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iMaginez-vous poursuivre l’arc en ciel : la responsabilité de la jeunesse comme espoir

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« Poursuivez l’arc en ciel » est une injonction de Lew Kuan Yew, l’ancien premier ministre de Singapour, aux jeunes étudiants de la ville il y a une vingtaine d’années. L’expression était associée à une narration où le fondateur de Singapour expliquait que dans leur vie ils allaient rencontrer un grand nombre de challenges, des jours de pluies et même des orages. Mais s’ils arrivaient à passer à travers les tempêtes et les pluies tout en travaillant de manière dur, en restant eux-mêmes, alors ils trouveront leur arc-en-ciel.

Cet esprit refait surface en cette période où Singapour se trouve dans une situation économique plus compliquée qu’il y a seulement cinq ou dix ans. En effet l’économie de Singapour s’est fortement contractée ces derniers mois et le gouvernement avance un chiffre en régression significative. Ainsi sur un mois, le PIB aurait reculé de 4.1% quand l’administration avait émis des prévisions plutôt autour de +0.3%. Il s’agit de la plus forte baisse du PIB depuis 2012 et celle-ci s’associe à un taux de chômage jamais atteint : 2.1%. Certes en Europe cela s’appellerait le plein emploi, mais dans la cité-état, c’est un chiffre qui fait la une de tous les journaux. Lorsque le premier ministre actuel Lee Hsien Loong prend aujourd’hui la parole face aux jeunes étudiants, il persévère dans les pas de son père en insistant sur le caractère responsable de l’ensemble de leurs actes pour survivre dans cet environnement complexe. Très exactement – avec un accent kennedien – il répète de ne rien attendre du gouvernement, de l’état, des choses en place, bien au contraire ils les condamnent à saisir leur chance, à créer par eux-mêmes les opportunités qui feront à la fois leur avenir et le Singapour de demain. Si l’état a réussi à être résilient face à la séparation d’avec la Malaisie, face aux chocs pétroliers et autres sévères récessions, c’est grâce à l’attitude de ses citoyens et comme hier, ceux d’aujourd’hui doivent se préparer à l’action. Et si l’éducation a toujours été une clef pour le développement de Singapour, il ne s’agit pas nécessairement de l’obtention d’un diplôme comme le souligne le chef de l’état. Beaucoup trop d’individus pensent que ce qui fait la différence dans la vie est le diplôme, mais est-ce vraiment ce qui compte ? Notre place dans la société dépend t-elle d’un morceau de papier ? Etes-vous un bon citoyen ? Prenez-vous soin des autres ? Travaillez-vous avec vos voisins ? Participez-vous à des groupes et communautés d’entraide ? Il n’y a pas besoin de diplôme pour tout cela persiste Lee Hsien Loong et pourtant l’avenir de Singapour se construit sur ces dimensions fondamentales grâce à ces réseaux.

C’est dans les tempêtes que l’on voit peut-être les bons capitaines et au moment d’affronter une crise économique majeure, Singapour mise sur ce qu’elle a de plus précieux : sa jeunesse et l’espoir qu’il est nécessaire de lui donner. Ce n’est cependant pas en la couvrant, la subventionnant ou en lui offrant des promesses intenables, c’est en la responsabilisant. A quelques mois d’une élection importante pour le pays il n’est pas du tout question d’infliger une vérité mais au contraire de faire comprendre que la seule voie pour construire son futur selon Lee Hsien Loong est simple : « apprendre, désapprendre et réapprendre des choses tout au long de sa vie ».

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