Éducation et innovation en direct de l'Asie

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Confronter les étudiants aux enjeux de l’éducation dans les pays asiatiques émergents

  L’éducation en Asie du sud-est, performances et inégalités Les changements considérables qu’a connu la région Asie-Pacifique, au cours des dernières décennies, ont apporté une croissance économique soutenue, une plus grande mobilité et une généralisation de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication[1]. Cependant, de nombreux défis restent à relever, comme par exemple la lutte contre les catastrophes naturelles, les inégalités croissantes et les tensions sociales. En matière d’éducation, la région a remporté des succès remarquables, étendant l’accès à l’éducation à tous les niveaux. Les progrès en termes de qualité de l’éducation et de l’apprentissage ont cependant été variables selon les sous-régions. En Asie du sud-est, les performances des élèves lors des tests d’évaluation internationaux ont été exceptionnelles mais le processus éducatif très sélectif ainsi que les examens à fort enjeu ont conduit à la prolifération d’une éducation parallèle et à des expériences d’apprentissage très peu satisfaisantes pour les élèves. Afin que ces pays puissent poursuivre leur développement économique et social, les systèmes éducatifs doivent faire en sorte que les apprenants se développent de manière hollistique en leur fournissant la variété de compétences nécessaires pour mener des vies épanouissantes et productives en ce XXIe siècle. L’éducation au Cambodge, un… Savoir plus >

Apprendre à être humain, une question chinoise (?)

Tous les 5 ans a lieu le congrès mondial de philosophie et pour accueillir cette édition de 2018, la Chine a été choisie pour la première fois en près de 120 ans. La philosophie chinoise n’est pourtant pas récente, et comme en occident elle trouve ses racines dans l’antiquité. Le célèbre livre Yi Jing[1], le plus ancien livre chinois, un manuel dont le titre peut se traduire par « Classique des changements » date en effet du Ier millénaire avant l’ère chrétienne. Il est cependant admis que le confucianisme (550 av J.-C) est le courant philosophique principal en Chine, il se place alors au même moment que les pré-socratiques tels que Pythagore, Parménide ou encore Héraclite. Accueillir en Chine une conférence de cette ampleur est donc un véritable symbole. Avec plus de 7000 philosophes à Pékin représentant plus de 120 pays, la Chine a voulu marquer les esprits en accueillant le plus important des événements philosophiques. Le Ministre de l’éducation, Chen Boascheng a lui-même inauguré le congrès en soulignant en quoi ce congrès était important pour le pays. Il a précisé qu’il était en charge de plus de 200 millions d’étudiants sur ton territoire (500 000 étudiants à l’étranger), et que de fait la Chine… Savoir plus >

La Chine un exemple d’économie circulaire pour l’occident ?

Il est réducteur de considérer l’innovation comme la simple mise sur le marché d’un nouveau produit ou service pour accroitre les profits d’une organisation. L’essence de l’innovation est de résoudre des problèmes, c’est agir pour survivre. A ce titre l’émergence de l’économie circulaire peut être considéré comme une innovation de procédé avec comme objectif clair de maintenir en vie notre écosystème. La planète s’épuise Depuis les débuts de la révolution industrielle, nos modes de production et de consommation s’alignent sur le schéma de l’économie linéaire, reposant sur le triptyque : produire, consommer, jeter. Même si ce modèle a permis d’améliorer de façon spectaculaire les conditions de vie de milliards d’individus, ses conséquences importantes sur l’environnement font qu’il a aujourd’hui atteint ses limites. Chaque année, il conduit à une avancée toujours plus précoce du “jour de dépassement de la Terre”, date à laquelle l’humanité commence à vivre à crédit, la planète bleue ayant épuisé les ressources naturelles qu’elle est capable de renouveler en un an. En 2017, ce stade de non-retour a été atteint le 2 août. En décembre de cette même année, la consommation de l’humanité dépassait finalement de 70% les ressources disponibles. L’avènement de l’économie circulaire Conscients de l’impact écologique… Savoir plus >

