Éducation et innovation en direct de l'Asie

Archives de mots clés: confucius

Apprendre à être humain, une question chinoise (?)

Tous les 5 ans a lieu le congrès mondial de philosophie et pour accueillir cette édition de 2018, la Chine a été choisie pour la première fois en près de 120 ans. La philosophie chinoise n’est pourtant pas récente, et comme en occident elle trouve ses racines dans l’antiquité. Le célèbre livre Yi Jing[1], le plus ancien livre chinois, un manuel dont le titre peut se traduire par « Classique des changements » date en effet du Ier millénaire avant l’ère chrétienne. Il est cependant admis que le confucianisme (550 av J.-C) est le courant philosophique principal en Chine, il se place alors au même moment que les pré-socratiques tels que Pythagore, Parménide ou encore Héraclite. Accueillir en Chine une conférence de cette ampleur est donc un véritable symbole. Avec plus de 7000 philosophes à Pékin représentant plus de 120 pays, la Chine a voulu marquer les esprits en accueillant le plus important des événements philosophiques. Le Ministre de l’éducation, Chen Boascheng a lui-même inauguré le congrès en soulignant en quoi ce congrès était important pour le pays. Il a précisé qu’il était en charge de plus de 200 millions d’étudiants sur ton territoire (500 000 étudiants à l’étranger), et que de fait la Chine… Savoir plus >

Le Vietnam, le futur de l’éducation ?

Avec un taux de croissance du PIB entre 6 et 8,5 % depuis plus de dix ans, la République socialiste du Vietnam a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée importante pour pérenniser son développement. En conséquence la demande en matière d’éducation est particulièrement élevée et est désormais devenue une priorité nationale. Plus précisément depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l’éducation et l’enseignement supérieur est loin d’être le parent pauvre de cette priorité. Essayer de comprendre l’enseignement supérieur au Vietnam nécessite de comprendre la gouvernance du pays (établie sous l’influence soviétique et sans évolution entre 1950 et la fin des années 1980) et les interactions avec l’éducation. Tout d’abord le Vietnam est un pays à parti unique, où le parti communiste a la responsabilité de diriger le pays. Cette situation a des répercussions sur l’enseignement supérieur, où toute structure de prise de décisions au sein des institutions doit avoir une structure parallèle au sein du parti. Le rôle du parti consiste à évaluer les décisions prises sur le plan idéologique. Deuxièmement, le Vietnam est en permanence tiraillé entre son idéologie communiste, son adhésion au marxisme-léninisme ou son attachement à la pensée d’Ho Chi Minh, et sa tolérance, voire sa conversion… Savoir plus >

iMaginez découvrir ce que font vos enfants en classe

Kids Empire est une petite école locale à Singapour pour les enfants à partir de 18 mois jusque 6 ans. Ni avant-gardiste ou particulièrement progressiste cette école – comme il en existe de très nombreuses dans la cité-état – attire cependant l’attention tant sur ses méthodes d’apprentissage que sur la communication qu’elle entretient avec les parents d’élèves. La méthode d’apprentissage se fait par « le faire », par la démonstration, autrement dit ce que l’on entend désormais par le concept de « learning by doing » mais qui n’a rien de nouveau ni d’innovant dans un grand nombre de pays dans le monde où l’apprentissage sous cette forme est tout à fait classique. A titre d’exemple l’apprentissage et la connaissance des lettres ne se fait pas sur un tableau noir où l’enseignant décrit la leçon mais en jouant avec des objets correspondant à la lettre. L’enjeu, ainsi que cela est formulé par l’école, est de « rendre visible l’apprentissage ». Les enfants apprennent en utilisant les objets et développent ainsi plusieurs compétences à la fois : la mémorisation du nom de l’objet et son usage. Il y a un lien direct entre la théorie et la pratique et cela se dresse contre l’apprentissage séquencé qui n’articule par… Savoir plus >

iMaginez un enseignement sans cours, learning by doing

La pédagogie appelée « learning by doing » consiste à placer les étudiants dans une situation d’apprentissage par la pratique. A l’opposé de l’enseignement « classique » où le sachant – le Professeur, l’enseignant – développe un certain nombre de théories accompagnées d’illustrations et de démonstrations dans le but que l’apprenant – l’élève, l’étudiant, le participant – puisse acquérir un savoir, le learning by doing s’appuie avant tout sur les expériences de ces derniers. Cet apprentissage est très exigeant pour ceux qui l’expérimentent car s’il donne une grande autonomie, s’il casse les murs de la salle de cours et s’il redistribue la relation sachant-apprenant ; dans le même temps il met l’étudiant dons une position où il doit assumer ses responsabilités, priorités, décisions, mises en œuvre. Cette méthode a été initiée pour les nouveaux étudiants du programme Grande Ecole à l’ESSEC Business School sur son campus de Singapour. Appliquée auprès d’étudiants « Admis sur titres », c’est à dire déjà diplômés – généralement d’un master (ingénieur, université en France ou à l’étranger) -, ces derniers se sont retrouvés dès le deuxième jour de leur nouvelle scolarité confrontés à des cas réels d’organisations sans avoir reçu la moindre heure de cours. Ce groupe de 25 étudiants répartis en… Savoir plus >

iMaginons un enseignement plus qualitatif que quantitatif : le virage de Singapour

  Sans ressource naturelle, sans compétence dans un secteur d’activité particulier et avec une taille ne permettant pas le développement d’infrastructures manufacturières, Singapour s’est développé sur le seul élément qui était à sa disposition : la production intellectuelle. La conséquence de ce positionnement, presque par défaut à la création de Singapour, est l’obsession de la réussite scolaire. L’enseignement dans la cité-état est réputé l’un des plus performants au monde et des plus stricts, Singapour a d’ailleurs remporté à de nombreuses reprises le championnat international de mathématiques et de sciences (à l’échelle du pays c’est plus qu’un exploit). Notons que « la méthode Singapour » pour l’enseignement des mathématiques est internationalement reconnue. Ce désir de performance scolaire se lit dès la pre-school où en plus de l’apprentissage de la langue maternelle les petits écoliers âgés de 3 ans doivent acquérir l’usage de l’anglais. Il arrive parfois qu’ils commencent même une troisième langue, le mandarin, quand la langue maternelle n’est pas celle-ci. A l’issue de la primary school – l’équivalent du collège – les élèves ont leur premier examen, le Primary School Leaving Examination (PSLE) où doivent être évaluées les compétences dans plusieurs disciplines comme les mathématiques, les langues et les sciences. Cet examen est… Savoir plus >