération bénéficie également de la présence de nombreux étudiants étrangers, certains en mobilité « encadrée » (via des programmes comme Erasmus) et d’autres (la majorité) en mobilité hors programmes. Ces étudiants internationaux constituent également une véritable richesse culturelle pour une grande ville universitaire, à la fois en contribuant à sa dimension cosmopolite mais aussi, une fois repartis, au rayonnement de Nancy et de sa région dans le Monde.
Par ailleurs, Nancy se transforme pour, avec et grâce à son Université. Plusieurs chantiers majeurs témoignent de son dynamisme en matière d’Enseignement Supérieur et de Recherche :
– la construction du campus ARTEM, rassemblant sur un même site des formations « Arts – Technologie – Management », constitue le plus important chantier universitaire (en volume financier) du pays. La première tranche a été inaugurée il y a quelques mois avec l’installation de l’Ecole des Mines sur le site, sur lequel a également débuté la construction de l’Institut Jean Lamour qui regroupera de nombreux chercheurs de haut niveau (notamment autour de la thématique des matériaux, qui a valu à la Lorraine de voir son projet d’Institut de Recherche Technologique – IRT, autour de cette même thématique, retenu par l’Etat dans le cadre des Invest
issements d’Avenir)
– la mise en œuvre de l’opération Campus, dont l’Université de Lorraine fait partie des 12 lauréats, contribuant à des opérations de grande envergure dans l’agglomération (déménagements de formation, rénovation de campus, rénovation de cités universitaires etc.)
Enfin, l’existence même d’un Conseil de la Vie Etudiante auprès du Grand Nancy témoigne d’une volonté politique locale forte quant à sa population étudiante. J’ai écrit « témoigne », mais le CVE est bien plus qu’un témoignage : c’est un outil. Au delà de l’argument de l’attractivité, l’amélioration constante des conditions de vie des étudiants contribue à leur réussite dans leurs études : le CVE le permet à la fois par la mise en réseau des acteurs et par l’implication des étudiants. Car Nancy, ville étudiante et universitaire, est aussi une ville citoyenne et humaniste.
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