Éducation et innovation en direct de l'Asie

La vie à Singapour

Les enjeux de l’eau à Singapour, innover pour survivre

Chacun sait que l’eau est l’élément vital à l’origine de la vie sur terre, indispensable à notre corps humain et à tout ce qui nous entoure. Il suffit d’une coupure d’eau pendant quelques heures pour se rendre compte de son caractère essentiel. L’île de Singapour ne possède aucune source naturelle et l’accès à l’eau fut toujours au centre d’âpres discussions son voisin la Malaisie. En 1962 un accord fut trouvé pour donner le droit à Singapour de puiser de l’eau dans le fleuve malais de Johor, en retour, l’état de Johor avait droit à une provision journalière d’eau traitée de Singapour. L’accord est valide pour 99 ans mais la cité-état n’a jamais été très à l’aise avec cette situation de dépendance, en conséquence les innovations déployées pour être auto-suffisant n’ont jamais cessé. Plus exactement Singapour a développé trois « robinets nationaux » inédits : l’eau de pluie, l’eau provenant du recyclage des eaux usées et l’eau provenant de la désalinisation de l’eau de mer. Depuis 1960 Singapour a construit plusieurs réservoirs artificiels à travers l’île (Mc Ritichie, Bedok, etc.) et ceux-ci peuvent désormais satisfaire jusqu’à près de 20% des besoins en eau du pays. A partir de 1972, des recherches ont débuté dans le… Savoir plus >

Les universités pour imaginer l’avenir de Singapour

Les six principales universités d’état à Singapour[1] ont toutes décidé de créer un même cours sur un thème commun « Singapour : imaginer les 50 prochaines années ». Chacune d’entre elles doit réfléchir sur les enjeux de la cité-état concernant des thèmes aussi variés que le développement économique du pays ou encore l’inclusion sociale. Cette initiative des six présidents d’universités a pour but de s’interroger sur leur contribution à l’avenir du pays à travers ceux qui la construiront. Il est important selon eux de dépasser le cadre strict de l’éducation en tant que tel et de s’interroger de manière concrète sur la façon de développer le pays. Dans chacune des universités le cours a rencontré un franc succès et affiche systématiquement complet. Il faut dire que les enseignants n’ont pas hésité à casser les codes qui habituellement régissent l’enseignement singapourien. Ainsi un chapitre porte sur l’utopie et dans quelle mesure Singapour pourrait devenir une « cité idéale » en s’inspirant des initiatives internationales sur ce sujet. Les étudiants sont fortement incités à développer leur esprit critique et partager spontanément leurs intuitions, leurs jugements sur la façon dont pourrait évoluer Singapour. Régulièrement les participants du cours des différentes universités se rencontrent pour échanger leur différent point… Savoir plus >

Quand le gouvernement de Singapour fait appel aux méthodes du design thinking

Lee Hsien Loong, le premier ministre de Singapour, a récemment prononcé un discours sur l’avenir de son pays, plus exactement il a annoncé le plan à suivre pour les prochaines 50 années. L’objectif affiché est de « bâtir une cité à taille humaine où il fait bon vivre avec des identités locales ». Si on reconnaît bien là les valeurs propre à Singapour, la nouveauté réside dans le fait qu’il s’agit là d’atteindre cet  objectif grâce à l’ usage intensif des technologies. Singapour affiche l’ambition d’être la première smart city au monde, dans une démarche inclusive afin de préserver son héritage historique, culturelle et sa multiculturalité. Ainsi la complexité des enjeux encourage le gouvernement à faire appel à la méthode du design thinking, rappelant que « Singapore is a nation by design ». Le design thinking est une méthode qui se veut une synthèse entre la pensée analytique et la pensée intuitive. Cette méthode s’appuie essentiellement sur un processus de co-créativité impliquant des retours permanents avec l’utilisateur final par itération. Ainsi le design thinking permet de détecter des besoins centrés sur les consommateurs ou usagers, et d’y répondre simplement grâce à un nouveau service, un produit etc. Le travail des adeptes du design thinking… Savoir plus >

