Éducation et innovation en direct de l'Asie

Prospective

La Chine : L’acteur mondial de la recherche scientifique et des innovations de demain

En 2000, l’Union européenne voulait, à travers la « stratégie de Lisbonne », devenir « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique ». A ce moment le nombre de publications scientifiques plaçait l’Allemagne au quatrième rang, la France au cinquième rang, l’Italie et l’Espagne respectivement au septième et dixième rangs. En quinze ans tous ont régressé et seuls trois pays ont véritablement progressé pendant cette période, trois pays asiatiques : légèrement la Corée, fortement l’Inde (qui dépasse la France) et de manière impressionnante la Chine qui désormais talonne les États-Unis. L’image résumée par la Reine rouge d’Alice au pays des merveilles est connue dans le monde de la publication (comme de l’innovation). Tout le monde court de plus en plus vite, pour simplement conserver sa place, en produisant de plus en plus de connaissances scientifiques. Dans les années 80 la Chine pesait seulement 1% des publications scientifiques. En effet, avant Mao la Chine avait été vidée de ses scientifiques et envahie par des puissances étrangères et l’époque Mao avec sa Révolution culturelle avait ruiné tout espoir d’un développement de l’enseignement supérieur. Depuis la Chine s’est mise en ordre de marche : des dépenses en R&D supérieures à n’importe quel autre pays, des… Savoir plus >

Les universités pour imaginer l’avenir de Singapour

Les six principales universités d’état à Singapour[1] ont toutes décidé de créer un même cours sur un thème commun « Singapour : imaginer les 50 prochaines années ». Chacune d’entre elles doit réfléchir sur les enjeux de la cité-état concernant des thèmes aussi variés que le développement économique du pays ou encore l’inclusion sociale. Cette initiative des six présidents d’universités a pour but de s’interroger sur leur contribution à l’avenir du pays à travers ceux qui la construiront. Il est important selon eux de dépasser le cadre strict de l’éducation en tant que tel et de s’interroger de manière concrète sur la façon de développer le pays. Dans chacune des universités le cours a rencontré un franc succès et affiche systématiquement complet. Il faut dire que les enseignants n’ont pas hésité à casser les codes qui habituellement régissent l’enseignement singapourien. Ainsi un chapitre porte sur l’utopie et dans quelle mesure Singapour pourrait devenir une « cité idéale » en s’inspirant des initiatives internationales sur ce sujet. Les étudiants sont fortement incités à développer leur esprit critique et partager spontanément leurs intuitions, leurs jugements sur la façon dont pourrait évoluer Singapour. Régulièrement les participants du cours des différentes universités se rencontrent pour échanger leur différent point… Savoir plus >

Immigration et compétitivité les sources du développement économique à Singapour

Immigration et compétitivité les sources du développement économique à Singapour Pour le fondateur de Singapour, le principal facteur critique au 21e siècle en termes de croissance et de sécurité n’est pas la démocratie mais la démographie.[1] Selon Lee Kuan Yew les pays qui accueillent le plus les migrants ont clairement un avantage économique, même s’il n’hésite pas à dire que l’ouverture totale à l’immigration est empreinte de risques, des personnes peuvent arriver et être « ethniquement différentes, moins éduquées et moins qualifiées ». Dans un contexte où Singapour est le seul de sa zone à avoir réussi à passer d’un pays du tiers monde à l’un des pays les plus développés de la planète, nécessairement il attire un grand nombre de migrants souhaitent bénéficier de cette croissance. En conséquence, la cité-état n’a jamais caché pratiquer l’immigration choisie. Sans industrie, sans ressource, sans agriculture, Singapour est fondé uniquement sur la qualité de la main d’œuvre et sa valeur ajoutée ne peut être qu’intellectuelle et selon des critères qui sont « l’entreprenariat, l’innovation, la compétitivité et le travail d’équipe »[2]. Plus exactement, Lee Kuan Yew qui a géré sa ville comme une entreprise, aimait rappeler que les trois attributs nécessaires dans une compétition mondiale sont premièrement l’entreprenariat… Savoir plus >

Singapour, une cité transhumaniste ?