Les enjeux de l’eau à Singapour, innover pour survivre

Chacun sait que l’eau est l’élément vital à l’origine de la vie sur terre, indispensable à notre corps humain et à tout ce qui nous entoure. Il suffit d’une coupure d’eau pendant quelques heures pour se rendre compte de son caractère essentiel. L’île de Singapour ne possède aucune source naturelle et l’accès à l’eau fut toujours au centre d’âpres discussions son voisin la Malaisie. En 1962 un accord fut trouvé pour donner le droit à Singapour de puiser de l’eau dans le fleuve malais de Johor, en retour, l’état de Johor avait droit à une provision journalière d’eau traitée de Singapour. L’accord est valide pour 99 ans mais la cité-état n’a jamais été très à l’aise avec cette situation de dépendance, en conséquence les innovations déployées pour être auto-suffisant n’ont jamais cessé. Plus exactement Singapour a développé trois « robinets nationaux » inédits : l’eau de pluie, l’eau provenant du recyclage des eaux usées et l’eau provenant de la désalinisation de l’eau de mer. Depuis 1960 Singapour a construit plusieurs réservoirs artificiels à travers l’île (Mc Ritichie, Bedok, etc.) et ceux-ci peuvent désormais satisfaire jusqu’à près de 20% des besoins en eau du pays. A partir de 1972, des recherches ont débuté dans le… Savoir plus >

La Chine : L’acteur mondial de la recherche scientifique et des innovations de demain

En 2000, l’Union européenne voulait, à travers la « stratégie de Lisbonne », devenir « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique ». A ce moment le nombre de publications scientifiques plaçait l’Allemagne au quatrième rang, la France au cinquième rang, l’Italie et l’Espagne respectivement au septième et dixième rangs. En quinze ans tous ont régressé et seuls trois pays ont véritablement progressé pendant cette période, trois pays asiatiques : légèrement la Corée, fortement l’Inde (qui dépasse la France) et de manière impressionnante la Chine qui désormais talonne les États-Unis. L’image résumée par la Reine rouge d’Alice au pays des merveilles est connue dans le monde de la publication (comme de l’innovation). Tout le monde court de plus en plus vite, pour simplement conserver sa place, en produisant de plus en plus de connaissances scientifiques. Dans les années 80 la Chine pesait seulement 1% des publications scientifiques. En effet, avant Mao la Chine avait été vidée de ses scientifiques et envahie par des puissances étrangères et l’époque Mao avec sa Révolution culturelle avait ruiné tout espoir d’un développement de l’enseignement supérieur. Depuis la Chine s’est mise en ordre de marche : des dépenses en R&D supérieures à n’importe quel autre pays, des… Savoir plus >

Les universités pour imaginer l’avenir de Singapour

Les six principales universités d’état à Singapour[1] ont toutes décidé de créer un même cours sur un thème commun « Singapour : imaginer les 50 prochaines années ». Chacune d’entre elles doit réfléchir sur les enjeux de la cité-état concernant des thèmes aussi variés que le développement économique du pays ou encore l’inclusion sociale. Cette initiative des six présidents d’universités a pour but de s’interroger sur leur contribution à l’avenir du pays à travers ceux qui la construiront. Il est important selon eux de dépasser le cadre strict de l’éducation en tant que tel et de s’interroger de manière concrète sur la façon de développer le pays. Dans chacune des universités le cours a rencontré un franc succès et affiche systématiquement complet. Il faut dire que les enseignants n’ont pas hésité à casser les codes qui habituellement régissent l’enseignement singapourien. Ainsi un chapitre porte sur l’utopie et dans quelle mesure Singapour pourrait devenir une « cité idéale » en s’inspirant des initiatives internationales sur ce sujet. Les étudiants sont fortement incités à développer leur esprit critique et partager spontanément leurs intuitions, leurs jugements sur la façon dont pourrait évoluer Singapour. Régulièrement les participants du cours des différentes universités se rencontrent pour échanger leur différent point… Savoir plus >

Quand le gouvernement de Singapour fait appel aux méthodes du design thinking

Lee Hsien Loong, le premier ministre de Singapour, a récemment prononcé un discours sur l’avenir de son pays, plus exactement il a annoncé le plan à suivre pour les prochaines 50 années. L’objectif affiché est de « bâtir une cité à taille humaine où il fait bon vivre avec des identités locales ». Si on reconnaît bien là les valeurs propre à Singapour, la nouveauté réside dans le fait qu’il s’agit là d’atteindre cet  objectif grâce à l’ usage intensif des technologies. Singapour affiche l’ambition d’être la première smart city au monde, dans une démarche inclusive afin de préserver son héritage historique, culturelle et sa multiculturalité. Ainsi la complexité des enjeux encourage le gouvernement à faire appel à la méthode du design thinking, rappelant que « Singapore is a nation by design ». Le design thinking est une méthode qui se veut une synthèse entre la pensée analytique et la pensée intuitive. Cette méthode s’appuie essentiellement sur un processus de co-créativité impliquant des retours permanents avec l’utilisateur final par itération. Ainsi le design thinking permet de détecter des besoins centrés sur les consommateurs ou usagers, et d’y répondre simplement grâce à un nouveau service, un produit etc. Le travail des adeptes du design thinking… Savoir plus >

