devise du Ministère de l’éducation de Singapour.
Deux événements tout à fait anodins ouvrent ce blog dont les réflexions porteront autant sur l’éducation et l’innovation pédagogique que sur l’innovation de manière plus générale dans la zone Asie Pacifique.
La rentrée dans les écoles singapouriennes ayant eu lieu depuis mi-août, tous les matins se sont des hordes de petits écoliers qui parcourent les rues, les métros, les bus arborant fièrement leurs uniformes – obligatoires -. Si cela n’a rien d’extraordinaire puisque dans de très nombreux pays du monde les tenues obligatoires sont légions, cela reste surprenant vis à vis de la France où la liberté de tenues vestimentaires semble être un droit fondamental. Cependant la tenue n’est qu’un moyen, un symbole de ce qu’elle génère notamment l’égalité et la discipline. C’est pour gommer les différences sociales que la tenue est en effet imposée et elle permet autant la reconnaissance que la fierté, autant l’union que l’ordre. On peut se demander si l’uniforme n’est finalement pas le symptôme de l’esprit de Singapour qui se retrouvent dans les valeurs que sont la méritocratie, la discipline sociale, la laïcité. Le projet éducatif de Lee Kuan Yew est d’ailleurs la réalisation sociale la plus importante de la création de Singapour – peut-être avec l’accession à la propriété -. Pour le fondateur de la cité-état, l’éducation doit être au cœur de tout projet politique pour s’assurer que tout un chacun a les mêmes et les meilleures chances pour réussir dans la vie. Si les collégiens puis les lycéens arborent encore les couleurs de leurs institutions cela n’est pas moins rares dans les établissements supérieurs alors que cela n’est plus une obligation. Cependant l’éducation, la fierté, l’union étant des valeurs désormais fondamentales pour les étudiants, ils n’hésitent pas à s’habiller avec polos, t-shirt aux armes de NUS (National University of Singapore), SMU (Singapore Management University) ou encore NTU (Nanyang Technological University) parmi d’autres – pour aucun d’entre eux il viendrait à l’esprit de se rendre à l’université en tong et bermuda !
Dans les couloirs du métro menant à la ligne recherchée une très légère gêne de quelques secondes à peine empêche de prendre l’escalator. Une petite fille de 3 ans peut-être vient de faire tomber une partie de son gâteau, à peine quelques morceaux. Le père tire sa fille sur le côté sort un mouchoir et malgré la cohue s’évertue à ramasser autant que possible les miettes du gâteau. La petite fille regarde les quelques secondes que son papa prend pour nettoyer. A quoi tient la propreté des rues et des métros de Singapour ? A quoi tient la discipline ? A quoi tient l’union et même ce nouveau crédo le « vivre ensemble » ? La réponse ne viendrait-elle pas de l’exemplarité ? Valeur du confucianisme par excellence, l’exemplarité est au fondement de Singapour. Et prioritairement le gouvernement se doit d’être non corrompu, transparent et méritant. « A bon prince, bon ministre, à bon ministres, bons sujets » déclame Lee Kuan Yew. Les conséquences se retrouvent au coin de la rue, sur les bancs de l’école, dans les couloirs du métro chez tout un chacun, ne serait-ce l’école de la vie ?