Immigration et compétitivité les sources du développement économique à Singapour

Immigration et compétitivité les sources du développement économique à Singapour Pour le fondateur de Singapour, le principal facteur critique au 21e siècle en termes de croissance et de sécurité n’est pas la démocratie mais la démographie.[1] Selon Lee Kuan Yew les pays qui accueillent le plus les migrants ont clairement un avantage économique, même s’il n’hésite pas à dire que l’ouverture totale à l’immigration est empreinte de risques, des personnes peuvent arriver et être « ethniquement différentes, moins éduquées et moins qualifiées ». Dans un contexte où Singapour est le seul de sa zone à avoir réussi à passer d’un pays du tiers monde à l’un des pays les plus développés de la planète, nécessairement il attire un grand nombre de migrants souhaitent bénéficier de cette croissance. En conséquence, la cité-état n’a jamais caché pratiquer l’immigration choisie. Sans industrie, sans ressource, sans agriculture, Singapour est fondé uniquement sur la qualité de la main d’œuvre et sa valeur ajoutée ne peut être qu’intellectuelle et selon des critères qui sont « l’entreprenariat, l’innovation, la compétitivité et le travail d’équipe »[2]. Plus exactement, Lee Kuan Yew qui a géré sa ville comme une entreprise, aimait rappeler que les trois attributs nécessaires dans une compétition mondiale sont premièrement l’entreprenariat… Savoir plus >

Encourager la lecture pour développer l’iMagination

Des échanges de livres dans les lieux de travail à la promotion de la littérature singapourienne et à la lecture dans sa langue maternelle, le National Library Board (NLB) redouble d’efforts pour promouvoir la lecture chez les adultes. La raison en est simple, les singapouriens lisent peu. Selon une étude sur les habitudes de lecture menée en 2015, huit adultes singapouriens sur dix lisent un journal ou un magazine plus d’une fois par semaine. Cependant, en ce qui concerne la lecture de livres, la proportion de ceux qui ont pris au moins un livre en main l’année dernière tombe à 69%. Quelques raisons peuvent expliquer cela. Il y a tout d’abord l’effet multiculturel : six personnes interrogées sur dix peuvent lire en anglais et dans leur langue maternelle, mais moins de quatre sur dix (38%) lisent dans leur langue maternelle plus d’une fois par semaine. On pourrait donc s’interroger si l’offre est suffisamment adéquate avec la particularité multiculturelle de la cité-état. Lire un livre dans une autre langue que la sienne est un effort que beaucoup ne sont pas prêt à consentir. L’offre concerne également le type de publication, puisque parmi ceux qui lisent, presque tous (98%) lisent des ouvrages non… Savoir plus >

iMaginez l’enseignement du multiculturalisme

  Singapour se fait le chantre du multiculturalisme, même si c’est à marche forcée puisque selon son appartenance raciale, chaque singapourien est étiqueté Chinois, Malais, Indiens ou autres. En conséquence, chaque habitant entre dans des quotas qui serviront dans le quotidien à l’attribution d’un logement par exemple, mais également à veiller à ce que tous soient représentés dans les différents espaces publiques et bien entendu que les élus représentent les quatre catégories. L’esprit occidental est peu habitué à ce genre de classification des individus, les questions de quotas, de catégorisation, sont parfois gênantes car elles touchent éminemment à la possibilité d’agir de manière totalement libre  et choisir son lieu d’habitation en est un exemple. On doit aussi citer le fait que le poste de président de Singapour soit alternativement réservé à une personne issue de telle ou telle communauté questionne la méritocratie, pourtant une valeur singapourienne clé. D’autant plus que derrière ce classement par « races » se trouve une classification par religion. Ainsi un Chinois est, du point de vue de l’organisation politique singapourienne un adepte du confucianisme, un Malais, un musulman et un Indien, un adepte de l’hindouisme ou bouddhisme. Cela ne signifie pas que le christianisme, le taoïsme ou… Savoir plus >

iMaginez ce qu’est être singapourien !

Pas facile de décrire en un mot ou une phrase qu’est-ce être singapourien, si ce n’est un habitant de la cité-état. A l’heure où les mots « d’identité nationale » résonnent autant en Europe qu’aux Etats-Unis, ce n’est pas évident de définir de manière claire pour un pays créée il y a seulement une petite cinquantaine d’années sur la base d’une grande diversité d’individus quelle est son identité. Les singapouriens ne peuvent ni se définir par leur langue ni par leur cuisine, ni par des costumes traditionnels ni par des danses spécifiques. On ne note rien de particulier non plus sur leur culture, leur architecture ou leur tradition. Qu’est-ce qui peut donc faire d’un habitant de Singapour un singapourien ? Avec un brin d’humour nous pourrions dire qu’être singapourien c’est être un individu capable de rester calme dans une file d’attente de plusieurs heures, de supporter une climatisation à 19°, d’être capable de se faire comprendre par un chauffeur de taxi local, de passer plusieurs heures dans un centre commercial sans s’ennuyer, de respecter les règles établies parce que ce sont les règles établies et considérer le chicken rice comme un plat national (il est pourtant difficile d’expliquer au patrimoine mondial de la… Savoir plus >