Malgré une orientation clairement favorable à l’innovation technologique, les thèses transhumanistes semblent n’être apparues à Singapour que relativement tardivement, et paraissent être davantage développées à l’étranger. Singapour apparait comme une plateforme d’échange des idées transhumanistes, sans toutefois que ces idées n’y soient particulièrement. Les premières mentions de « transhumanisme » datent seulement des années 2000. A la croisée des influences occidentale et asiatique, Singapour reste en lien étroit avec la communauté académique et scientifique internationale. A ce titre, de premiers échanges ont vu le jour au sujet du transhumanisme, grandement facilités par l’essor des NTIC et d’Internet. De premiers cercles se sont développés autour des communautés internationales présentes dans la ville. Parmi les plus célèbres, l’ancienne World Transhumanist Association et actuelle Humanity + qui ont ouvert un chapitre à Singapour. A partir de 2010, des rencontres informelles se sont déroulées entre certains pionniers du transhumanisme. Mais ce n’est qu’en 2012, sous l’impulsion de James Norris que ces rencontres ont été institutionnalisées dans le cadre des « Singapore Futurists ». Aujourd’hui, selon la description officielle, les Singapore Futurists s’engagent autour de différents sujets tels que « les projections futuristes, le transhumanisme (H+), les enjeux d’allongement de la durée de vie, le « lifehacking », l’auto-modification, la robotique, les… Savoir plus >

iMaginez l’économie du futur !

  Depuis sa création Singapour a toujours été préoccupé par son futur à long terme. Si l’une de ses valeurs est le pragmatisme, cela n’empêche en rien une vision sur les vingt, trente ou quarante prochaines années. C’est avec cette préoccupation du long terme que fut créée en 2017 le Committee on the future economy -recommendation. Ce comité est composé de trente membres, savant mélange de personnes issues du monde des affaires et du gouvernement, placés sous le regard du Ministre des finances et du Ministre du commerce et de l’industrie. Pendant deux ans ces membres ont analysé quelles pourraient être les opportunités de croissance dans les différentes industries ainsi que les marchés porteurs où investir. L’analyse a été réalisée à l’aide d’un panel de plus de 9000 parties-prenantes de l’économie singapourienne : chambre de commerce, agences publiques, syndicats, organisations publiques et privées, travailleurs, universitaires et étudiants. Trois facteurs importants conditionnent les recommandations du rapport : les changements technologiques rapides, l’affaiblissement de la croissance mondiale et la tendance anti-globalisation. Ces trois facteurs sont clefs pour la cité-état car elle est extrêmement dépendante de ces axes. En conséquence le rapport a dressé sept stratégies très claires qu’il est déterminant de suivre. Diversifier les… Savoir plus >

iMaginer les compétences du futur et se préparer

Lorsque l’on demanda à Lee Kuan Yew en 2000 quelles compétences un travailleur devait-il posséder il répondit que celles-ci étaient désormais très différentes de l’époque de la production industrielle où les compétences pouvaient se résumer à la capacité d’effectuer des tâches répétitives. Désormais la compétence principale d’un travailleur est d’être en permanence en capacité de s’adapter par lui-même. Autrement dit chaque travailleur doit être en mesure d’avoir son propre système de contrôle de ses qualités et qu’il soit capable d’en prendre la responsabilité pour qu’elles soient en permanence à niveau. Dit avec les mots du fondateur de Singapour « les travailleurs doivent être suffisamment disciplinés pour penser par eux-mêmes et rechercher l’excellence dans leur compétence sans attendre que quelqu’un souffle dans leur cou ». En d’autres termes tout un chacun doit prendre la responsabilité de ses compétences, les mettre à jour régulièrement et ne pas attendre que l’état le fasse pour eux. Il complète en précisant que désormais tout un chacun doit être « entrepreneur et innovant et en permanence en train de rechercher de nouvelles façons de faire son travail de créer de la valeur ». Lee Kuan Yew prend l’exemple de l’anglais qui selon lui n’est plus une compétence clef puisque qu’elle… Savoir plus >