Education et économie le grand écart de la Thaïlande

  Si la Thaïlande a subi de nombreuses catastrophes naturelles (tsunamis, inondations…) ou économiques (crise financière de 2008), celle-ci a réussi a redresser significativement la situation avec des taux de croissance élevés et un chômage quasi-inexistant. Ainsi la Thaïlande est la seconde plus grande économie de l’Asie du Sud-Est, après l’Indonésie mais devant la Malaisie. De nombreux experts soulignent que le pays pourrait devenir dans les toutes prochaines années l’une des huit premières puissances économiques mondiales devant la Russie et l’Italie. Le roi Bhumibol Adulyadej avait compris qu’il fallait avoir une approche business friendly et une demande interne forte pour réussir mais il avait également intégré très tôt dans sa réflexion les enjeux du développement durable. Les priorités frappées au coin du bon sens par le roi sont d’autant plus marquantes que l’éducation semble avoir été oubliée. Le roi de Thaïlande (1927-2016, dont le règne a débuté en 1946) a en effet compris très tôt que l’économie était la voie du développement et de la croissance. Il est en effet reconnu que Bhumibol Adulyadej est parvenu à anticiper les dérèglements des marchés des capitaux, la libéralisation des marchés domestiques, l’ouverture des frontières, la division du travail ou encore la mondialisation… Savoir plus >

Imagination, Curiosité et Interconnexion : le plan 3i des écoles à Singapour

Le Ministre de l’éducation de Singapour Ng Chee Meng a dévoilé son programme stratégique 3i, 3i pour « imagination, inquisitiveness and interconnections ». La créativité n’étant pas le point fort de la cité-état le but du plan est clair, il doit permettre aux étudiants de développer de nouvelles idées, d’imaginer de nouvelles propositions, de s’ouvrir à des territoires inconnus. La stratégie explique même – il faut s’imaginer cela avec l’histoire de Singapour et ses méthodes rigoureuses voire rigides – que les étudiants doivent être encouragés à questionner tout ce qu’il y a autour d’eux au lieu de se satisfaire des réponses qu’ils ont l’habitude d’entendre. Le programme n’hésite pas pour cela à promouvoir la transdisciplinarité puisque le Ministre explique qu’il faut cesser toute organisation et apprentissage par silo et au contraire établir des liens entre toutes choses, mêmes si elles sont variées, mêmes si elles viennent de lieux inhabituels. Dans un souci culturel et traditionnel, propre à Singapour, Mr Ng a souligné que l’enjeu est d’aider les enfants à développer leur « Innovation Quotient ». Autrement dit tout un chacun est en quelque sorte doté d’une capacité à innover – mesurable – et que celle-ci peut-être améliorée. Le Ministre est convaincu  que développer un… Savoir plus >

Expérimenter une nouvelle éducation, un mode de vie à Auroville

Il y a tout juste 50 ans, le 28 février 1968, naissait Auroville, cette petite communauté près de Pundichéry. L’occasion de revenir sur la philosophie de cette ville utopique et plus particulièrement sur le programme éducatif tout à fait disruptif. Repenser l’éducation « La dernière école » (Last school) est le nom donné à l’une des écoles d’Auroville pour les enfants entre 11 et 17 ans. La « Mère », inspiratrice d’Auroville avait choisi ce nom parce qu’elle considérait qu’il fallait modifier le système éducatif existant de manière radicale. Il y a tout juste 50 ans que la ville ayant pour but « l’unité humaine » voit le jour. Fondée par cette Mère, Mirra Alfassa française de nationalité et qui dirigeait alors l’Ashram de Sri Aurobindo dont elle fut le compagnon spirituel, Auroville est située à une dizaine de kilomètres de Pondichéry en Inde du sud et compte aujourd’hui environ 2500 habitants. Le jour de l’inauguration, le 28 février 1968 une charte en quatre points est établie dont le deuxième est : « Auroville sera le lieu de l’éducation perpétuelle, du progrès constant et d’une jeunesse qui ne vieillit point ». Car si l’objectif est bien de créer une cité « utopique » où l’argent ne circule pas, où la propriété privée… Savoir plus >