iMaginez une nation bilingue

Le multiculturalisme à Singapour est une conséquence des vagues migratoires qui ont poussé Malais, Indien, Chinois et quelques autres communautés à cohabiter. A son indépendance Lee Kuan Yew a bien conscience que si cette diversité peut être une force, elle peut surtout être un objet d’affrontements. Il va donc mettre en place plusieurs stratégies afin d’éviter tout conflit, tout d’abord en ce qui concerne la pratique de la religion telle que la répartition égale du nombre de jours fériés par exemple mais surtout il va prendre deux mesures très importantes qui sont la répartition du nombre d’habitants dans les logements en fonction de leur origine et l’apprentissage d’une langue commune. Pour la répartition des habitants, le système est très simple : Il y a 75% de chinois à Singapour et donc dans un quartier la limite maximale de cette population est de 84%, dans un même immeuble elle ne peut pas excéder 87%. Avec 13% de Malais, la limite dans un quartier est de 22%, dans un immeuble de 25%. Et les Indiens (et autres) sont 12% la limite ethnique est donc de 12% dans l’arrondissement et de 15% dans le logement. Notons que les résidents permanents sont aussi soumis à… Savoir plus >

Des pères fondateurs pour iMaginer un nouveau pays

Si Lee Kuan Yew est considéré comme le grand fondateur de la cité-état fondée en 1965, une nation ne se construit ni seul ni avec une seule vision. Sur les terrains de l’éducation, de la politique, de l’économie, de la culture ou encore de la défense, il s’agit là aussi d’avoir un leadership et une vision singulière. C’est pourquoi outre Lee Kuan Yew il est important pour comprendre Singapour de comprendre le rôle des pères fondateurs qui furent dix, chacun affublé d’un surnom : David Marshall (The Legal Eagle) ; Devan Nair (The Rebel With A Cause) ; Eddie Barker (The Gentleman Politician) ; Goh Keng Swee (The Master Sculptor) ; Lee Kuan Yew (The Man Of Firsts ; Lim Kim San (The Big Builder) ; Ong Pang Boon (The Bespectacled Crime Buster) ; Othman Wok (The Dashing Peacemaker) ; Rajaratnam (The Voice Of A Nation) ; Toh Chin Chye (The Quiet Revolutionary).  Toutefois le parti officiel, le PAP ne reconnait véritablement que les cinq fondateurs suivants: Lee Kuan Yew est reconnu comme Le père fondateur, celui qui a mené le pays « du tiers monde au premier monde en l’espace d’une génération » selon l’expression consacrée à son sujet. En tant que premier Premier ministre de Singapour entre 1959 et 1990,… Savoir plus >

Education, imagination et action: les clefs du multiculturalisme

A son indépendance en 1965, le gouvernement annonce d’emblée que l’état serait « multiracial », composé de quatre groupes que l’on retrouve dans l’acronyme CMIO (Chinese, Malay, Indian and Others). Il représente tout simplement les trois sources importantes d’immigration vers l’île au début du XIXe siècle. Cette décision n’est pas anodine, les tensions ethniques sont palpables au début des années 1960 entre les communautés malaise et chinoise et menacent clairement la stabilité de la nation naissante. Des affrontements ethniques, des émeutes raciales éclatent à plusieurs reprises surtout contre les Malais en 1964 et contre les Chinois en 1969. Pour ne pas risquer une intervention des deux pays musulmans – la Malaisie d’un côté, l’Indonésie de l’autre – qui voudrait protéger les habitants de confession islamique à Singapour, le gouvernement à majorité Chinoise prend des mesures sécuritaires en arrêtant toute personne qui professerait une incitation à la haine raciale. L’enjeu est de stopper nette tout « chauvinisme », qu’il soit malais ou chinois.  La déclaration de Mr Baker, ministre de la Justice et du Développement national en décembre 1965 ne peut pas être plus claire : « Le caractère multiracial de Singapour représente un des fondements de la politique gouvernementale. Nous sommes une nation composée de citoyens… Savoir plus >