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Depuis sa création Singapour a toujours été préoccupé par son futur à long terme. Si l’une de ses valeurs est le pragmatisme, cela n’empêche en rien une vision sur les vingt, trente ou quarante prochaines années. C’est avec cette préoccupation du long terme que fut créée en 2017 le Committee on the future economy -recommendation. Ce comité est composé de trente membres, savant mélange de personnes issues du monde des affaires et du gouvernement, placés sous le regard du Ministre des finances et du Ministre du commerce et de l’industrie. Pendant deux ans ces membres ont analysé quelles pourraient être les opportunités de croissance dans les différentes industries ainsi que les marchés porteurs où investir. L’analyse a été réalisée à l’aide d’un panel de plus de 9000 parties-prenantes de l’économie singapourienne : chambre de commerce, agences publiques, syndicats, organisations publiques et privées, travailleurs, universitaires et étudiants.

Trois facteurs importants conditionnent les recommandations du rapport : les changements technologiques rapides, l’affaiblissement de la croissance mondiale et la tendance anti-globalisation. Ces trois facteurs sont clefs pour la cité-état car elle est extrêmement dépendante de ces axes. En conséquence le rapport a dressé sept stratégies très claires qu’il est déterminant de suivre.

Diversifier les connexions internationales. Singapour doit développer des initiatives bilatérales avec divers pays et chercher à mieux travailler avec des institutions comme la banque mondiale. Le comité recommande notamment (et vivement) de créer une Alliance Global de l’Innovation. En des termes moins politiquement corrects il s’agit de ne plus être si dépendant de la Chine ni de l’alliance ASEAN.

Acquérir les compétences clefs. Les entreprises publiques et privées doivent savoir recruter les compétences clefs pour développer les marchés les plus porteurs. Il est intéressant de noter que le rapport souligne très clairement qu’il ne s’agit plus de recruter en fonction des diplômes mais des compétences réelles.

Aider les entreprises ayant un potentiel de développement fort. Il faut promouvoir les entreprises innovantes en aidant les start-ups à développer leurs écosystèmes en aidant les entrepreneurs à faire grossir leurs entreprises et cela, même s’il faut en passer par des régulations et des systèmes d’encouragement gouvernementaux.

Construire une forte expertise sur le digital. L’expertise n°1 sur laquelle Singapour veut investir à travers le digital est la cybersécurité. La cité-état n’hésite pas à communiquer régulièrement sur le rôle déterminant de la cybersécurité tant pour les états que pour les organisations privées. On comprend d’ailleurs bien les enjeux pour cet état qui aime le contrôle que ce soit un terrain où il faut développer une expertise et pour montrer l’exemple, autant se l’appliquer à soi-même… Le rapport indique même que les jeunes pendant leur service militaire (deux ans) auraient tout intérêt à être formés à ces problématiques.

Développer une cité connectée. S’il est fondamental de capitaliser sur les forces que sont l’aéroport (n°1 mondial) et le port (n°2 mondial), il est déterminant de penser le développement et les connexions dans la région. Cela en passe par différents axes d’investissement : la mise en place d’une ligne express entre Singapour et Kuala Lumpur, repenser Orchard Road comme une destination commerciale en tant que telle, ou même créer des clusters d’innovation dans les différents quartiers de Jurong ou encore Punggol.

Implémenter une carte de la transformation industrielle. Il s’agit dans cette stratégie de travailler à de meilleures synergies à travers les (rares) industries présentes sur le territoire de l’île.

Réussir la construction de partenariats durables. Deux élémentss importantes paraissent, aux yeux des rapporteurs, importants à mettre en exergue. Le premier est de développer tous les partenariats qui peuvent encourager l’innovation que ce soit avec des organisation privées ou publiques. Le deuxième est de faire en sorte que Singapour reste un état où le système d’imposition reste attractif, juste et compétitif pour permettre la croissance du pays.

Les résultats du rapport ont été publiés à grand renfort de communication dans la presse locale en n’hésitant pas à vulgariser les propos afin que l’ensemble des singapouriens comprenne bien que les enjeux de l’économie doivent être portés par eux. Autrement dit, les décisions prises en fonctions de cette analyse vont avoir des conséquences pour leur quotidien et il est déterminant qu’ils l’acceptent et surtout qu’ils s’y préparent que ce soit en sachant que leur métier va se transformer ou disparaître, qu’ils ont besoin de se former aux besoins de cette futur économie. En d’autres termes : « il va y avoir des changements, cela ne vous plaira peut-être pas totalement mais nous n’avons pas d’autre choix que de les appliquer… »

Leur communication est ainsi très claire et pour être les pionniers de la prochaine génération il faut compter sur quatre piliers non-négociables qui sont exprimés en ces termes :

  1. Que notre peuple soit très compétent et soit toujours dans une démarche d’apprentissage.
  2. Que nos organisations soient en permanence innovantes et agiles
  3. Que notre ville soit connectée au monde et continuellement en train de se renouveler
  4. Que notre gouvernement coordonne les actions et soit inclusif

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