Conditions de vie des étudiants, édition 2013

Ce mardi 10 décembre au matin, l’Observatoire de la Vie Etudiante présentait les premiers résultats de son enquête sur les conditions de vie des étudiants.

Monique Ronzeau (à gauche), Présidente de l'OVE, et Cécile van de Velde (à droite), sociologue et Présidente du conseil scientifique de l'OVE

Monique Ronzeau (à gauche), Présidente de l’OVE, et Cécile van de Velde (à droite), sociologue et Présidente du conseil scientifique de l’OVE

Menée tous les 3 ans, cette grande enquête a recueilli près de 41000 réponses, en lien avec le travail d’accompagnement très important mené par les observatoires des universités. Elle permet de cerner les comportements, les pratiques, et les situations de la population étudiante en France, sur la base d’une méthodologie sérieuse et solide. Intégrée aux méthodologies d’enquête d’Eurostudent, elle permet par ailleurs de nombreuses comparaisons internationales intéressantes (et surtout, pertinentes). 

Avant d’évoquer quelques faits majeurs, il convient de signaler que le périmètre de l’enquête a évolué, ainsi que la manière dont certaines questions ont été posées différemment en 2013 par rapport à 2010 : ceci invite à une certaine prudence quant aux comparaisons entre les résultats 2010 et 2013. L’OVE publiera sur son site un guide méthodologique pour permettre une comparaison entre les deux enquêtes qui soit raisonnée : une très bonne initiative qui illustre la qualité du travail des équipes de l’OVE, sous la direction de Carole Waldvogel.

La parution triennale de cette enquête est bienvenue pour tordre le coup à quelques idées reçues, et rappeler la complexité-diversité de la population étudiante et cette phrase toujours d’actualité : l’Etudiant type n’existe pas. 

De nombreux utilisateurs de twitter ayant suivi la conférence, un « livetweet » en a été réalisé et est accessible ici. Je vous invite d’ailleurs à suivre l’OVE sur Twitter ou sur Facebook.

Début de la conférence, co-animée par Monique Ronzeau et Cécile van de Velde

Début de la conférence, co-animée par Monique Ronzeau et Cécile van de Velde

Du côté des résultats, on note globalement une grande stabilité. Des sujets comme le logement étudiant subissent peu d’évolutions (ce qui est logique sur une période courte de 3 ans). La part d’étudiants logés en résidence universitaire reste stable aux alentours de 11% (10% lors de la précédente édition), et le nombre d’étudiants habitants chez leurs parents s’établit toujours aux alentours de 32%.

L’OVE a calculé la moyenne des revenus dont disposent les étudiants : elle s’établit à 681€, avec des écarts-types importants. Il en est de même en matière de montant moyen des dépenses consacrées au logement, s’établissant à 425€ en moyenne (dépendant bien entendu de la configuration résidentielle, la taille de la ville d’études etc.).

Un regard particulier a été apporté à la question du salariat étudiant : parmi les 46% des étudiants qui déclarent une activité rémunérée pendant leurs études, 19% estiment qu’elle est concurrente ou très concurrente de leurs études (soit près de 9% de la population étudiante globale). Ces activités peuvent également être vues comme contribuant à la socialisation des jeunes, dans la mesure où les étudiants non-salariés se déclarent davantage isolés que les étudiants non-salariés (dixit Monique Ronzeau, je n’ai pas retenu la statistique précise).

Cette question du salariat étudiant fera l’objet d’une focale particulière dans les mois à venir, il en sera de même avec la Santé. Deux sujets que le Conseil de la Vie Etudiante du Grand Nancy a abordé également il y a quelques mois. 

En matière de Santé, 2/3 des étudiants se déclarent en bonne ou très bonne santé : une donne à relativiser compte-tenu de la perception de ce qu’est « être ou non en bonne santé ». 27% des étudiants déclarent avoir renoncé à des soins, soit 5% de moins qu’en 2010. Un constat qu’il sera donc intéressant de creuser.

Enfin, l’enquête relève que 85% des étudiants interrogés déclarent viser un niveau d’étude à Bac + 5 ou au delà, ce qui illustre une volonté de poursuivre davantage ses études. Un constat à lier avec « l’effet crise » observable quant aux données relatives à l’optimisme (ou au scepticisme …) des jeunes vis à vis de leurs chances d’insertion professionnelle et leurs avenirs, très marqués par les filières d’études et leurs origines sociales.

Il y aurait encore beaucoup de choses intéressantes à dire sur ces premiers résultats, mais je ne veux pas gâcher le suspens : mieux vaut que chacun s’approprie cette publication dès sa sortie. J’aurai largement l’occasion d’y revenir dans les prochains mois voire les prochaines années vue la quantité de données intéressantes que l’enquête fournit.

Edit – 10/12 /13 – 13h37 : à l’heure où je rédigeais ces lignes, la plaquette de l’OVE n’était pas encore en ligne (il faut dire que la conférence avait lieu il y a à peine quelques heures). Elle est accessible ici via Educpros.

Plaquette OVE

Encore bravo à toute l’équipe de l’OVE et aux observatoires des universités pour leur travail, qui promet de belles perspectives d’études pour la suite. Restent aux décideurs politiques à se saisir de ces informations pour mener des politiques publiques efficaces.

Voir aussi l’article d’Educpros

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